Cosy mystery·Policier

« Agatha Raisin enquête (tome 25) : Au théâtre ce soir » de MC Beaton

9782226444219-jJ’ai commencé ce tome. Je l’ai reposé (j’avais un autre roman sur ma PAL qui me faisait de l’oeil). Je l’ai repris plus tard. Je l’ai lu en entier.

Ce n’est pas le meilleur de la série, mais il se lisait bien quand même. Ce roman-là fait partie de ceux qui sont un peu glauques. Tiens, je n’ai pas souvent évoqué cet aspect des Agatha Raisin, mais certains ont des passages qui s’éloignent du pur cosy. « Du lard ou du cochon » en est un bon exemple.

Le décor de l’intrigue change un peu des précédents : Agatha assiste à une représentation de théâtre amateur avec son amie Mrs Bloxby, la femme du pasteur. La soirée aurait pu juste être une soirée ennuyeuse, mais elle tourne au drame avec la mort de l’un des comédiens. Une fois passée la petite nouveauté du décor, le reste de l’histoire est très classique. Agatha est infernale, agaçante même, elle passe tout le roman à chercher un mari, et jette son dévolu sur chaque nouveau personnage masculin.

Je pensais qu’il restait très peu de tomes dans la série, mais je découvre qu’un nouveau tome est sorti (mais pas encore en France) en 2021, alors que l’auteure est décédée en 2019. A croire qu’il y avait encore des romans cachés dans les tiroirs des éditeurs. C’est une bonne nouvelle.

S 3-3Albin Michel, 324 pages, 14€

Audio·Cosy mystery·Policier

« Cinq petits cochons » de Agatha Christie

cinq petitsJ’ai lu Agatha Christie.

J’ai vu des séries adaptées d’Agatha Christie.

Des films aussi.

Mais redécouvrir certains romans en version audio est encore une autre expérience, très plaisante aussi.

« Cinq petits cochons » est un roman pur jus de la Reine du crime, il contient toutes les clés qui ont fait le succès de ses romans : une intrigue plutôt cérébrale que pleine d’actions, une comptine en fil rouge de l’histoire, un Hercule Poirot au summum de son art. Ajoutez à cela, pour la version audio, la lecture de Samuel Labarthe, ancien pensionnaire à la Comédie française et accessoirement acteur d’une série télé inspirée des romans d’Agatha Christie, et le cocktail est très réussi.

L’histoire pourtant, est plus que classique, et assez lente. Une femme, emprisonnée après l’empoisonnement de son mari, laisse après sa mort une lettre à sa fille : elle lui affirme qu’elle était innocente. Bien déterminée à réhabiliter sa mère, la fille fait appel à Hercule Poirot. Celui-ci interroge les enquêteurs de l’époque, ainsi que les cinq témoins (les fameux cinq petits cochons du titre). Le roman est donc une succession de récits unitaires, chacun apportant son témoignage et son avis sur ce qu’il s’est passé seize ans plus tôt (coupable ? pas coupable ? Le lecteur peut changer d’avis à chaque chapitre). Le final, avec les déductions du détective belge est très réussi et permet de remettre chaque pièce du puzzle à sa place.

On découvre aussi un Hercule Poirot assez étonnant, amateur d’art comme on ne l’a jamais vu, et distillant quelques réflexions bien trouvées et parfois inattendues.

S 3-3Audiolib, lu par Samuel Labarthe, 7h d’écoute, 19€ pour la version CD

Roman

« Le petit jardin du bonheur » de Felicity Hayes McCoy

51nB6nOK4vL._SX195_Les romans de Noël, c’est un peu comme les bûches à la crème au beurre : soit la crème est légère et gourmande et on se régale, soit c’est une crème bas de gamme, limite tranchée, sucrée et écoeurante.

Côté roman de Noël, celui-ci tombe dans la catégorie des mauvaises bûches. A tel point que je me suis dit « mais pourquoi tu lis ça ? ». Les bons sentiments, les chocolats chauds et autres décorations scintillantes, j’aime bien. Mais là, que de longueurs… Après cinquante pages, j’étais perdue dans tous les personnages (avec cette manie qu’ont certains auteurs de donner un nom à tous leurs personnages, même ceux qu’on ne reverra jamais dans tout le reste du roman). L’histoire de base pouvait pourtant tenir la route pour cette catégorie de romans : une jeune femme en soif d’aventures et de découvertes, part pour les fêtes dans le village où habitent ses grands-parents qu’elle connaît à peine. Le grand-père est grognon, la grand-mère fait tout ce qu’elle peut pour rattraper le temps perdu et nouer des liens avec sa petite-fille.

