Dès que j’ai lu le titre, et même à chaque fois que j’ai repris la lecture de ce livre à la jolie couverture relief, j’avais en tête la chanson de Pierre Perret et l’envie de fredonner « On la trouvait plutôt jolie, Lily ». L’héroïne du roman s’appelle comme celle de la chanson, seule l’orthographe change. Leyli, d’origine africaine, vit à Port-de-Bouc avec ses trois enfants : Bamby, une belle jeune femme séduisante, Alpha, un ado un peu rebelle, et Tidiane, le gentil petit dernier. Leyli vit sans homme, modestement ; elle travaille, élève ses enfants, fait ses démarches administratives… Un quotidien presque ordinaire, mais Leyli cache des secrets…et un trésor.
Plusieurs hommes sont assassinés, selon un mode opératoire à chaque fois similaire. Et les caméras de vidéo surveillance semblent accuser Bamby. Que se passe-t-il vraiment dans la vie de Leyli ?
Michel Bussi a habitué ses lecteurs à manier le suspense avec habileté. J’ai déjà lu la plupart des romans de cet auteur. Dans celui-ci, on retrouve les codes qui ont fait le succès des précédents, et notamment les rebondissements qui font s’exclamer le lecteur : « non ?! Incroyable ! ». Par contre j’ai trouvé qu’il y avait moins de suspense, moins de tension à la fin de chaque chapitre (vous savez, ces chutes qui empêchent d’interrompre sa lecture et qui font dire au lecteur qui n’arrive pas à lâcher son livre : « allez, juste un dernier un chapitre…»).
En revanche, l’actualité est très présente ; en particulier les problématiques liées aux migrants sont bien écrites et font réfléchir le lecteur. « L’humanité avait toujours vécu sans passeport. Les hommes n’avaient inventé ce morceau de papier qu’à l’occasion de la Première Guerre mondiale, en s’engageant à le supprimer sitôt la paix revenue. » Les migrations ? « Un paradoxe dans une société mondialisée, où tout circule bien plus vite et plus loin qu’aux siècles derniers, l’argent, l’information, l’énergie, la culture. Tout. Tout sauf les hommes. »
Moins de suspense, donc, mais davantage d’engagement : est-ce un tournant dans l’écriture de Michel Bussi ?
Presses de la cité