Policier·Roman

« La vie n’est pas un roman de Susan Cooper » de Stéphane Carlier

La couverture était très jolie, et parfois ce détail suffit à me donner envie d’ouvrir un livre. Dans le cas de ce roman, c’est aussi la lecture de « Clara lit Proust » qui m’a orientée vers un autre roman du même auteur.

Susan Cooper est une romancière à succès. Ses polars se vendent bien, elle est accueillie à bras ouverts dans les salons littéraires. Un jour elle est contactée sur les réseaux sociaux par une jeune femme qui a tué un homme et lui demande son aide – au titre de son expertise littéraire en matière de criminalité.

Le point de départ est original et ouvre de nombreuses voies pour l’intrigue. Susan va alterner entre refus et envie d’aider la femme qui l’a appelée au secours. A partir de là, tout est possible ! J’ai imaginé que Susan, forte de ses échanges avec la police, aurait plein de suggestions à faire, mais ce filon (pourtant source rocambolesque) est assez peu exploité.

Au final, après un début prometteur, je me suis ennuyée dans la seconde moitié du livre. L’histoire traîne en longueur. La fin part un peu en vrille et je l’ai trouvée décevante. Dommage !

Le Cherche Midi, 304 pages, 20€ (existe aussi en format poche chez Pocket)

Roman

« Clara lit Proust » de Stéphane Carlier

G08313_ClaraLitProust_CV.inddC’est difficile de lire Proust.

La première fois que j’ai essayé de lire « La Recherche », le livre m’est tombé des mains. J’ai mis des années à y revenir, et parfois il faut savoir prendre des chemins détournés, des adaptations, des hommages, pour découvrir l’œuvre initiale par petites touche et avoir envie de s’y plonger davantage.

« Clara lit Proust » donne envie de lire Proust dans le texte.

Clara est coiffeuse dans un petit salon sans envergure de province. Entre une patronne un peu fantasque et un petit ami pas très investi dans leur relation, on ne peut pas dire que l’entourage de Clara la tire vraiment vers le haut. Jusqu’au jour où l’un des clients du salon oublie un livre en partant. Et pas n’importe quel livre…

Ce roman est un joli hommage à l’œuvre de Marcel Proust, sans prétention, accessible aux lecteurs qui connaissent déjà « La Recherche », autant qu’à ceux qui n’en ont jamais lu une page.

Au passage, l’auteur égratigne un peu notre époque et ses paradoxes, dans quelques phrases savoureuses, dont celle-ci qui a forcément eu de l’écho auprès de la blogueuse littéraire que je suis :

« Elle l’a trouvé charmant, ce livre posé sur le plaid en mohair moutarde qui lui couvrait les jambes […] et en a fait une photo qu’elle a postée sur Instagram […].

Vers dix heures du soir, elle est retournée sur Instagram. Sa photo avait reçu dix « j’aime ». A titre de comparaison, son cliché le plus apprécié, celui du chat réfugié dans le sac de sport de JB avec juste la tête qui dépasse, en a obtenu cent quatre-vingt-treize. »

S 3-3Folio, 224 pages, 8,30€