Policier

«Les yeux fermés » de Chris Bohjalian

yeux fermésJ’avais lu la quatrième de couverture un peu rapidement, et donc je n’avais pas vu que le roman avait pour fond le somnambulisme. Et pourtant, c’est bien autour de ce mystérieux trouble nocturne que se construit l’histoire. Annalee a disparu. Mère de deux filles, une ado et une jeune adulte, elle était connue pour faire des crises aiguës de somnambulisme. Alors que s’est-il passé cette nuit-là ? Est-ce une nouvelle crise qui l’a poussée à sortir de chez elle en pleine nuit ? Et pourquoi, si elle s’est noyée dans la rivière à proximité de la maison, n’a-t-on toujours pas retrouvé son corps ?

Une fois le drame planté et les questions posées, le début de l’histoire stagne un peu. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’intrigue (environ jusqu’à la page 100 j’ai trouvé que l’histoire tournait en rond). Et finalement je me suis attachée à Lianna, la fille ainée d’Annalee, qui s’accroche au quotidien pour soutenir son père et sa sœur, et j’ai suivi cette jeune femme dans ses interrogations pour découvrir les secrets de sa mère. Au final je me suis prise au jeu de « vouloir savoir ». Si le suspense n’est pas insoutenable, le roman se lit bien. La fin n’est pas stupéfiante mais le dénouement fonctionne.

S 2-3Le Cherche midi, 368 pages, 22€

Policier

« Le léopard des Batignolles » de Claude Izner

léopard BatignollesJ’avais un peu oublié la complexité des romans de la série des « Victor Legris »… Ce cinquième tome de la série me l’a vite rappelé ! Et pourtant j’aime les personnages de cette série, ces deux libraires – Victor Legris, donc, et son accolyte Kenji Mori – heureux propriétaires d’une librairie dans le Paris de la toute fin du XIXème siècle. Depuis les premiers opus de la série, Victor Legris se transforme régulièrement en enquêteur, et mène ses recherches avec l’aide de Joseph, son commis, un jeune homme bougon mais bon enfant qui rêve de devenir écrivain.

J’aime cette ambiance historique, cette librairie qui fourmille de livres anciens, et son époque virevoltante où Paris évolue aussi vite que les mœurs, où la bicyclette est à la mode, et où les femmes s’émancipent peu à peu.

Mais il me fallait bien tout cet attachement au cadre de l’histoire pour m’aider à m’accrocher à un récit que j’ai trouvé très complexe et dans lequel j’ai eu du mal à entrer. Basé sur une arnaque de faux titres boursiers, le début de l’histoire enchaîne plusieurs chapitres qui semblent sans lien apparent ; et si le procédé est classique, il dure un peu trop longtemps à mon goût dans ce roman, ce qui m’a empêchée d’être saisie par l’histoire et d’avoir envie d’en connaître la suite.

S 1-310/18

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« La curiosité est un péché mortel » de Ann Granger

lizzie t1 et 2Dans ce deuxième tome des Enquêtes de Lizzie Martin, Elizabeth (« Lizzie ») Martin est appelée comme demoiselle de compagnie auprès de la jeune Lucy. A dix-huit ans, celle-ci vient de perdre son enfant peu après l’accouchement. Elle est persuadée que son enfant n’est pas mort, et ses deux vieilles tantes qui l’hébergent ne savent plus comment la gérer. Son mari, un parvenu, a été envoyé gérer des affaires en Chine pour l’éloigner de la famille.

Très vite, Lizzie découvre qu’un complot familial semble se tramer pour faire passer Lucy pour folle. Mais l’est-elle vraiment ? Et jusqu’où sa famille est-elle prête à aller ?

Lizzie est un beau personnage féminin, à la fois ancré dans son époque (même si, à trente ans, son célibat est inhabituel), capable d’user de franc-parler tout en sachant se faire discrète quand les circonstances l’exigent. Ses liens avec l’inspecteur Ben Ross sont un moteur efficace pour faire avancer l’intrigue.

J’ai préféré ce deuxième tome au premier ; Lizzie s’est éloignée de sa région natale où survivent les mineurs de charbon, elle a pris une certaine indépendance. On comprend que ses aventures la mèneront dans différentes maisons, où son rôle de demoiselle de compagnie lui permet à la fois d’apporter un regard neuf sur une situation, tout en étant disponible pour recueillir des confidences – j’imagine que les autres romans de la série sont bâtis sur la même trame.

