Roman

« Morts en débit (tome 2) : D’un port l’autre » d’Eric Vernassière

erciSouvenez-vous : dans le premier tome de « Morts en débit », nous avions fait la connaissance de plusieurs personnages hauts en couleurs, ne partageant pas les mêmes convictions mais marquant chacun à leur manière leur volonté d défendre leurs idées. Il y avait d’abord Roger Miremont, nationaliste, prêt à tout pour se faire bien voir de son parti, et follement épris de Suzanne qui lui préfère pourtant le chef du mouvement. Et puis, de l’autre côté, il y a l’inspecteur Fradin, qui n’a de cesse de poursuivre les perturbateurs. On les retrouve là où on les a laissés, et j’ai apprécié qu’il n’y ait pas d’ellipse narrative entre les deux tomes, pour qu’il n’y ait pas de discontinuité dans leurs parcours.

Miremont vient de mettre le feu à l’hôtel de ville de Nice, et a grièvement blessé Fradin avant de s’enfuir. Pour l’un, ce sera donc l’exil pour échapper à la police et à la justice.

J’ai retrouvé dans ce deuxième tome toutes les qualités du premier, un grand sens historique, révélateur de l’intérêt que porte l’auteur à la grande Histoire – et à ceux qui la font. Les personnages sont forts, engagés, et le livre regorge de références aux régions que l’auteur met à l’honneur – par des anecdotes, des recettes culinaires, etc.

Le lecteur parcourt un bout de l’Histoire de France (et de pays voisins) à travers le parcours de personnages truculents, qui portent en eux les splendeurs et les misères de leur époque.

L’écriture est toujours vive, érudite et précise, et les dialogues dynamiques. Ce deuxième tome m’a totalement convaincue, et puisque l’auteur annonce une trilogie, je serai au rendez-vous du prochain opus !

S 3-3Autoédition, 384 pages, 18,99€ en version brochée, 7€ en format Kindle

Policier·Roman

«Morts en débit » de Eric Vernassière

eric-vernassiereEric Vernassière est déjà l’auteur de deux romans, dont « Grèves de la fin… » que j’avais chroniqué sur le blog. Il continue son chemin d’auteur avec un roman plus proche du polar, au titre clin d’oeil à Louis-Ferdinand Céline dont il est un lecteur fervent tout en gardant la juste distance avec les convictions de l’écrivain.

« Morts en débit » n’est pas un roman d’enquête au sens propre, car dès le début du roman le lecteur a connaissance des crimes de Roger Miremont, incendiaire d’un bidonville d’immigrés italiens. On est en 1934, la guerre gronde mais beaucoup ne veulent pas y croire, et les nationalismes s’exacerbent. Roger est une « petite main », il agit par conviction mais il est aussi un pantin idéal pour ceux qui veulent agir sans se salir les mains.

L’inspecteur Fradin, homme droit et intègre, est chargé de l’enquête et ne cèdera ni devant les intimidations, ni devant la hiérarchie.

Les femmes ne sont pas en reste dans ce roman, et derrière les maîtresses sensuelles se cachent aussi des cerveaux politiques et stratèges.

J’ai retrouvé dans ce roman l’écriture minutieuse et précise d’Eric Vernassière, sa patte bien à lui pour écrire les dialogues, et surtout son immense culture qui donne beaucoup de corps et de relief à ses personnages. Ah ils ne sont pas tous sympathiques ses personnages, loin de là ! Et pour avoir la chance de connaître Eric et ses engagements, la plupart de ses personnages sont même très très éloignés de ses convictions et de ses valeurs. C’est justement là, à mon avis, qu’est toute l’essence de ce roman : montrer l’envers d’une conviction, les motivations de ceux qui prônent la haine et le rejet, expliquer le contexte, montrer ce qui fait germer les idées… pour mieux les démonter et les combattre.

Et comment ne pas lire entre les lignes tous les clins d’oeil aux régions chères à l’auteur : la Côte d’Azur et Saint-Raphaël, Lyon, l’Auvergne… ainsi que les références littéraires qui l’inspirent.

Annoncé comme le premier tome d’une trilogie, le roman peut se lire pour lui-même, sans attendre les prochains, même si le lecteur aura envie de découvrir ce que vont devenir les personnages !

S 3-3Disponible sur Amazon, 14€ en broché, 7€ sur Kindle.

Roman

« Grèves de la fin… » de Eric Vernassière

greves-de-la-fin-image-debredinagesJ’ai la chance de connaître parmi mes amis et connaissances quelques auteurs. Je lis toujours leurs écrits ou romans avec beaucoup d’intérêt et de curiosité, d’abord parce que j’ai toujours plaisir à découvrir un nouveau texte, mais aussi parce que j’aime voir ce que l’auteur que je connais a choisi de mettre de lui dans son roman.

Découvrir le roman d’Eric a été un vrai plaisir. Je connais son amour des littératures – je mets un pluriel car il aime des textes de styles et d’époques variés – j’aime son enthousiasme permanent et sa verve joyeuse, et je voulais voir ce qu’il en mettrait dans son roman.

Dans son roman, j’ai surtout trouvé la plume d’un vrai auteur, qui a des choses intéressantes à dire, qui sait raconter une histoire et tenir le lecteur de page en page, et tout cela avec un style très agréable, érudit et accessible, comme Eric sait d’ailleurs l’être dans la « vraie vie ».

L’histoire est celle croisée de deux jeunes hommes, François en Allier et Yvan en Irlande, qui se battent sans armes mais avec leur conviction et leurs mots pour établir un ordre plus juste entre métayers et propriétaires terriens. Chacun, dans sa quête, sera secondé d’une belle femme – à deux on est plus forts…

Le texte est un voyage historique (j’ai beaucoup appris sur le métayage) et géographique puisque la moitié du roman se déroule en Irlande, cette « terre de colère ». Le roman mêle érudition historique et nombreuses références littéraires

L’écriture est vive, le style très plaisant, et j’ai retrouvé quelques marqueurs qui tiennent à cœur à Eric, comme le débredinoir de Saint-Menoux (allez voir au passage le blog Débredinages de l’auteur!), ou ce joli détail d’écriture qui consiste à parler d’Amitié avec le même grand « A » que celui du grand Amour.

Si ce roman est aujourd’hui auto-édité, il aurait toute sa place dans une librairie traditionnelle.

S 3-3Auto-édition, disponible sur Amazon (broché et Kindle)