Je me suis ennuyée, je me suis agacée tellement j’avais envie de supprimer la moitié des phrases.

Vite, passons à autre chose !

S 1-3Prisma, 416 pages, 19,95€ (existe aussi en format poche)

BD

« Un cadavre dans la bibliothèque », adaptation BD de Dominique Ziegler et Olivier Dauger d’après Agatha Christie

cadavre bibliothèque BDAgatha Christie est une auteure dont j’ai quasiment tout lu (et ça fait beaucoup de textes ! Romans, nouvelles, pièce de théâtre). Et pourtant je continue à avoir l’oeil attiré par toutes sortes d’adaptations – cette fois-ci en bande dessinée.

Mr. et Mrs Brandy sont réveillés en catastrophe par leur domestique, qui a trouvé une femme morte dans la bibliothèque ! Inconnue du couple, sa présence est inexplicable. Mrs Brandy fait appel à sa voisine Jane Marple, bien connue pour avoir résolu d’autres énigmes, pour élucider ce mystère.

Miss Marple va se confronter à un inspecteur suspicieux et un commissaire plutôt bonhomme, et explorer des pistes différentes de celles de la police. Bref, un classique du genre.

L’intérêt, bien sûr, réside dans l’adaptation en BD. Les dessins sont vraiment très bien faits, les visages des personnages très expressifs mais tout en douceur dans les traits. Les décors sont bien travaillés (la bibliothèque vue d’en haut, l’hôtel en pleine page…). Je me suis un peu perdue dans les personnages vers la fin (mais bon, j’ai compris la chute!). Petit regret, le texte est écrit assez petit, ce n’est pas très confortable pour la lecture.

Et pour finir, la dernière vignette offre un ultime rebondissement – ah ah, je vous ai piqué au vif, maintenant vous avez envie de lire cette adaptation !

S 2-3Ed Paquet, 16€

Policier

« Le Pont du diable » de Pierre Pouchairet

n07-le-pont-du-diableJ’ai découvert cette série des « Trois Brestoises » avec « Vie et mort d’une légende bigoudène », que j’avais adoré. J’ai donc retrouvé avec plaisir Léanne, commandant à la PJ, et ses deux amies, Elodie la légiste et Vanessa la psychologue – toutes deux davantage présentes d’ailleurs que dans le précédent tome.

Ce qui m’a plu, c’est l’écriture très rythmée, sans temps mort. Dès les premières pages, pas besoin de planter le décor, on est tout de suite plongé dans l’histoire. C’est très efficace et accrocheur !

Cette fois-ci Léanne est sollicitée pour enquêter après le mort de trente trois migrants, retrouvés morts dans un camion. C’est un spectacle particulièrement glauque qui attend l’équipe de la PJ, pourtant habituée à toutes sortes d’horreur. Seul un garçon a réussi à s’échapper, et Léanne va le prendre sous son aile.

Le roman s’inscrit complètement dans son époque, avec un sujet d’actualité et des références nombreuses qui parlent au lecteur. Entre Irlande et Afghanistan, trafic de drogue et trafic d’humains, Léanne a du pain sur la planche.

Heureusement il y a aussi des petites pauses dans le récit, Léanne est sous le charme d’un collègue, les copines sont là pour discuter ou faire des concerts…

J’ai un peu moins aimé l’histoire que celle de « Vie et mort d’une légende bigoudène », et la multitude des sigles ou acronymes (censés j’imagine accentuer le réalisme du récit) est un peu lourde par moment (OCRIEST, OFAST,DCI, BRI, GIR, DGSI, DGSE… j’en ai dénombré une petite vingtaine).

Cette série reste très agréable, je lirai les prochains tomes avec plaisir.

S 2-3Palémon éditions, 432 pages, 10€

Roman

« Vous reprendrez bien un peu de magie pour Noël ? » de Carène Ponte

9782265155619ORILa saison des romans de Noël bat son plein ! J’ai une tendresse particulière pour ces lectures saisonnières, légères comme de la guimauve, sucrées à souhait, réconfortantes comme le chocolat chaud que l’on boit avec.