L’intrigue est bien menée, on sent qu’il y a beaucoup de non-dits dans cette famille, et on a hâte de découvrir la face cachée de cette famille de riches négociants de thé et de tissu. Le Dr Lefebre, invité comme Lizzie à venir surveiller la santé mentale de la jeune Lucy, est un personnage complexe, aussi intéressant qu’inquiétant, qui apporte une dimension supplémentaire à l’histoire, et ajoute de l’épaisseur au personnage de Lizzie – elle n’est plus seulement sensible au charme de Ben, le Dr Lefebre suscite en elle un mélange de peur, de colère et d’admiration. C’est bien trouvé.

S 3-310/18, 14,90€ pour le recueil des deux premières enquêtes

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« Enquête troublante à Concarneau » de Jean-Luc Bannalec

concarneauQuel plaisir de retrouver le commissaire Dupin ! En ces périodes de limitation des déplacements, pouvoir voyager par la pensée jusqu’à Concarneau et la Bretagne est une bouffée d’oxygène bien agréable.

J’ai donc ouvert cette nouvelle aventure de Dupin et de ses fidèles coéquipiers Nolwenn, Le Ber et Labat – plus deux nouvelles recrues – avec une certaine gourmandise. Et je dois dire que mon plaisir n’a pas tari jusqu’à la dernière page de cette enquête.

Cette fois-ci, Dupin « joue à domicile », puisque c’est à Concarneau même qu’un homme a été retrouvé mort. Il s’agit de Chaboseau, médecin proche de la retraite. C’est un notable, connu pour avoir investi avec deux de ses amis – un pharmacien et un caviste – dans diverses entreprises de la région. En démarrant son enquête, Dupin explore tout un monde de notables qui se protègent entre eux.

Comme toujours dans les enquêtes du commissaire, il y a un comique de répétition: cette fois-ci, c’est l’arrivée des parents de Claire, la compagne de Dupin. Alors que Dupin enquête à sa manière, tantôt devant une entrecôte, tantôt en réfléchissant sur la plage, cela donne lieu à tout un tas de quiproquos bien trouvés et très amusants.

J’adore cette série de romans ! Chacune est originale, explore un angle différent de la Bretagne, et arrive à renouveler la série tout en en gardant l’esprit.

S 3-3Presses de la cité, 352 pages, 21€

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« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 1) : Meurtres et pépites de chocolat » de Joanne Fluke

meurtres & pépitesVous connaissez mon goût pour les cosy mysteries. Couplé avec une certaine gourmandise, cela faisait de moi une cible idéale pour cette nouvelle série de romans.

Hannah tient une boutique de cookies. Célibataire, elle mène une petite vie tranquille entre sa boutique et son logement où l’attend son chat. Lorsque son livreur de lait, Ron, est retrouvé mort assassiné, elle décide de s’impliquer dans l’enquête. Son beau-frère, Bill, avec lequel elle est très amie, est justement un policier local ; il accepte son aide. Et voilà comment, de pâtissière le jour, Hannah se retrouve enquêtrice à ses heures perdues !

Les personnages sont sympas, quoique très classiques : la mère qui veut caser sa fille, le dentiste-prétendant plus cool qu’il n’y paraît, la nièce adorable… Rien de très original pour renouveler le genre, mais la lecture est agréable.

Par contre, je préfère vous prévenir, le roman donne d’irrépressibles envies de cookies ! Je n’ai testé aucune des recettes du livre, parce que les doses ne sont pas très claires (malgré le tableau de conversion proposé), donc j’ai ressorti ma propre recette de cookies.

Je me suis fait surprendre par la fin du roman, non pas par sa grande originalité, mais parce que je n’avais pas vu que le livre contenait aussi une nouvelle après le roman principal. Je pensais donc qu’il me restait une centaine de pages à lire, et donc que le dénouement n’était qu’une fausse piste…

(La nouvelle, cela dit en passant, est assez agréable à lire.)

J’ai déjà à portée de main le deuxième tome de la série, je le lirai avec plaisir ; je suis curieuse de voir quelle tournure va prendre cette série.

