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« Sauf » de Hervé Commère

saufMat est brocanteur. Il est marié, et après une adolescence tumultueuse, il est devenu un homme rangé. Mais il garde en lui une blessure jamais cicatrisée : il a perdu ses parents très jeunes, morts dans l’incendie de leur maison alors qu’il était en colonie de vacances.

Mais voilà qu’une série d’événements vient bousculer les certitudes de Mat sur les conditions du décès de ses parents. Un album photo est déposé dans son magasin ; une femme mystérieuse semble vouloir remuer le passé. Que s’est-il vraiment passé il y a plusieurs décennies ?

Dans ce polar vraiment très efficace, l’auteur sème les indices, entraîne le lecteur dans une course haletante vers la vérité, le tout à un rythme si bien mené qu’il est difficile de poser le livre avant de l’avoir terminé. Chaque chapitre s’achève par un rebondissement, alors forcément la lecture se poursuit aussitôt sur le chapitre suivant, et ainsi de suite…

Les fausses pistes sont nombreuses, les rebondissements aussi, et la vérité quasi impossible à deviner avant la fin. C’est habile, rythmé, et le roman m’a fait passer un moment de lecture comme j’aime en avoir quand j’ai un polar entre les mains.

S 3-3Fleuve éditions, 18,90€

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« Péril en mer d’Iroise » de Jean-Luc Bannalec

péril merRetrouver le commissaire Dupin est toujours un plaisir. J’ai l’impression de rendre visite à un lointain cousin parisien parti s’installer en Bretagne, et de parcourir ses nouvelles terres avec lui. Je l’imagine un peu en Columbo, et pourtant il n’y a rien dans le texte qui le décrit ainsi !

Dans ce nouvel opus, le commissaire doit enquêter sur la mort d’une jeune pêcheuse, retrouvée morte à la criée de Douarnenez ; puis sur la mort d’une autre jeune femme, chercheuse dans le parc de la mer d’Iroise. Une simple coïncidence ? L’hypothèse est vite écartée. Mais pour résoudre cette enquête, le commissaire va devoir se confronter aux légendes bretonnes, et à la mer inhospitalière pour ceux qui ne sont pas Bretons d’origine…

J’ai retrouvé dans ce roman tous les codes que j’aime dans la série de polars de Jean-Luc Bannalec : Dupin est toujours entouré de ses fidèles adjoints, dont la talentueuse mais imprévisible Nolwenn, et surtout la Bretagne y est sublimée. Je vous défie de ne pas avoir envie de partir entre Sein et Ouessant après la lecture de ce livre, tant les lieux y sont décrits presque avec amour !

« Il voulait Molène en mer d’Iroise, les ancres rouillées… » chante Souchon dans « Le Marin ». J’avais cette chanson dans la tête pendant ma lecture, ce qui en a fait un moment doublement agréable.

S 3-3Presses de la cité, 528 pages, 21€

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« On la trouvait plutôt jolie » de Michel Bussi

Dès que j’ai lu le titre, et même à chaque fois que j’ai repris la lecture de ce livre à la jolie couverture relief, j’avais en tête la chanson de Pierre Perret et l’envie de fredonner « On la trouvait plutôt jolie, Lily ». L’héroïne du roman s’appelle comme celle de la chanson, seule l’orthographe change. Leyli,… Lire la suite « On la trouvait plutôt jolie » de Michel Bussi

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« La disparue de la cabine n°10 » de Ruth Ware

Lo Blacklock est envoyée faire un reportage sur un bateau de croisière réservé à quelques privilégiés. Pour la jeune journaliste, habituée à se voir confier de médiocres missions, c’est une formidable opportunité de carrière : elle va enfin pouvoir faire ses preuves et développer son réseau. Le bateau est splendide, les invités triés sur le volet.… Lire la suite « La disparue de la cabine n°10 » de Ruth Ware

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« Agatha Raisin and the wellspring of death » (t7) de M.C. Beaton

agatha t7 wellspringIl y a plusieurs mois, j’ai commencé la lecture des « Agatha Raisin », des romans policiers à enquête écrits par une anglaise dans les années 1980. Mais voilà : après avoir lu les six premiers tomes, j’avais lu tous ceux traduits en français. Or la liste des romans écrits par M.C. Beaton est bien plus longue. Impatiente que je suis, je n’ai pas attendu que de nouveaux tomes soient traduits, et j’ai décidé de me lancer dans la lecture du septième tome en V.O dans la langue de Shakespeare. Lire la suite

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« Mourir sur Seine » de Michel Bussi

mourir seineComme souvent lorsque j’apprécie des romans d’un auteur, je remonte progressivement dans son œuvre. C’est ainsi que j’ai découvert « Mourir sur Seine » de Michel Bussi. Dans ce roman policier, Michel Bussi nous fait découvrir la Seine côté Normandie, pendant l’Armada de Rouen en juillet 2008. Alors que des navires de tous pays s’apprêtent à défiler sur la Seine devant une foule considérable, un marin est assassiné.

