J’étais très curieuse de découvrir ce roman, attirée par cette couverture colorée assez différente des autres couvertures des Presses de la cité, et par ailleurs ambiguë : quatre jeunes femmes habillées de robes façons XIXe siècle, portant chacune un verre ou une bouteille de vin. En dédicace, l’auteure fait un clin d’oeil à Jane Austen, mais on est quand même bien loin de « Raisons et sentiments ».
La jeune Georgiana se désole d’avoir été envoyée chez son oncle et sa tante. Désireuse de se faire de nouveaux amis, elle s’intègre dans une bande de jeunes débauchés menée par Frances Campbell, issue d’une bonne famille mais au comportement dépravé.
Cela n’aurait pu être qu’une chronique de la vie mondaine de jeunes gens riches qui cherchent à se distraire par tous les moyens. Mais le roman va bien au-delà, et aborde plusieurs thèmes aux résonances très modernes. Derrière une société anglaise d’un autre siècle, c’est aussi un miroir tendu vers notre société contemporaine. C’est léger et grave à la fois, amusant et dérangeant, et le lecteur virevolte dans les bals puis panse les plaies qui s’ensuivent.
L’histoire fonctionne bien, après un démarrage qui ne laisse rien présager de la tournure que va prendre l’histoire. On ne s’ennuie pas en suivant ces jeunes gens dans une romance moderne et intelligente.
Presses de la cité, 450 pages, 19€