Qui est donc cette femme, aussi crainte que respectée, qui a obtenu respect et protection grâce aux mots ?
On ne saura pas grand-chose de l’époque à laquelle elle vit, mais on sait une chose essentielle sur elle : elle a la maîtrise des mots et de l’écriture. On vient de loin pour la solliciter, pour lui demander d’écrire un texte ou une lettre qu’on ne peut pas écrire seul. On pourrait la croire écrivain public, mais elle est presque un peu sorcière. Autour d’elle, des groupes se sont fait la guerre, et la paix ne tient qu’à un fil.
Paradoxe de l’histoire, si cette femme utilise les mots à bon escient pour les autres, elle peine à bien les utiliser pour décrire les causes de la disparition de sa sœur, et leur relation complexe. L’arrivée d’un homme, qui a besoin de son don d’écriture, va achever de troubler le fragile équilibre de la vie de cette femme.
C’est un roman totalement atypique, très déboussolant, dont j’ai terminé la lecture pleine de perplexité. Je ne sais pas si j’ai aimé cette histoire dont j’ai l’impression de ne pas avoir toutes les clés, mais en tout cas c’est un texte qui m’a marquée.
Différent.
Voilà, c’est le mot que je cherchais. C’est un texte différent.
Et dans la multitude de livres que je lis, c’est déjà un beau compliment.
Zulma, 240 pages, 21,80€