Policier

« De si jolies petites plages » de Pierre Pouchairet

n10-de-si-jolies-petites-plagesJ’avais beaucoup aimé la lecture de « Vie et mort d’une légende bigoudène ». A tel point que je me souviens très précisément du lieu où je l’ai lu ! J’avais lu ensuite « Le Pont du diable » , et j’ai retrouvé avec plaisir les « Trois brestoises », même si je n’avais pas lu les tomes 8 et 9 entre les deux.

Cette fois-ci, ce n’est pas Léanne, la flic, qui est en première ligne dans l’enquête, mais son amie Elodie, directrice de l’institut médico-légal de Brest. En effet, un décès classé accidentel laisse Elodie songeuse… et lui rappelle étrangement un autre décès, survenu bien des années plus tôt. Et si cette mort n’était pas naturelle, mais liée aux algues vertes ?

Si l’enquête est rythmée et pleine de rebondissements, l’intérêt du roman est aussi dans la dénonciation – faite intelligemment et sans caricature – du fléau des algues vertes sur certaines côtes bretonnes. J’ai appris beaucoup de choses (même si cela reste un roman, et pas un essai sur le sujet). Les trois personnages principaux sont égales à elles-mêmes, même si Léanne est moins présente que dans d’autres tomes. Elodie, entêtée mais intelligente, mène l’enquête avec des méthodes différentes de celles de Léanne. Quelques incursions dans sa vie privée permettent au lecteur de « souffler » dans l’enquête, même si je n’avais pas trop suivi ses aventures amoureuses dans les précédents tomes.

A noter, les tomes peuvent se lire indépendamment les uns des autres, et dans le désordre. Vous pouvez donc piocher parmi les 10 titres de la série des « Trois Brestoises » en fonction du thème ou de vos localités préférées.

S 3-3Palémon éditions, 288 pages, 11€. Reçu dans le cadre d’une « Masse critique »

Cosy mystery·Policier

« La plume empoisonnée » d’Agatha Christie

9782253032915-001-TJe continue le #readChristie2023, et pour le mois de mars et le thème de la peur, j’ai suivi la recommandation de lecture : « La plume empoisonnée ».

Jerry espérait profiter du calme de la campagne pour sa convalescence. Accompagné de sa sœur, il s’installe dans un petit village. Mais bientôt, sa sœur et lui reçoivent des lettres anonymes. Est-ce parce qu’ils sont nouveaux venus ? Cela aurait pu être une explication, mais peu à peu les langues se délient et Jerry comprend que tous les villageois reçoivent ce genre de missives.

Mais les plaisanteries du corbeau prennent une autre dimension quand elles aboutissent au suicide d’une femme…

Si le roman fait appel à miss Marple, ce n’est qu’à la toute fin de l’histoire. Elle est loin d’être le personnage central de l’histoire. A tel point que j’ai vérifié que c’était bien elle l’enquêtrice ! Il y a beaucoup de personnages, donc c’est assez dense de suivre qui a reçu quelles insultes et pourquoi. Ce n’est pas le meilleur Christie à mon goût, alors j’attends maintenant la lecture d’avril !

S 2-3Le Livre de poche, 221 pages, 6,40€

Roman

« Retour à la villa aux étoffes (tome 4) » de Anne Jacobs

9782264080646ORI1930. La crise économique fait rage, et oblige les Meltzer à revoir leur train de vie. L’usine ne tourne plus qu’à moitié, l’atelier de Marie accumule les impayés. Paul est au bord de l’épuisement. Lisa est devenue mère plusieurs fois, et a pris la tête de l’organisation de la villa, tandis que Kitty garde son inépuisable enthousiasme.

Les enfants, quant à eux, tracent leurs chemins : Dodo ne rêve que de machines et d’avions, tandis que son frère Leo s’obstine à viser la perfection au piano.

