Fantasy

« Le nom du vent » de Patrick Rothfuss

Capture d’écran 2025-04-12 172300S’attaquer à ce roman, c’est découvrir mille histoires en une. C’est accepter de se laisser transporter dans un univers où vivent quelques créatures étranges (arachnophobes, s’abstenir) et où s’opère une forme de magie de l’énergie (le sympathisme). Mais ce serait tellement réducteur de s’arrêter là. Et je ne voudrais surtout pas décourager ceux qui ne sont pas familiers de fantasy, car ce roman est avant tout un formidable voyage initiatique.

Le récit commence dans une taverne, où l’arrivée de Chroniqueur, un homme sachant écrire et faire des récits, donne l’opportunité à Kvothe, le propriétaire des lieux, de transmettre l’histoire de sa vie.

Ainsi débute le récit d’un jeune homme élevé au milieu d’une troupe de comédiens et qui, marqué par le massacre de ses parents, entame un long chemin tourné vers la connaissance et la maîtrise des énergies.

Ce gros pavé de près de 800 pages serait bien difficile à résumer, car Kvothe va rencontrer sur sa route de nombreux personnages (alliés ou ennemis), vivre mille aventures, et je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de les découvrir par vous-même.

Dès les premières pages, j’ai aimé le style de l’auteur, le choix des mots, et sa capacité à m’entraîner dans un univers construit de toutes pièces. J’ai mis pas mal de temps à arriver au bout du livre car je l’ai parfois posé (aussi pour des questions pratiques, car le grand format est très imposant et donc pas facile à glisser dans un sac!). J’aurais peut-être dû attendre une période plus propice aux longues heures consécutives de lecture. Mais qu’importe ! J’ai retrouvé un élan dans les cent dernières pages, et j’ai conclu cette lecture avec le même plaisir que je l’avais démarrée. Le final laisse le lecteur un peu sur sa faim (heureusement ma bibliothécaire m’avait prévenue!). Il existe un deuxième tome, tellement conséquent qu’il a été publié en deux parties. Je n’exclus pas de les lire, mais je vais patienter un peu et revenir à des lectures moins chronophages entre deux.

S 3-3Bragelonne, 792 pages, 25€

Fantasy·Roman

« Janua Vera » de Jean-Philippe Jaworski

Capture d’écran 2025-02-12 130230J’ai ouvert ce livre avec beaucoup de curiosité, intriguée de découvrir un univers nouveau pour moi, sans savoir à quoi m’attendre (ni sur le fond, ni sur la forme).

Les dix nouvelles qui composent cet ouvrage sont toutes très bien écrites, dans un style précis mais accessible (modulo 1 ou 2 histoires avec un vocabulaire très spécifique), utilisant toujours le juste mot pour décrire le détail d’une tenue, restituer une ambiance, saisir la complexité d’une personnalité.

L’auteur a créé tout un univers autour du Vieux Royaume, dont il a imaginé une chronologie (complexe) disponible en annexe, et raconte dans chaque nouvelle l’histoire de personnages très variés, des combattants ou des servantes, sur fond de galanterie, de vengeance, de songes voire de magie. La petite mélodie de l’écriture crée un lien entre les différents récits, qui pourraient se lire indépendamment les uns des autres – j’ai d’ailleurs lu ce roman par petits bouts, comme on croque des carrés de chocolat sans dévorer la tablette en une seule fois. Les légendes et les croyances qui parsèment le livre donnent à certains textes des airs de contes, même si le cahier des charges d’une nouvelle (un texte court, et une chute inattendue) est toujours bien respecté. Les fins de chaque texte sont en effet surprenantes, et ponctuent joliment chaque récit avant d’entamer le suivant.

Même si ce livre n’est pas dans mon univers naturel de lecture, j’ai été touchée par la dimension intemporelle de ce que vivent les personnages, les guerres de conquêtes de territoires, les rêves et les croyances, la paternité,…

Ne manquez pas les annexes qui donnent un éclairage complémentaire au contexte, et démontrent l’imagination foisonnante de l’auteur.

S 3-3Les moutons électriques éditeur, 413 pages