Extraordinaire Ken Follett ! J’ai déjà lu plusieurs livres de cet auteur, dont la formidable trilogie du « Siècle ». Et pourtant, avant de commencer ce livre, j’ai douté et craint de ne pas apprécier cette lecture, un pavé de plus de mille pages, dont je savais seulement qu’il se déroulait au Moyen-Age et parlait de bâtisseurs de cathédrales.
Le roman commence par plusieurs scènes à faire pleurer le lecteur. Tom rêve de bâtir une cathédrale. Mais faute de travail, il erre avec sa femme et leurs deux enfants, passant d’un village à l’autre, terriblement pauvres. Sa femme met au monde un enfant, et meurt en couches ; n’ayant pas la possibilité de l’élever, Tom abandonne son bébé. Il rencontre Ellen, une femme indépendante et que l’on dit un peu sorcière. Ensemble, ils reprennent la route.
Dans la noblesse locale, la belle Aliena, fille du comte, a refusé d’épouser William, mais la vengeance de celui-ci et l’ambition de sa famille vont lui faire traverser les pires épreuves.
Près de là, dans le prieuré de Kingsbridge, les moines pourraient paraître à l’abri des difficultés ; mais leur vie recluse est bouleversée par l’arrivée de Philip, un moine ambitieux mais juste et intelligent. Son aura et sa vision stratège de la place du prieuré vont considérablement influencer la vie de Kingsbridge.
Le lecteur suit au fil des chapitres les péripéties de ces trois groupes – qui bien sûr se croisent et dont les destins se mêlent avec d’incroyables rebondissements. L’ambiance de l’Angleterre du XIIème siècle est évidemment très présente, mais les destins des personnages pourraient être transposés à d’autres époques. J’ai suivi les aventures de ces personnages avec un intérêt croissant au fil des chapitres, éblouie par les multiples rebondissements, par les fils qui se croisent et tissent une toile narrative à la fois complexe et passionnante. Comme toujours chez Ken Follett j’ai apprécié, malgré les nombreux personnages, de ne jamais être perdue parmi les personnages, et d’identifier avec facilité les liens entre eux. Cela permet aussi, comme c’est un volumineux ouvrage, de pouvoir faire quelques pauses et de faire durer la lecture sans en perdre le sens ! Les amateurs de sagas et de récits intelligemment construits apprécieront.
Le Livre de poche, 1050 pages, 11,60€