Roman

« Les chroniques de Bond street (tome 1, suite) : Miss Tonks prend son envol» de M.C. Beaton

9782226475046-jAprès un premier roman qui avait démarré sur les chapeaux de roue, je m’étais quand même demandé comment cette série allait se poursuivre, quelle forme allait prendre la prochaine intrigue. Heureuse surprise, il y a bel et bien une intrigue à part entière dans ce deuxième roman. Et cette fois-ci, c’est la discrète Miss Tonks qui en est le personnage principal.

Je l’avais à peine remarquée dans le premier tome, j’avais même un peu de mal à la situer, et la voici obligée de voler son horrible sœur, pour participer aux frais de l’hôtel du « Parent pauvre » et prouver sa bravoure à ses comparses. L’histoire est complètement centrée sur ce personnage, et comment elle va devoir sortir de sa discrétion habituelle pour rapporter de l’argent. Je suppose que le reste de la série sera de même : 1 roman autour d’1 personnage.

Le roman est très court (170 pages) et se lit très vite. Finalement c’est une bonne idée d’avoir regroupé les deux premiers tomes dans le même volume (pourvu que les prochains tomes soient du même format, sinon ce n’est pas joli dans la bibliothèque – un autre éditeur, 10/18 a l’habitude de faire des superbes regroupements de premiers tomes, et les autres volumes sous un autre format, et cela me déçoit à chaque fois).

Bref, je lirai sans doute la suite !

S 3-3Albin Michel, 19,90€

Roman

« Les chroniques de Bond street (tome 1) : Lady Fortescue à la rescousse» de M.C. Beaton

9782226475046-jPuisque la série des « Agatha Raisin » s’achèvera bientôt, j’avais très envie de démarrer une autre série de M.C. Beaton. J’ai déjà lu quelques Hamish McBeth (décevants) et écouté des versions audio de « Lady Rose ». Le point de départ des « Chroniques de Bond street » est assez amusant et laisse présager scènes cocasses et amusantes.

Le roman démarre très fort, dès les premières pages l’histoire est en marche : Lady Fortescue, vieille femme désargentée qui s’est déjà ridiculisée en tentant de voler un membre de sa famille, décide de s’associer avec d’autres aristocrates désargentés. Ils mettent en commun leurs rares biens, et s’installent ensemble. Et puis, quitte à occuper une grande maison, pourquoi ne pas la transformer en hôtel ?

Le roman est rafraîchissant, plutôt original.

Pour l’instant je ne sais pas ce que l’auteure a prévu dans cette série. Il n’y a pas d’enquête, pas d’intrigue à proprement parler. Ce premier tome a permis de mettre en place les personnages.

S 2-3Albin Michel, 19,90€

Cosy mystery·Policier

« Sa Majesté mène l’enquête (tome 1) : Bal tragique à Windsor » de S.J.Bennett

Bal-tragique-a-Windsor-tome-1-Sa-Majeste-mene-l-enquete-Tome-1Cela faisait longtemps que ce premier tome me faisait de l’oeil. Dans cette série, la reine Elisabeth II mène des « enquêtes », à sa façon – comprenez : sans quitter ses résidences royales, en envoyant sa secrétaire particulière sur le terrain. Je me suis décidée quand j’ai vu qu’il était sorti en format poche – j’avais quand même quelques doutes sur la qualité d’un roman qui part d’un pitch aussi rocambolesque que la reine en enquêtrice.

Je baignais un peu dans la monarchie anglaise à ce moment-là, entre la saison 4 de « The Crown » et les actualités qui parlaient beaucoup du jubilé (des 70 ans de règne) d’Elisabeth II.

Le moins que je puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas à ce que ce roman commence ainsi : un homme, invité à un dine-and-sleep au château de Windsor, est retrouvé mort dans sa chambre, dans une mise en scène qui a tout d’un jeu sexuel qui aurait mal tourné.

Choquée, la reine ? Même pas ! A son âge, elle a tout vu, tout entendu.

