Habituellement, je n’aime pas trop les recueils de nouvelles. Souvent, seule l’une d’entre elles se dégage du lot et les autres ne méritent pas tout un livre. Et puis j’aime prendre le temps de découvrir les personnages et de m’attacher à eux : quelques dizaines de pages n’y suffisent pas toujours.
Pourtant, « Une journée dans la vie d’une femme souriante » est un recueil tout à fait passionnant, qui m’a réconciliée le temps d’une lecture avec ce genre littéraire. Ecrites entre 1966 et 2000, ces nouvelles ont pour point commun de raconter un moment, souvent très bref, de la vie quotidienne de femmes. Jusque là, rien d’extraordinaire, pensez-vous. Or tout l’intérêt du livre réside dans l’incroyable talent de l’auteur, qui sait capter à merveille ces petits moments anodins qui font le quotidien de millions de personnes.
Une poésie du quotidien
Ecrire, ce n’est pas toujours raconter des aventures hors-normes, cela peut aussi servir à refléter l’esprit d’une époque, le quotidien d’une vie, et ce recueil en est un excellent exemple. Une dent cassée, le prix d’un apéritif au restaurant… : et si le talent, c’était de savoir raconter la vie dans ce qu’elle a de plus simple pour en faire des récits sensibles et touchants ?
J’ai préféré les premières nouvelles aux plus récentes, car elles retracent mieux à mon sens ces moments volés ; elles sont presque des arrêts sur image de scènes du quotidien. La puissance du livre est de retranscrire des moments ordinaires, que le lecteur peut lui-même avoir déjà vécus sans imaginer qu’ils pourraient inspirer un écrivain !
Banale ou mignonne ?
« Si on vous avait dit que j’étais banale, vous m’auriez peut-être trouvée mignonne, et si on vous avait dit que j’étais mignonne, vous m’auriez peut-être trouvée banale » explique avec simplicité l’une des héroïnes. Elle résume ainsi sans le vouloir tout le cheminement de ces treize nouvelles : si on vous disait qu’elles sont extraordinaires, vous les trouveriez simples, et si on vous disait qu’elles sont simples, vous les trouveriez extraordinaires. C’est mon cas. Alors je n’insiste pas plus et vous laisse découvrir et apprécier cette lecture !
Mon conseil :
Même si la femme de la couverture n’a pas l’air souriante… foncez sans a priori sur ce livre !
Le Livre de poche, 352 pages, 7,30€, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Claire Desserey
Comme vous, pas trop fan de nouvelles.
Finalement avec les années, le seul recueil de nouvelles dont je me souvienne bien est le Minuit 2 de S. King. Pas de la grande littérature, mais efficace.
Je ne connais pas ce recueil, merci pour le conseil !
Pas de nouvelle, bonne nouvelle, dirais-tu alors ?
Il est vrai qu’après Flaubert dans « Trois Contes » et Maupassant, le genre n’est pas aisé pour qui veut s’y livrer…
Il reste que ce livre semble attachant et ta chronique est « incitante » comme on dit en la Belle Province.
Amitiés pour toi et la belle grenouille de ton blog !
Ah, « Les trois contes » de Flaubert… C’est toi qui m’as réconciliée avec « Un coeur simple » et Félicité !
Amitiés