Maline Abruzze, journaliste locale, mène sa propre enquête. Elle rencontre un ancien pirate, et va découvrir que la Seine cache peut-être un trésor oublié, objet de bien des convoitises.

Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment de lecture : le suspense, le mystère autour d’un trésor, et la Seine comme décor. Michel Bussi est décrit par son éditeur comme un « page turner » et c’est exactement ce que l’on ressent à la lecture ; impossible de se dire « je finis mon chapitre et je pose mon livre » car chaque chapitre se termine par une ouverture et relance le suspense. Malgré tout cela m’a parfois agacée (mais c’est peut-être ce qui construit le suspense), de même que certaines phrases un peu trop mélo à mon goût (« Toute sa vie elle s’en voudrait. Mais ce n’était pas de sa faute. Elle ne pouvait pas savoir»).

Enfin je ne me cache pas malgré cela d’avoir passé un bon moment de lecture, efficace comme je l’attendais avec un roman de Michel Bussi.

S 2-3Editions des falaises, 476 pages, 9€

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« Meurtres bio au château » de Grégoire Gauchet

meurtres bioDès les premières lignes, le décor est planté. Le Bleuet, l’Ortie et le Pissenlit sont trois habitants du village de Rieswihr en Alsace, village menacé par la construction d’un village vacances qui risque de défigurer le paysage et de bousculer la petite vie locale… Alors que le maire et le député s’affrontent sur le dossier, le Bleuet, l’Ortie et le Pissenlit partent en guerre contre ces constructions. Or le garde-champêtre est retrouvé mort. Simple accident ou meurtre lié au projet ?

J’aurais voulu que ce fait soit le point de départ d’une enquête policière ; or ce roman, malgré le nom de la collection à laquelle il appartient, n’a vraiment rien d’une enquête policière ! Car personne ou presque ne s’intéresse à la mort de cet homme ; par contre le roman est une incroyable somme de scènes incongrues. Passe encore que le garde-champêtre fasse ses annonces au djembé, mais rapidement cela vire presque à l’absurde : un tigre échappé d’un cirque qui boit de la bière dans un café ; « Francis Lalano », une caricature de chanteur bien connu, fait un concert qui ressemble plus à un show pathétique ; et je vous laisse découvrir les derniers chapitres.

Cela aurait pu passer, pourquoi pas, pour un récit décalé émaillé de jeux de mots ; le problème est que ce roman ne devrait pas être présenté comme une « enquête » car on s’attend à lire un polar. Présenté autrement, j’aurais pu sourire. Mais là je suis juste déçue.

s-1-3Le Verger éditeur, 336 pages, 12€

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« Agatha Raisin enquête (t2) : Remède de cheval » de M.C. Beaton

9782226318312-jVoilà ce qui arrive quand on lit une série de romans sans commencer par le premier : on finit par revenir en arrière. Donc pour ceux qui ont lu mes précédentes chroniques sur « Agatha Raisin enquête », je vous aide à vous y retrouver : cette chronique parle du deuxième tome, « Remède de cheval ». Agatha est déjà installée dans les Cotswolds ; elle a déjà craqué pour son voisin James Lacey, mais à eux deux ils illustrent parfaitement l’expression « fuis-moi, je te suis ; suis-moi, je te fuis ».

Dans ce tome, on découvre une belle brochette de femmes du village de Carsely, qui ont pour point commun d’être tombées sous le charme du nouveau vétérinaire, Paul Bladen. Ca se bouscule dans la salle d’attente… Or le vétérinaire est retrouvé mort ; et Agatha, qui rêve de s’illustrer dans la résolution d’une nouvelle enquête, tente de persuader la police que cette mort n’est pas accidentelle…

J’ai mis un peu plus de temps à lire ce tome que les autres, et la conséquence est que je me suis perdue parmi les groupies du vétérinaire « Mrs Parr, Mrs Mason, Freda, Miss Webster, Mrs Josephs et Miss Simms » – non vraiment, ça fait trop pour moi.

J’ai quand même pris plaisir à lire ce tome, bien qu’il soit moins accrocheur que les suivants (je le dis pour les bons élèves qui vont les lire dans l’ordre : si celui-ci ne vous plaît que moyennement, ne vous arrêtez pas là, les suivants sont très bons).

Ça y est, j’ai lu tous les tomes traduits en français. Vite vite messieurs-dames de chez Albin Michel, traduisez vite les suivants pour m’éviter de devoir les lire en anglais… !