Par contre, elle veut comprendre ce qui s’est passé, et dépêche donc Rozie, sa brillante secrétaire particulière, pour enquêter sur le terrain à sa place.

J’ai beaucoup aimé l’ambiance du roman, entre soirées royales, courses de chevaux et franches discussions entre la reine et son époux – on y retrouve plein de petits détails ou anecdotes (plutôt connus) autour de la reine.

L’histoire en revanche est assez alambiquée. Il y a des fausses pistes, c’est plutôt bon signe, mais je me suis vite perdue dans les considérations diplomatiques et autres jeux de pistes, et parmi les personnages dont je n’ai pas toujours saisi le rôle dans l’affaire. La fin est un peu poussive, avec une longue partie d’explications finales, qui auraient mérité d’être distillées un peu plus en amont dans le roman, pour guider le lecteur dans les déductions.

Au final j’ai passé un agréable moment de lecture, mais davantage pour le récit du contexte que pour l’enquête elle-même.

S 3-3Points, 384 pages, 7€

Cosy mystery·Policier

« Agatha Raisin enquête (tome 31) : Au galop ! » de M.C. Beaton

9782226459152-jPremier signe que la fin de la série approche : même si ce n’est pas écrit sur la couverture (!), ce livre a été co-écrit. Je ne sais pas ce qui doit être attribué à l’un ou l’autre des deux auteurs ; c’est un bon tome, avec du rythme, des personnages hauts en couleurs ; mais j’ai aussi été étonnée par des descriptions maladroites et surtout par un incroyable (et peu crédible) retour en grâce de James. Alors certes le roman s’ouvre sur le mariage de Charles, et on pouvait imaginer qu’Agatha ne resterait pas longtemps à se languir ; qu’elle cherche à reconquérir James, pourquoi pas ! Mais faire de James soudain un grand romantique, je n’y ai pas cru une seconde.

A part ça, le décès brutal de la nouvelle épouse de Charles entraîne l’enquête d’Agatha dans le milieu hippique, avec un petit détour en France. C’est rafraîchissant, et plutôt bien inspiré.

Et maintenant, place au dernier tome !

S 3-3Albin Michel, 14€

Roman

« L’éclatante revanche de Susan Boyer » de Sophie Endelys

9782258197848ORILe titre m’a plu.

La couverture m’a plu.

Le roman m’a plu.

Bref, ce livre a tout bon !

J’avais déjà lu deux romans de Sophie Endelys (« Les gardiennes du silence » et « Le grand art des petites escroqueries« ), et j’ai commencé cette lecture avec un bon a priori, qui s’est confirmé dès les premières pages.

Annabelle, après avoir passé toute une partie de sa vie au Canada, revient dans sa Belgique natale. Mais Annabelle n’est pas vraiment Annabelle. Elle est Susan, adolescente disparue mystérieusement trente ans plus tôt, et déclarée morte. Elle revient pour comprendre ce qui s’est passé.

D’habitude je n’aime pas trop les romans épistolaires, mais dans celui-ci le format convient et passe bien. L’écriture est très rythmée, l’intrigue est prenante. Je vous mets au défi de reposer ce livre avant de l’avoir fini : c’est impossible !

Il y a bien quelques questions qui ne trouvent pas complètement de réponse à la fin du livre (attention je spoile : on comprend qu’Annabelle / Susan revienne pour comprendre, mais pourquoi si longtemps après ? Et pourquoi les retrouvailles avec sa mère sont-elles aussi superficielles ?).

Malgré cela, j’ai vraiment passé un excellent moment de lecture, je vous recommande ce roman pour cet été !

S 3-3Presses de la cité, 304 pages, 20€

Policier·Roman

« Le bon père » de Santiago Diaz

9782749172361ORI (1)Persuadé de l’innocence de son fils emprisonné pour le meurtre de son épouse, un père décide de faire justice lui-même. Pour convaincre la police de rouvrir l’enquête, il séquestre trois personnes, un juge, un avocat, et un témoin, qui ont contribué à faire condamner son fils. A intervalles réguliers, tant que la police n’aura pas retrouvé le véritable assassin de sa belle-fille, il tuera ses otages.