J’ai retrouvé avec plaisir tous les personnages dans ce quatrième tome, heureuse de constater que l’auteure fait grandir doucement les enfants sans en faire tout de suite les personnages principaux. Je n’aurais pas voulu quitter trop vite Marie et Paul, Kitty, Lisa, pour ne suivre que les aventures de leurs enfants. Et l’histoire pourtant ne s’essouffle pas : il se passe toujours quelque chose à la Villa, chez les maîtres ou chez les domestiques – d’ailleurs il y a toujours de beaux personnages aussi dans l’équipe de maison.

600 pages, c’est encore un beau pavé à lire, mais l’histoire est prenante et je ne me suis jamais perdue parmi les très nombreux personnages – pour moi c’est une preuve que c’est bien écrit !

J’arrive au bout des 4 premiers tomes ; il en existe un 5e dont j’attends impatiemment la sortie en poche fin mai pour poursuivre ma lecture !

S 3-3Ed 10/18, 624 pages, 10,10€

Roman

« L’héritage de la villa aux étoffes » (tome 3) d’Anne Jacobs

9782264079084ORIAvant de commencer la lecture de ce troisième tome, je craignais que l’auteure, pour relancer l’histoire, nous fasse faire un bond dans le temps et passe à la génération suivante de personnages (les enfants de Paul et Marie, ceux de Kitty). Mais le roman commence en 1920 (et non 1923 comme le mentionne la 4e de couverture…), dans une relative continuité du précédent. La guerre est terminée ; Paul a repris sa place à la tête de l’usine, et Marie est à peine remerciée d’avoir sauvé l’entreprise familiale. Pour lui trouver une occupation, Paul lui achète un atelier de couture. Mais cela ne suffit pas à apaiser les relations au sein du couple. Entre les complots que mène en permanence la gouvernante des enfants, et le mépris de Paul envers les tableaux de la mère de Marie, c’en est trop : Marie quitte la villa avec ses enfants.

Quant à Elisabeth, exilée en Poméranie, elle ne trouve pas auprès de Sebastian Winckler la réciprocité sentimentale qu’elle avait espérée.

Après un démarrage un peu lent, je me suis à nouveau captivée pour cette famille, ses aventures domestiques et celles de leurs employés. C’est toujours très rythmé, et comme il y a beaucoup de personnages c’est autant de ficelles narratives à exploiter. L’arrivée d’un personnage détestable (la gouvernante) pimente aussi l’histoire – je m’étonnais de ne pas trouver ce genre de personnage dans les deux premiers tomes.

Je suis prête pour le quatrième tome !

S 3-3Ed.10/18, 648 pages, 10,10€

Roman

« Les filles de la villa aux étoffes » (tome 2) d’Anne Jacobs

9782264078148ORIJe me réjouissais de retrouver la famille Meltzer dans ce deuxième tome.

1916. Marie a épousé Paul. C’est une bonne nouvelle et le signe que cette saga ne tourne pas en rond, que l’histoire progresse entre les personnages. Pourtant l’intrigue met un peu de temps à démarrer. Comme j’ai déjà acheté les tomes 3 et 4, j’ai eu un moment de doute et me suis demandé si je ne m’étais pas précipitée dans ces achats…

Mais finalement j’ai aimé ce deuxième tome aussi, en retrouvant Marie, Kitty et Elisabeth face à leurs préoccupations d’adultes, obligées de laisser leurs enfantillages derrière elles quand les hommes partent à la guerre.

La guerre, d’ailleurs, prend une place importante dans ce livre (un peu trop au début surtout, avec le domestique Humbert dont je me souvenais à peine).

Ce roman est une lecture plaisante, dans la tradition des sagas familiales avec des histoires croisées, de beaux personnages (des forts, des lâches, des fourbes,…) et sans caricature. On partage les doutes, les chagrins, et le temps d’une lecture on a l’impression d’être une petite souris se promenant d’un étage à l’autre de cette « villa aux étoffes ». Je lirai le troisième tome, sans hésitation.

S 3-3Ed 10/18, 696 pages, 10,10€

 

Roman

« La villa aux étoffes » (tome 1) d’Anne Jacobs

La-villa-aux-etoffesAmateurs de sagas familiales, ne passez pas à côté de ce roman !

