Audio·Biographie

« Munkey Diaries (journal, 1957-1982)» de Jane Birkin

munkeyJe connaissais très peu le parcours de Jane Birkin. Bien sûr je l’ai vue, très belle, dans quelques films. Je l’ai entendue dans des interviews, avec son accent étonnant et charmant. J’avais quelques repères sur sa famille, ses filles, sa vie avec Gainsbourg.

J’étais donc très curieuse de mieux la découvrir au travers du premier volet de son journal intime, qui court de 1957 à 1982 (soit approximativement jusqu’à sa rupture avec Gainsbourg). Et je dois dire que l’écoute de ce livre (lu par Jane Birkin elle-même, tout autre choix aurait été inadapté) est allée au-delà de mes espérances.

J’ai découvert tout d’abord une femme très originale, et pour laquelle l’adjectif « vivante » prend tout son sens, tant sa vie est sautillante, libre, loufoque parfois, torturée aussi par moments. Rien ne semble impossible, je ne sais pas si c’est lié à la femme, à l’époque, ou aux deux. J’ai été assez amusée par certains passages assez surréalistes ; j’ai été émue aussi très souvent, par les chapitres sur son enfance, et par une sorte de mélancolie ou d’inquiétude qui revient régulièrement. Et bien sûr j’ai été touchée par son amour immense et sincère pour ses filles.

C’est autant le témoignage d’années de vie que d’une époque entière (le récit des années avec Gainsbourg est particulièrement truculent), que l’on écoute pour découvrir une femme, une artiste, que l’ambiance d’années passées entre Londres, Paris, les plateaux de tournage ou les vacances en bord de mer.

Malgré plus de 11 heures d’écoute, le journal est tronqué, par choix, pour ne pas blesser, ou tout simplement parce que certains journaux originaux ont été perdus. Parfois on passe donc d’une époque à l’autre un peu rapidement, mais peu importe. L’ensemble forme un journal cohérent, et une belle transmission. Car il faut beaucoup de courage pour publier de son vivant son journal intime, même quand plusieurs décennies ont passé, sans l’édulcorer ou le revisiter avec ses yeux d’aujourd’hui, et sans donner une impression de voyeurisme au lecteur.

S 3-3Audiolib, 11h27 d’écoute, lu par Jane Birkin, 24,90€