Ce roman se lit facilement, il n’y a pas de temps mort, l’écriture est efficace. Ce n’est pas un page turner, mais l’histoire avance bien et donne envie de lire la suite.

Le personnage de l’enquêtrice, Indira, obnubilée par l’ordre et l’hygiène, est bien amené, crédible et apportant une « histoire bis » au sein du roman.

La fin du roman est largement prévisible, mais j’ai quand même lu tout le roman avec plaisir.

Côté structure, un compte à rebours plus présent, ou des fins de chapitres plus « cliffhanger », auraient été bienvenus. A noter, il y a beaucoup de personnages, j’étais un peu perdue par moment (heureusement j’ai tout compris au final).

S 2-3Le Cherche Midi, 432 pages, 21,90€

Audio·Roman

« Le cadavre du Palais Royal » de Laurent Joffrin

palais royalJ’ai lu tous les romans de la série « Nicolas Le Floch », commissaire au Châtelet sous Louis XV puis Louis XVI. Si ce blog ne compte pas beaucoup de chroniques de cette série, c’est parce que mes premières lectures ont débuté bien longtemps avant la création de ce blog. Le décès en 2018 de Jean-François Parot, le créateur de Nicolas Le Floch, marquait l’arrêt de cette série, et pour nombre de lecteurs (dont je fais partie), le regret de ne pas savoir comment Nicolas, marquis de Ranreuil et fidèle indéfectible à la royauté, allait traverser la Révolution française de 1789.

En découvrant qu’un autre auteur, en l’occurrence Laurent Joffrin, allait écrire la suite des aventures, j’ai d’abord été hésitante. Allais-je retrouver « mon » Nicolas Le Floch ?

Alors quitte à partir sur de nouvelles bases, j’ai aussi changé de mode de lecture pour cette nouvelle aventure, en passant à la version audio.

Trève de suspense : j’ai beaucoup aimé !

Tout d’abord, l’auteur a eu la bonne idée de faire un rapide résumé, bien amené, des précédentes aventures de Nicolas. Cela permet au lecteur de se souvenir rapidement où il avait laissé le Commissaire. Ensuite, on retrouve les personnages habituels, qui ont vieilli mais n’ont rien perdu de leurs caractéristiques : le fidèle Bourdeau, le médecin Semacgus, Sartine le mentor qui intervient toujours à point nommé, et le bon vieux Noblecourt, rassurant et perspicace.

Quant à l’histoire, elle s’inscrit dans la continuité des complots de cour des précédents tomes, sur fond de rappels historiques qui vont réveiller des souvenirs de leçons d’Histoire de bien des lecteurs. Cette fois-ci, ça ne rigole pas, parce que les complots visent directement le roi et son épouse Marie-Antoinette – et quand on sait que l’histoire se déroule en 1789 après la prise de la Bastille, il y a de quoi s’inquiéter ! Sans vouloir trop en dévoiler, on voit Nicolas évoluer dans sa position vis-à-vis des plus humbles – même si j’ai trouvé que son revirement de posture, quoique indispensable pour la suite de la série, soit amené de manière un peu maladroite (dans un passage où Nicolas se sent moins élevé socialement qu’une princesse – mais enfin, lui qui fréquente la cour depuis une éternité ne découvre pas du jour au lendemain quels en sont les travers et les injustices!).

La lecture faite par Philippe Sollier est impeccable. Le comédien nous emporte avec sa belle voix, qu’il sait adapter aux personnages, et donne beaucoup de rythme à sa lecture, appuyant l’action du roman quand cela est nécessaire.

Pari doublement réussi pour ce livre audio, pour Laurent Joffrin qui a rempli avec panache la mission de faire survivre Nicolas Le Floch à son créateur, et pour Philippe Sollier qui en livre une lecture juste.