La comparaison affichée par certains romans avec des livres ou séries à succès est monnaie courante, et je m’agace régulièrement de voir des comparaisons avec Agatha Christie ou Downton Abbey qui ne sont basées sur rien de concret – juste des arguments pour vendre…

Mais cette fois-ci, la comparaison avec Downton Abbey est vraiment justifiée ! L’histoire se passe certes en Allemagne, mais sinon de nombreux ingrédients sont réunis : une riche famille, dont on suit les hauts et les bas ; des domestiques qui font partie intégrante de la vie de la maison ; et les destins qui se croisent entre ces deux mondes.

Alors bien sûr, il y aussi plein de divergences ; en particulier la famille Meltzer n’est pas aristocrate mais une famille d’industriels. Quelques mots, d’ailleurs, sur cette famille. Johann, le patriarche, est à la tête de l’usine de tissus qui a fait sa fortune, et n’entend pas laisser sa place trop vite à son fils Paul, qu’il juge bon à rien. Paul a deux sœurs, aussi différentes que le jour et la nuit : Kitty, de consistance fragile, est une artiste fantasque ; tandis qu’Elisabeth est la plus raisonnable – mais aussi celle à qui on accorde moins d’attention.

Ce petit monde où les chamailleries sont fréquentes est bousculé par l’arrivée de Marie, une nouvelle domestique que Johann Meltzer cherche à aider, tout en affichant une hostilité permanente à son égard.

Ce roman, premier d’une série de cinq, est un joli pavé de plus de 600 pages, mais je ne me suis pas ennuyée un seul instant ! J’ai aimé suivre ces personnages, leurs petits défauts, leurs secrets, et je suis prête à lire le deuxième tome !

En 2022, j’avais lu avec frénésie les six tomes de « Blackwater » et, dans un style très différent (et beaucoup plus de pages !), me voici prête à lire toute cette série. J’imagine déjà suivre la famille Meltzer sur plusieurs générations, mais je garde la surprise et ne lirai pas les résumés.

En avant pour le deuxième tome !

S 3-310/18, 648 pages, 10,10€

Policier

« Le chalet des disparus » de Ruth Ware

9782265155589ORIJ’adore les romans de Ruth Ware, petits bijoux de thrillers psychologiques comme je les aime. Dans « Le chalet des disparus », j’ai retrouvé ce que j’avais aimé dans ses précédents romans : un quasi huis clos, des personnages mi-anges mi-démons, des faux-semblants, une énigme.

Dans un chalet perdu en haute-montagne, toute l’équipe d’une start-up est en séminaire. L’ambiance est tendue entre les membres de l’équipe, et Erin et Danny, les deux hôtes du chalet, font de leur mieux pour que le séjour se passe bien. Jusqu’à ce que l’un des participants du séminaire disparaisse. Et ce n’est pas un accident…

Roman idéal pour l’hiver, sur fond de paysages enneigés et de chalet isolé, j’ai eu du mal à le poser. Les chapitres sont très courts, rythmés, parsemés de fausses pistes… Un bon page-turner, quoi !

Le dénouement arrive un peu vite (la clé principale de l’intrigue est révélée environ 100 pages avant la fin), mais j’ai quand même beaucoup apprécié cette lecture jusqu’au bout. Et j’ai noté pour de futures lectures les titres de Ruth Ware que je n’ai pas encore lus !

S 3-3Fleuve éditions, 432 pages, 22,90€

Essai / Document

« Frida Kahlo, au-delà des apparences » (catalogue de l’exposition) 

81433_xlAujourd’hui se termine l’exposition « Frida Kahlo, au-delà des apparences » au Palais Galliera. Les réservations étaient complètes depuis 4 semaines, j’avais la chance d’avoir mon billet depuis longtemps et d’avoir pu y aller il y a quelques jours.

Je connais déjà assez bien la vie et l’oeuvre de cette artiste mexicaine iconique, donc je n’ai pas découvert grand-chose via les (nombreuses) photos et (quelques) tableaux exposés. En revanche, la présentation d’objets plus personnels, retrouvés dans la « Casa Azul », sa maison bleue, est très émouvante : j’ai été très sensible en particulier à la présentation de ses corsets (dont l’un en plâtre), sa prothèse de jambe, ses chaussures à talon renforcé. Son passeport, un télégramme en français, quelques lettres, sont des pièces plus anecdotiques mais qu’il est toujours plaisant de découvrir.

