
Je prétends souvent que je pourrais reconnaître le style de Michel Bussi même sans avoir lu son nom sur la couverture. Pour « Les ombres du monde », j’aurais peut-être eu plus de mal. Certes la structure est familière (plusieurs narrateurs, des allers-retours dans le temps, ici entre 1990 et 2028). Mais la thématique sort de ses sujets habituels, et l’auteur franchit une étape dans son œuvre avec ce roman historique autour du génocide rwandais.
1990. Espérance, une jeune Rwandaise, s’éprend d’un militaire français. De leur amour naît une fille, Aline. Plus de trente ans plus tard, Aline, désormais maman, retourne pour la première fois au Rwanda, avec son père et sa fille adolescente. Mais si elle pensait découvrir avec sa fille la terre de leurs ancêtres, elles vont surtout se retrouver confrontées aux horreurs du passé, et à des secrets qu’elles n’imaginaient pas.
Les origines du conflit et le rôle de la France sont largement détaillés et documentés (dommage qu’il n’y ait pas quelques références citées en fin de livre).
Il faut attendre le dernier tiers du roman pour avoir quelques rebondissements et retrouver ce que l’auteur a l’habitude de faire vivre à ses lecteurs (ses fameux « twists », même si ici ils sont moins surprenants que dans d’autres romans de l’auteur).
Nul doute que ce roman marque un tournant dans les romans de l’auteur, mais j’ai été un peu déstabilisée par ce parti pris – pourtant très bien traité.

Presses de la cité, 576 pages, 23,90€