Eva est chanteuse au « Modern dancing », un lieu qui n’a de « moderne » que le nom, et qui est le rendez-vous plus ou moins glauque des environs pour ceux qui veulent faire des rencontres, et pour les chanteuses en mal de public.
Elle y a rencontré Roparz, écorché par la vie mais terriblement sensible, et qui cache sous sa rudesse une finesse d’esprit inattendue. Ensemble ils parviennent à intégrer le cercle fermé de la variété française, mais un drame vient tout bouleverser…
J’ai déjà lu plusieurs ouvrages d’Hervé Jaouen, dont « Gwaz-Ru » et « Eux autres, de Goarem-Treuz » que je vous recommande vivement. Cet auteur a un don incroyable pour parler de la ruralité – dans son sens le plus noble – et nous faire remonter le temps. Ce sont des ambiances qu’il sait narrer à merveille.
Je n’ai pas retrouvé tout à fait cette ambiance dans « L’allumeuse d’étoiles ». Le décor est celui d’une France des années 1990, en quête de célébrité – que les chanteuses de dancing chercheraient aujourd’hui en postulant dans des émissions de téléréalité. Néanmoins certains passages m’ont fait renouer avec les plus beaux chapitres d’Hervé Jaouen, quand Roparz raconte sa jeunesse dans la ferme familiale, et les visites de sa citadine de tante – vous lirez l’incroyable passage de la cuillère à confiture, et vous comprendrez pourquoi j’aime les romans de cet auteur.
Ainsi, si le début est un peu laborieux – j’avoue avoir eu du mal à lire les textes des chansons d’Eva – j’ai pris plaisir à suivre l’histoire d’Eva et Roparz, jusqu’à la fin qui est très bonne et inattendue.
Mon conseil :
A lire pour découvrir le talent d’Hervé Jaouen.
Presses de la Cité, 360 pages, 20€
J’aime beaucoup Hervé Jaouen, mais là j’ai calé, sans doute le début dont tu dis qu’il est un peu difficile m’a-t-il paru insurmontable