Je suis (évidemment!) ressortie avec le catalogue de l’exposition. C’est une très bonne surprise, car il reprend certes des photos de pièces de l’exposition, mais il va bien au-delà et propose des textes sur plusieurs thématiques : « La construction de l’identité de Frida Kahlo : handicap, ethnicité et vêtements » ; « Frida Kahlo : poser, composer, exposer » ; « Frida à Paris. Ne jamais passer inaperçue dans la vie » entre autres articles…

Même si vous n’avez pas vu l’exposition, le catalogue est passionnant si vous voulez aller encore plus à la rencontre de cette artiste hors-norme.

S 3-3Paris-Musées, 42€

Cosy mystery·Policier

« Les dames de Marlow enquêtent (tome 2) – Il suffira d’un cygne » de Robert Thorogood

marlow2Quel plaisir de retrouver les drôles de dames de Marlow ! J’ai résisté à l’envie de lire la version papier dès sa sortie, préférant attendre la version audio. J’avais tellement ri en écoutant la version audio du premier tome !

J’ai retrouvé dès le début de l’écoute les voix de Judith, Becks et surtout Suzie, à travers la voix de Rachel Arditi. Sa lecture est géniale, les voix collent bien aux personnages et les rendent uniques. C’est un vrai plaisir d’écoute, je crois que j’aurais pu écouter tout le roman audio d’un coup !

Quelques mots sur l’histoire (quand même). Devenue célèbre grâce à l’aide qu’elle a apportée dans une première enquête, Judith est conviée par un notable de Marlow à une réception qu’il donne avant son mariage avec une jeune femme. Craint-il qu’un meurtre soit commis, pour souhaiter la présence de cette enquêtrice hors normes ?

Malheureusement pour lui, c’est lui-même qui décède lors de la réception. Et les trois dames de Marlow, Judith la verbicruciste, Suzie la promeneuse de chiens (elle me fait trop rire) et Becks la femme du vicaire, reconstituent leur trio pour enquêter… à leur manière, et au plus grand désarroi de l’enquêtrice officiellement en charge de l’affaire ;

C’est drôle, original, rythmé, et lu avec beaucoup de talent par Rachel Arditi. J’espère tellement qu’il y aura une suite !

S 3-3Audiolib, lu par Rachel Arditi, 9h11 d’écoute, 24,90€ pour la version CD

Cosy mystery·Policier

« Le crime est notre affaire » d’Agatha Christie

9782253038375-001-TJe poursuis le challenge du #ReadChristie2023 ; ce mois-ci le thème de « l’objet contondant » m’a amené à (re)lire « Le crime est notre affaire » (même si le choix de ce livre n’est pas immédiat car c’est un recueil de nouvelles, j’ai choisi de suivre la préconisation « officielle » du challenge de février).

J’avais déjà lu ce roman il y a de nombreuses années, et je n’en avais pas gardé un souvenir mémorable. En revanche, je me souviens très bien des adaptations cinématographiques avec Catherine Frot et André Dussolier ! Alors, certes, ils sont un peu loin de Tommy et Tuppence Beresford (les héros) qui ont 25 ans dans le livre, mais j’ai gardé le souvenir de films très plaisants.

Tommy et Tuppence, mari et femme, aiment s’amuser et se taquiner. Halte à l’ennui ! Ils décident de reprendre une agence de détectives… à leur manière, facétieuse et théâtrale. Le livre est composé d’une dizaine de nouvelles, chacune étant une enquête indépendante. Le format de nouvelles permet de bien rythmer la lecture, même si j’ai trouvé les histoires assez inégales (avec pour certaines des fins évidentes). Les deux personnages principaux sont en revanche plus sympathiques que dans mon souvenir, et je me suis surtout amusée de leurs mises en scène pour épater leurs clients.

S 2-3Le Livre de poche, 252 pages, 6,40€