S 2-3Albin Michel, 270 pages, 14€. Traduit de l’anglais par Esther Ménévis

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« Agatha Raisin enquête (t1) : La quiche fatale » de M.C. Beaton

quiche fataleSi vous venez de temps en temps sur ce blog (merci, merci), vous savez que ma lubie littéraire actuelle est la série des « Agatha Raisin » de M.C. Beaton. Je me suis attachée à ce personnage, et moi qui aime les romans policiers « gentillets » – comprenez par là « sans description macabre ni scène angoissante », je suis servie. Si la collection est depuis peu traduite en français, les romans ont une bonne vingtaine d’années. J’ai commencé par le tome 3, et je rattrape maintenant mon retard en lisant le premier tome de la série – les romans sont suffisamment bien construits pour que cela ne soit pas gênant.

Reprenons donc depuis le début. Agatha est une femme d’affaires londonienne, intraitable et redoutée par ses pairs. Mais depuis toujours elle rêve secrètement de s’installer dans la campagne anglaise, plus précisément dans les Cotswolds qui « représentaient à ses yeux tout ce qu’elle avait toujours désiré : la beauté, la tranquillité et la sécurité ». Elle abandonne donc son travail, et s’installe dans un joli cottage au sein d’un petit village.

Et voilà la business woman Agatha Raisin passant ses soirées à regarder la télé ou à lire « Autant en emporte le vent ». Mais cette nouvelle vie de femme au foyer ne va pas durer longtemps : décorer sa nouvelle maison ou participer aux œuvres caritatives locales, ce n’est pas trop dans sa nature. Heureusement avec Agatha, même un simple concours culinaire local prend des proportions inattendues : alors qu’elle participe à un concours de la meilleure quiche, Agatha triche et achète une quiche en la faisant passer pour sienne. La tricherie aurait pu passer inaperçue si le président du jury n’était pas mort empoisonné par ladite quiche…(d’où le titre de « Quiche fatale », encore plus drôle dans la version originale « The Quiche of death »). Ce n’est pas vraiment la publicité dont Agatha avait besoin pour s’intégrer dans le village…

Sa curiosité, sa mauvaise foi, son tempérament, en font une voisine détestable… mais pour les lecteurs qui aiment les romans divertissants, une héroïne à suivre. L’enquête est presque secondaire dans l’histoire ; le plus plaisant est de suivre Agatha la citadine dans ses premiers pas de villageoise, multipliant les efforts pour s’intégrer mais ne récoltant que des catastrophes. C’est amusant, « so british », et on commence déjà à voir en filigrane une certaine sensibilité que l’on retrouvera dans les tomes suivants. Si vous ne connaissez pas Agatha Raisin, il est temps de partir à sa rencontre !

S 3-3

Albin Michel, 324 pages, 14€. Traduit de l’anglais par Esther Ménévis

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« Agatha Raisin enquête (t6) : Vacances tous risques » de M.C. Beaton

Agatha t6 Vacances tous risquesSouvenez-vous de l’épisode précédent : le lecteur avait quitté Agatha et James au plus bas de leur relation. Après l’annulation de leur mariage, le roman s’achevait par le départ de James pour Chypre.

Ce nouveau tome des aventures d’Agatha Raisin éloigne donc le lecteur des Cotswolds anglais pour l’entraîner vers l’île de Chypre. Agatha, plus amoureuse que jamais, est partie à la recherche de James, laissant derrière elle son cottage au toit de chaume, son ami policier Bill Wong, et la femme du pasteur Mrs Bloxby. Pendant sa villégiature, elle rencontre un groupe d’Anglais – or l’une des membres est assassinée peu après. Fidèle à sa réputation, Agatha s’imagine déjà résoudre l’enquête. Mais, à moitié dépressive depuis le départ de James, elle s’agite comme un papillon sans que son enquête avance d’un iota. Dans aucun autre tome nous ne l’avions connue ainsi ! « Comme elle regrettait de ne pas être chez elle, à Carsely, avec une bonne vieille pluie anglaise tambourinant sur sa toiture de chaume, bien au chaud avec ses chats endormis au bout de son lit. »

Elle apparaît aussi plus sensible, semant quelques informations sur sa vie passé et son absence de maternité.

Je vous rassure, on retrouve heureusement tout ce qui fait le charme d’Agatha, ses gaffes, son autoritarisme, ses frasques et ses complexes. D’ailleurs le roman tourne surtout autour du personnage d’Agatha et de sa relation avec James, davantage qu’autour de l’enquête. Entre plage, restaurant et sieste, Agatha est décidément en vacances, ce qui fait de ce roman un livre parfait pour les vôtres !

S 3-3Albin Michel, 288 pages, 14€. Traduit de l’anglais par Jacques Bosser.