Ce qui devait arriver, arriva : après avoir divorcé d’Agatha, puis cherché sa voie dans un monastère, James Lacey a décidé de se remarier. Cette fois-ci, l’heureuse élue est une toute jeune femme, dont le physique est aussi avantageux que l’intelligence inexistante. Que peut bien lui trouver James, lui le féru d’Histoire qui reprochait à Agatha de ne pas assez s’intéresser à ses recherches ?
Agatha ne sait si elle est jalouse, ou simplement déprimée de se sentir vieillir. Sans chercher (officiellement) à reconquérir James, elle se lance dans un voyage sur les traces historiques de sujets qui intéressent James – histoire de lui montrer que, elle, elle n’était pas aussi écervelée que sa future épouse, et qu’il aurait mieux fait de rester avec elle !
Sauf que son voyage culturel est perçu comme du harcèlement ; et lorsque la mariée est retrouvée assassinée, c’est naturellement vers l’ex-femme de James, que tout le monde croit jalouse, que les enquêteurs se penchent ! Pauvre Agatha, la voici encore dans de beaux draps !
Elle pourrait trouver du réconfort dans les bras du séduisant Sylvan Dubois, un Français qu’elle trouve charmant. Mais rien ne va se passer comme prévu. Charles, Roy et Mrs Bloxby vont plus que jamais prendre soin d’une Agatha qui se sent sur le déclin, prête à laisser la place aux jeunes.
Ce nouvel épisode, le vingtième, est complètement dans la lignée des derniers tomes : Agatha, à la tête de son agence, oscille entre bienveillance et jalousie envers ses collaborateurs les plus jeunes – surtout la brillante Toni. Femme d’affaires désormais en retrait, elle doit avouer qu’elle sera de moins en moins sous les feux des projecteurs. Sa vie personnelle est un désastre, sa vie professionnelle sur le déclin. Derrière une couverture joyeuse, et sous couvert d’une série policière légère, ce sont des interrogations de femme sur le temps qui passe et la place dans la société qui sont posées. Agatha, la cinquantaine passée et la retraite déjà prise grâce à sa fortune personnelle durement acquise au travail, a encore toute une vie devant elle et pourtant se sent bonne pour la casse ! On rit quand même de ses mésaventures, de son sens aigu de la mise en danger et de sa jalousie attendrissante. Espérons que les prochains tomes (il y en a 30 au total, pas encore tous traduits) redonneront un nouveau souffle à cette héroïne atypique que l’on n’a pas envie de retrouver en pleine dépression !
Albin Michel, 14€