« Puisqu’il n’est pas acceptable de laisser mourir de soif chaque jour six mille petits Africains, on vous a demandé d’agir. Vous n’avez pas voulu entendre.
On vous a alertés sur la valeur inestimable de l’eau, vous n’avez pas voulu voir.
[…]
Va-t-il falloir que l’on entasse six mille cadavres d’enfants devant vos portes pour que vous réagissiez enfin ? »
Il y a des livres pour lesquels il est facile de dire « j’ai aimé » / « je n’ai pas aimé ». D’avoir un avis tranché. De répondre avec conviction.
Et puis il y a des livres comme celui-là, où la question n’est pas de savoir si on a « aimé » ou « pas aimé », mais s’ils nous ont fait réfléchir.
Ce livre, assurément, m’a fait réfléchir.
La question de fond de ce roman est celle de la violence légitime. Quand six mille enfants meurent chaque jour faute d’accès à l’eau potable ; quand les ONG, les hommes et les femmes engagées, les penseurs, les scientifiques, les lanceurs d’alerte, ne trouvent pas de réponse à leurs cris d’alarme, faut-il user des armes ultimes pour se faire entendre ?
Aussi passionnant que dérangeant, ce roman retrace l’engagement de Morgan Scali, lui-même victime du terrorisme, et ses méthodes extrêmes pour alerter le monde occidental sur une situation dramatique.
Il est question d’engagement humanitaire et de terrorisme, d’intelligence artificielle et de finance, de famille et d’individualisme.
L’histoire est hélas très complexe, j’ai fini par renoncer à décrypter tous les liens entre les personnages tant ils sont multiples et compliqués. Dommage. En revanche il y a des passages très forts sur les raisons d’un engagement, et sur la nécessaire prise de conscience de sociétés trop centrées sur elles-mêmes.
Fleuve éditions, 560 pages, 19,90€