Victoria est une business woman redoutable. A la tête de sa propre agence de communication, elle mène son équipe d’une main de fer et ne s’autorise aucun temps mort. Victime d’un accident, elle tombe dans le coma. Deux elfes (oui, il faut accepter quelques bizarreries dans un roman de Noël) lui proposent un pacte : si elle veut sortir du coma, elle doit se réconcilier avec une personne qu’elle a blessée par le passé. Les elfes lui donnent donc une chance et lui fixent un ultimatum pour se rattraper.

Nouveau choix étrange : alors que le personnage de Victoria est suffisamment détestable pour trouver dans son entourage (famille, collègues) quelqu’un à qui faire du bien, son choix se porte sur une ancienne camarade de lycée qu’elle n’a pas revu depuis des années. Et voilà la business woman embarquée dans la vie de Dakota – qui n’a rien demandé – et qui se retrouve à garder une grand-mère atteinte d’Alzheimer.

Le personnage de Victoria est odieux, mais encore une fois il faut accepter un peu de bizarrerie et de caricature. J’ai bien aimé que ce roman ne soit pas de la pure romance, mais soit au départ une histoire de femmes (Victoria / Dakota / la grand-mère – et même la pauvre Lucienne que je vous laisse découvrir). Noël est un prétexte pour le décor, mais l’histoire est aussi celle d’une famille blessée par le passé, qui s’est reconstruite autour d’une adorable grand-mère, et qui va hélas devoir affronter une maladie sans retour arrière possible. C’est tendre et drôle, le livre se lit très vite, comme on dévore une petite gourmandise de Noël.

S 3-3Fleuve Editions, 17,90€

Cosy mystery·Policier

« Manoir, magouilles et coq au vin » de Ann Granger

9782264076359ORIJ’ai déjà lu des romans de Ann Granger, mais celui-ci est d’une autre série. Ce n’est pas le titre qui m’avait plu, mais le résumé.

Dans ce roman, l’histoire se déroule de nos jours. Le vieux Monty habite seul à la Balaclava House, la demeure acquise par sa famille dans les fastes années de sa réussite industrielle, aujourd’hui en ruines. Monty est un vieux râleur, sauvage. Mais quand il découvre un cadavre un jour en rentrant de sa promenade quotidienne, tous ceux qui le connaissent s’accordent à dire qu’il ne peut pas être le coupable. Mais qui est cet homme sur le canapé ? Et pourquoi son meurtrier a-t-il déposé son corps dans la vieille demeure de Monty ?

J’ai beaucoup aimé l’ambiance du roman, autour de cette vieille demeure pleine de mystère, où la poussière côtoie les vitraux, et où le charme de lieu l’emporte sur son état de délabrement.

Le personnage central du roman pourrait d’ailleurs être la maison elle-même ! En tout cas pour une fois il n’y a pas de personnage enquêteur à la forte personnalité, dont les mésaventures prennent le pas sur l’enquête. Certes l’inspectrice Jess Campbell est assez sympathique, mais on ne connaît pas grand-chose d’elle – j’ignore d’ailleurs si elle est un personnage récurrent sur plusieurs romans. Cela laisse davantage de place à l’enquête. Bien que la demeure de Monty soit assez isolée, les suspects ne manquent pas. La fin du roman (après résolution de l’intrigue) est un peu longue, même si elle s’achève sur un ultime (petit) rebondissement.

J’ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans l’histoire de la famille de Monty (même si l’arbre généalogique était un peu compliqué parfois!) et surtout à chercher de percer le mystère de cette vieille maison pleine de secrets.

S 3-3Ed 10/18, 360 pages, 13,90€

Cosy mystery·Policier

« Meurtres et tarte au citron meringuée » (tome 4) de Joanne Fluke

9782749168265ORIJe lis beaucoup de cosy mysteries, j’ai commencé un certain nombre de séries, et ce qui est plutôt bon signe, c’est quand j’attends avec impatience de démarrer la lecture d’un nouveau tome. Je viens de lire le tome 3 il y a peu de temps, et le tome 4 m’attendait. J’avais très envie d’en démarrer la lecture, mais je me suis dit « allez, j’attends un peu, je le garde de côté, je vais lire un autre roman entre les deux ». Sauf que je n’ai pas réussi à commencer ledit roman, et que j’ai vite sorti « Meurtres et tarte au citron meringuée » de la pile où il m’attendait.

Changement de saison par rapport au tome 3 : cette fois-ci il fait chaud à Lake Eden, et la petite ville prépare les festivités du 4 juillet, la fête nationale aux Etats-Unis. Hannah navigue toujours en eaux troubles dans ses amours, tiraillée entre Mike et Norman. Sa sœur est enceinte de son deuxième enfant. Sa mère s’investit à 100 % dans son magasin de décoration.