S 2-3Le Cherche Midi, 544 pages, 15€

Policier

« La Bible perdue » de Igor Bergler

bible perdueQuand j’ai lu la quatrième de couverture, j’ai d’abord pensé à « Da Vinci code » : un professeur, interrompu pendant une conférence, est appelé sur les lieux d’un triple meurtre. Mais le roman, bien que reprenant certains marqueurs du genre, part finalement dans une autre direction.

Le professeur en question, Charles Baker, a grandi avec l’idée qu’il devrait un jour accomplir une quête. Or l’opportunité arrive aujourd’hui : il va retrouver un sabre mythique, pièce manquante dans la collection initiée par son grand-père. Mais pour cela, il va se confronter aux légendes du diable et de Dracula, à des phénomènes non expliqués. Il est pour cela accompagné de plusieurs personnages plus ou moins louches, dont on ne sait pas toujours de quel côté ils se trouvent.

Résumer cette histoire est quasiment impossible ! Après des premières plages sanglantes, le roman s’oriente plus vers l’ésotérisme, mêlant des récits historiques, des légendes, un ou deux codes à déchiffrer. Une chose est sûre, le romancier doit être particulièrement cultivé car il fait appel à des domaines très différents – presque trop.

J’ai mis beaucoup de temps à lire ce roman, j’ai dû faire quelques pauses dans ma lecture. L’ensemble n’est pas désagréable à lire, mais très dense et partant dans plein de directions.

La fin m’a laissée un peu sur ma faim (attention je spoile un peu) : je ne suis pas sûre d’avoir compris tous les détails, et la porte reste ouverte à des explications non rationnelles – ce ne sont pas les fins que je préfère pour ce genre de livre.

S 2-3Fleuve noir, 592 pages, 21,90€

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« Ils étaient dix » de Agatha Christie

ils étaient dixIl y a des textes dont on se souvient pendant très longtemps, parfois pour le style, parfois pour l’auteur, parfois aussi parce que l’on se souvient du moment de notre vie où on les a découverts. C’est le cas pour « Ils étaient dix » – qui s’appelait à l’époque « Les dix petits nègres ». Ce qui est amusant, c’est que j’ai découvert ce texte alors que j’étais collégienne et que je participais à un « club de lecture » qui consistait à lire à plusieurs, et à l’oral, un roman choisi par l’un d’entre nous. C’est donc dans dans une version orale que j’ai découvert ce texte incontournable de Agatha Christie, et c’est en version audio que je l’ai redécouvert ces jours-ci. Coïncidence ?

Je me souvenais (dans les grandes lignes) de l’histoire et surtout du dénouement, mais cela n’a rien enlevé au plaisir de redécouvrir ce texte culte en version audio.

Dès les premières secondes, le décor est planté et l’ambiance est donnée par une musique assez angoissante. C’est bien trouvé !

Quant à l’histoire, vous la connaissez sûrement déjà : dix personnes, qui ne se connaissent pas, ont été invitées sur l’Ile du Soldat. Elles ne savent pas exactement d’où provient l’invitation, mais comme les journaux ont beaucoup fantasmé sur le nouveau propriétaire de l’Ile (une star, un milliardaire…), leur curiosité a été plus forte. Les voilà donc, dix personnes qui ne savent rien des autres, à devoir passer quelques jours ensemble. Mais leur séjour va prendre une tournure dramatique : quelqu’un projette de les tuer, l’un après l’autre. Pourquoi ? Et comment ? Qui est cette mystérieuse personne qui joue avec leurs angoisses et leur culpabilité ?

Féodor Atkine réussit l’exploit d’interpréter chacun des dix personnages en nuançant sa voix pour donner une identité propre à chacun – même si la voix de Véra Clayton est un peu étonnante. La musique joue très bien son rôle, rythmant les chapitres sans être trop présente, ajoutant la juste dose inquiétante dans l’écoute.

Une belle redécouverte.

S 3-3Audiolib, durée d’écoute 7h02, lu par Féodor Atkine, 19€

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« Son espionne royale et les douze crimes de Noël » (tome 6) de Rhys Bowen

son espionne t6Lady Georgiana de Rannoch – Georgie pour les intimes – désespère de devoir passer Noël dans le château familial. Elle sait que sa belle-sœur ne l’accueille pas d’un bon œil, mais puisque sa famille est ruinée depuis la mort de son père, Georgie n’a guère d’alternative.