S 3-3Audiolib, 7h49 d’écoute, 20,90€ en version CD

BD

« La vraie vie d’Agatha Christie » d’Anne Martinetti, Guillaume Lebeau, Alexandre Franc

AgathaCPNGAprès avoir lu plusieurs BD adaptées des romans d’Agatha Christie, je me suis tournée vers cette BD qui est une biographie de l’auteure.

On y découvre une Agatha tourmentée, qui rêve de liberté et qui semble trouver pesante la célébrité de ses personnages. Hercule Poirot, en particulier, est présenté comme un personnage envahissant, présent auprès de l’auteure un peu comme un miroir de sa conscience, et plutôt mal-aimé par sa créatrice.

Le dessin est agréable ; la narration perturbe un peu au début, car elle n’est pas linéaire mais fait se succéder une série de moments clés dans la vie d’Agatha Christie. Le lecteur découvre des moments de sa vie très liés à ce qu’elle en a raconté dans ses romans ou pièces de théâtre.

La BD laisse un sentiment mitigé, autour d’une femme décrite comme pas vraiment heureuse – ou en tout cas en quête perpétuelle de quelque chose (la liberté?).

S 3-3Marabulles

BD

« Miss Marple à l’Hôtel Bertram », adapté en BD par Olivier Dauger et Dominique Ziegler, d’après Agatha Christie

couv_9782889369843_1_0C’est la troisième adaptation BD d’un roman d’Agatha Christie que je lis. La collection est assez inégale de mon point de vue, il y a certaines adaptations dont les dessins ne me plaisent pas du tout – mais celle-ci me plaît ! Ce sont les mêmes scénariste et dessinateur que « Un cadavre dans la bibliothèque ».

Ce tome est très réussi. J’ai aimé l’ambiance dans le vieil hôtel Bertram, un peu hors du temps, où Jane Marple passe quelques jours en souvenirs de vacances qu’elle passait ici dans sa jeunesse.

Les dessins sont bien réalisés, j’ai aimé les couleurs utilisées (dès la couverture d’ailleurs!), la typographie est facile à lire.

Seul bémol, je n’ai pas compris l’intérêt de laisser certaines phrases en anglais « How do you do », « Long time no see » etc). Ce n’était pas utile, on est déjà plongés dans l’ambiance londonienne.

S 3-3Editions Paquet, 16€

BD

« La mystérieuse affaire de Styles » , adaptée en BD par Romuald Gleyse et Jean-François Vivier d’après Agatha Christie

couv_9782889325573_1« La Mystérieuse affaire de Styles » est le premier roman d’Agatha Christie. Un siècle après sa première publication, l’intrigue est toujours efficace, et son adaptation en bande dessinée permet aux amateurs du genre de redécouvrir ce classique.

On découvre Hercule Poirot dans sa première aventure. Ami du capitaine Hastings, qui revient de la guerre, il fait connaissance avec des amis de celui-ci, la famille de John Cavendish. Or la belle-mère de John est retrouvée morte empoisonnée. Le détective belge commence alors une enquête parallèle…

La bonne idée de cette adaptation en BD est d’avoir été fidèle à l’œuvre originelle sans reprendre 100 % des codes attendus. Le personnage de Poirot, par exemple, est dessiné assez différemment de ce que l’on pourrait imaginer : il n’a pas de « crâne d’œuf », porte des moustaches très fines, et ne ressemble pas à son interprète le plus célèbre, David X. En revanche le rythme de l’enquête, le processus de déduction et les fausses pistes sont bien dans la lignée de l’œuvre d’Agatha Christie. Les couleurs sont attrayantes, l’histoire bien adaptée, cela fonctionne très bien.

Je n’avais pas été totalement convaincue par la version BD de « Un cadavre dans la bibliothèque », j’ai bien fait de poursuivre mon exploration de cette collection – où les auteurs / dessinateurs sont différents d’une BD à l’autre. Celle-ci est une belle adaptation réussie. D’autres titres de la collection m’inspirent moins, mais j’ai remarqué « Miss Marple à l’hôtel Bertram », qui sera sans doute ma prochaine « BD Christie » !

S 3-3Editions Paquet, 16€