Incroyable destin que celui d’Elizabeth Zott !
Brillante chimiste de l’Amérique du début des années 1960, son travail est pourtant relégué au second plan. Pensez donc : une femme, chercheuse en chimie ? Quelle plaisanterie ! Et les hommes qu’elle rencontre le lui font vite comprendre : en abusant d’elle, en volant son travail, ils lui montrent chaque jour que sa place n’est pas dans un laboratoire.
Un homme pourtant change sa vie : Calvin Evans. Il est chercheur aussi, récompensé du prix Nobel, et il croit en elle et respecte ses travaux. Avec lui commence une nouvelle vie, remplie d’une « alchimie » d’amour. Lorsque Calvin décède dans un accident, tout le travail d’Elizabeth est à nouveau dénigré.
Le hasard va faire d’Elizabeth une star du petit écran grâce… à une émission de cuisine !
Si Elizabeth Zott n’a pas existé « en vrai », le récit de sa vie est pourtant criant de justesse. La place des femmes dans les années 1960 en Amérique y est racontée avec un regard critique et militant. Elizabeth porte en elle des revendications d’émancipation, mais aussi un esprit scientifique, basé sur le raisonnement et la connaissance. Son personnage n’est pas vraiment sympathique ni drôle – les épreuves de sa vie l’ont trop endurcie pour cela – mais son histoire est touchante et son combat pour la science et pour les femmes est semé de clins d’œil qui feront sourire (ou rire jaune) les lecteurs. Son personnage est très marquant, de ceux que l’on n’oublie pas facilement une fois le roman refermé.
Pocket, 544 pages, 9,50€