Pour fuir le château glacial et l’ambiance familiale morose, Georgie accepte un emploi le temps des fêtes. Elle assistera Lady Hawse-Gorzley pour les fêtes, celle-ci ayant invité une dizaine de personnes à venir passer un Noël anglais traditionnel dans le petit village de Tiddleton-under-Lovey – invitations qu’elle a fait payer, les temps étant difficiles même pour la noblesse.

Alors que Georgie se réjouit de passer les fêtes dans une demeure bien chauffée et où la nourriture est proposée en abondance, l’ambiance est ternie par le décès d’un voisin, tombé d’un arbre. Cela semble n’être qu’un accident, mais d’autres morts s’enchaînent et viennent rappeler aux habitants du coin une terrible légende de sorcière qui prédit une mort par jour pendant douze jours.

J’aime beaucoup cette série, le personnage simple et sympathique de Georgie, les bévues de Queenie sa domestique, et l’ambiance d’une Angleterre traditionnelle. On retrouve dans ce tome beaucoup (vraiment beaucoup) de références à Agatha Christie : le Noël traditionnel avec son pudding plein de surprises (comme dans « Le Noël d’Hercule Poirot »), la comptine (dans « Ils étaient dix »… et dans plein d’autres romans d’Agatha Christie)…

Je ne comprends toujours pas pourquoi le personnage de Georgie est représenté sur la couverture comme une jeune beauté sophistiquée (à part pour faire vendre), cela n’a rien à voir avec son personnage désargenté qui n’a que deux tenues à mettre… A part ça, rien à redire, et je me réjouis de savoir qu’il existe encore neuf romans de la série pas encore traduits – j’espère qu’ils le seront bientôt !

S 3-3Robert Laffont, coll. La Bête noire, 414 pages, 14,90€

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« Le Train bleu » de Agatha Christie

train bleuLire ou relire Agatha Christie est toujours un plaisir pour moi. J’ai lu quasiment toute l’œuvre de la « reine du crime », ce qui représente des dizaines et des dizaines de romans. J’ai une tendresse particulière pour Hercule Poirot – je trouve que les romans où il est présent sont les meilleurs.

C’est après avoir vu un reportage sur le mythique « Train bleu » que j’ai eu envie de ressortir ce roman de ma bibliothèque. Je ne me souvenais pas de l’histoire, je gardais un vague souvenir d’une histoire dans un train, comme un clin d’œil – ou un réchauffé – du « Crime de l’Orient-Express ». L’intrigue et la chute sont très différentes, mais ont pour point commun que le crime se déroule dans un célèbre train.

Dans le Train bleu voyagent ce jour-là de nombreux Anglais qui vont chercher le soleil de février sur la Riviera française. Parmi eux se trouve Ruth Kettering. Riche héritière, elle voyage seule avec sa femme de chambre. Elle est sur le point de divorcer de son mari infidèle ; et elle-même ne pense qu’à retrouver un homme qui l’avait séduite avant son mariage. Mais Ruth Kettering n’arrivera jamais vivante : elle est retrouvée morte dans son compartiment privatif du train. A-t-elle été tuée pour les bijoux précieux qu’elle transportait ? Ou pour ne pas avoir le temps de divorcer et de laisser son mari sans le sou ?

Hercule Poirot est appelé en renfort. Pour une fois (c’est assez rare!) j’ai noté quelques indices qui m’ont mise sur la voie. Et j’ai pris plaisir à suivre cette enquête et à retrouver les petites manies de mon détective préféré.

S 3-3Le Masque

Audio·Policier

« La mort s’invite à Pemberley » de P.D. James

Si ma mémoire est exacte, ce livre est le premier, ou l’un des tous premiers, que j’ai découvert en version audio. Je me souviens avoir aimé l’ambiance d’une écoute dans la pénombre, éclairée seulement par quelques bougies. Je me souviens aussi m’être perdue parmi les personnages, et n’avoir au final pas trop aimé cette histoire.… Lire la suite « La mort s’invite à Pemberley » de P.D. James