Si vous venez de temps en temps sur ce blog (merci, merci), vous savez que ma lubie littéraire actuelle est la série des « Agatha Raisin » de M.C. Beaton. Je me suis attachée à ce personnage, et moi qui aime les romans policiers « gentillets » – comprenez par là « sans description macabre ni scène angoissante », je suis servie. Si la collection est depuis peu traduite en français, les romans ont une bonne vingtaine d’années. J’ai commencé par le tome 3, et je rattrape maintenant mon retard en lisant le premier tome de la série – les romans sont suffisamment bien construits pour que cela ne soit pas gênant.
Reprenons donc depuis le début. Agatha est une femme d’affaires londonienne, intraitable et redoutée par ses pairs. Mais depuis toujours elle rêve secrètement de s’installer dans la campagne anglaise, plus précisément dans les Cotswolds qui « représentaient à ses yeux tout ce qu’elle avait toujours désiré : la beauté, la tranquillité et la sécurité ». Elle abandonne donc son travail, et s’installe dans un joli cottage au sein d’un petit village.
Et voilà la business woman Agatha Raisin passant ses soirées à regarder la télé ou à lire « Autant en emporte le vent ». Mais cette nouvelle vie de femme au foyer ne va pas durer longtemps : décorer sa nouvelle maison ou participer aux œuvres caritatives locales, ce n’est pas trop dans sa nature. Heureusement avec Agatha, même un simple concours culinaire local prend des proportions inattendues : alors qu’elle participe à un concours de la meilleure quiche, Agatha triche et achète une quiche en la faisant passer pour sienne. La tricherie aurait pu passer inaperçue si le président du jury n’était pas mort empoisonné par ladite quiche…(d’où le titre de « Quiche fatale », encore plus drôle dans la version originale « The Quiche of death »). Ce n’est pas vraiment la publicité dont Agatha avait besoin pour s’intégrer dans le village…
Sa curiosité, sa mauvaise foi, son tempérament, en font une voisine détestable… mais pour les lecteurs qui aiment les romans divertissants, une héroïne à suivre. L’enquête est presque secondaire dans l’histoire ; le plus plaisant est de suivre Agatha la citadine dans ses premiers pas de villageoise, multipliant les efforts pour s’intégrer mais ne récoltant que des catastrophes. C’est amusant, « so british », et on commence déjà à voir en filigrane une certaine sensibilité que l’on retrouvera dans les tomes suivants. Si vous ne connaissez pas Agatha Raisin, il est temps de partir à sa rencontre !
Albin Michel, 324 pages, 14€. Traduit de l’anglais par Esther Ménévis