Norman a décidé d’acheter une maison, mais l’ancienne propriétaire est retrouvée morte dans la cave. Cette fois-ci ce n’est pas Hannah qui découvre le corps, mais sa mère. Et si Hannah voulait rester à l’écart de l’enquête, c’est raté, car tout le monde la supplie de mener ses propres investigations – même Mike a décidé de fermer les yeux !

Comme dans le tome précédent, j’ai eu assez vite des soupçons sur certains personnages, et cela s’est révélé juste – il faut dire qu’il y a quelques ficelles un peu trop grosses. Mais peu importe, une fois de plus ce qui fonctionne bien c’est de suivre la dynamique Hannah, qui court de son magasin de cookies à une scène de crime, passe plus de temps à enquêter qu’à servir ses clients, et partage avec le lecteur son quotidien avec Moshe son chat. Et entre deux, bien sûr on salive sur les recettes de cookies ou autres pâtisseries.

C’est une lecture réconfortante et agréable, j’attends déjà le prochain (mais il faut patienter jusqu’à février 2022).

S 3-3Le Cherche Midi, 432 pages, 15€

Roman

« Les derniers jours de nos pères » de Joël Dicker

derniers joursParfois je choisis de lire un livre juste pour son auteur, sans même lire le résumé. C’est clairement comme ça que j’ai choisi ce livre – je garde un bon souvenir de mes précédentes lectures de romans de Joël Dicker. Et je dois dire que ce n’est pas la quatrième de couverture qui m’aurait encouragée : au contraire, le récit du SOE créé par Churchill me semblait éloigné de ce que j’avais envie de lire à ce moment-là. Comme quoi, parfois, ce qui est censé vendre un livre ne lui rend pas forcément service !

Mais peu importe, puisqu’au final je l’ai lu, et j’ai trouvé que c’était un très bon livre, où les personnages sont beaux et attachants, courageux et faibles parfois, humains quoi. C’est d’ailleurs l’un des mots qui revient le plus dans ce livre : l’humain, les Hommes avec un grand H.

Paul-Emile, dit Pal, abandonne son père du jour au lendemain. Il part faire la guerre, engagé un peu malgré lui dans une section des services secrets britanniques. Là-bas, il va y rencontrer un groupe très hétérogène (Cul-Cul le curé, Gros le gentil, la belle Laura dont ils tombent tous un peu amoureux…), auprès de qui il va apprendre à combattre. Et toujours reviendra dans son esprit le souvenir de son père qu’il a laissé derrière lui (le personnage du père est particulièrement attachant).

Très beau roman sur l’amour filial et l’amitié, le sens des responsabilités, le nécessaire affranchissement des fils vis-à-vis de leur père. C’est beau, sensible (mais sans sensiblerie), et pour un premier roman, quelle réussite !

S 3-3Ed de Fallois (poche), 456 pages, 8,20€

Biographie

« Ce que Frida m’a donné » de Rosa Maria Unda Souki

CequeFridamadonneLa première fois que j’ai vu ce livre, j’ai cru que les reproductions de tableaux qui forment la couverture étaient des tableaux de Frida Khalo. L’univers artistique, coloré, avec des meubles du quotidien, rappelle beaucoup celui de la peintre mexicaine.

Dans cet ouvrage qui ne ressemble à aucun autre, Rosa Maria Unda Souki raconte son arrivée à Paris et l’organisation d’une exposition de tableaux qu’elle a consacrés à Frida et à sa « maison bleue » au Mexique.

J’avais imaginé que l’auteure nous raconterait son expérience en visitant la « maison bleue », ses impressions sur place, ce qu’elle avait ressenti. En réalité le récit est très centré autour de l’exposition, entre rétrospective de ce qui l’a inspirée et projection dans un futur proche (l’exposition) : où accrocher les tableaux, quel texte écrire pour l’exposition ?

Il est très intéressant de suivre ses doutes, ses interrogations, une certaine forme de flemme aussi.

Le livre est en soi un joli objet à lire et à feuilleter : chaque page comporte soit des reproductions des tableaux de l’auteure, soit des croquis illustratifs de son quotidien. Même la mise en forme du texte est pensée pour s’articuler avec les dessins. C’est très original, et bien sûr cela me donne envie de ressortir mon livre sur Frida pour revoir quelques détails de ses tableaux. Un bon livre en appelle toujours un autre.

S 3-3Zulma, 22,50€