Le Salon du livre de Paris, qui s’est tenu en mars, est un rendez-vous incontournable pour moi. Je m’y sens comme un enfant dans une ludothèque, j’ai l’œil qui brille et je butine d’un stand à l’autre, alléchée par la nouveauté.
Comme chaque année, j’ai évité les stands des grandes maisons d’édition ; n’y voyez pas un quelconque snobisme de ma part, mais seulement je ne vais pas au Salon du livre pour y trouver le dernier livre à la mode, celui qui bénéficie d’une belle publicité en vitrine, et qui est bien visible sur tous les étals des libraires. J’y vais pour trouver la pépite à peine visible, celle qui réveille ma curiosité.
Une de mes belles découvertes de cette année est une maison d’édition qui n’est pourtant pas une jeunette puisqu’elle affiche déjà presque trente ans de publications : Le Verger éditeur. Et me voilà découvrant comme premier ouvrage une nouvelle publiée dans la collection « Sentinelles ».
Si vous êtes habitués de mon blog, vous savez que la nouvelle est un genre qui suscite souvent en moi un peu d’hésitation, car souvent les personnages manquent d’épaisseur et l’intrigue n’est pas assez percutante. Je suis bien obligée d’ajuster mon jugement sur « Les amants sous verre » : dès les premières pages, j’étais aux côtés de Golo, le personnage principal. Quand le livre commence, j’imagine le personnage comme un gentil papi proche de la retraite, mais très vite je comprends que c’est un trentenaire. Mais il semble déjà si usé, Golo, blasé de ne pas réussir à percer dans le petit monde des antiquaires, et trop fauché pour faire illusion. Il se rend à une convention de peintures sous verre, où il espère malgré tout dénicher une bonne affaire.
Jamais je n’aurais cru me laisser captiver par une nouvelle qui parle du marché des peintures sous verre ; et comme j’aurais eu tort ! Car cette convention va être pour Golo l’opportunité d’une jolie rencontre avec une jeune femme, et le hasard de la vie va entraîner ces deux personnages dans une situation inattendue.
Belle découverte, cette nouvelle de Georges-Olivier Châteaureynaud (prix Renaudot 1982 pour « La faculté des songes ») donne envie de se réconcilier définitivement avec le genre.
Le Verger éditeur, 48 pages, 6€