Abandonner la lecture d’un roman sans l’avoir terminé a longtemps été impossible pour moi. Par une sorte de respect pour l’auteur, par optimisme aussi (en me disant que l’histoire finirait bien par s’améliorer), je me suis longtemps astreinte à lire jusqu’à la dernière ligne, même quand j’y passais des heures d’ennui. Ce n’est que l’immensité des œuvres merveilleuses qui m’attendent qui a fini par me faire renoncer au supplice de la lecture par obligation. Désormais, même si je continue à m’accrocher autant que possible, j’accepte de poser un livre qui ne me plaît pas.
Mais quant à abandonner la lecture d’un roman écrit par un Prix Nobel de littérature, c’était encore un autre niveau de renoncement… Pourtant c’est ce que j’ai fini par faire (vers la page 150) avec ce roman que j’avais pourtant choisi, dont le sujet me plaisait, et que j’avais hâte de découvrir.
Ce qui m’avait plu ? Un roman qui pourrait presque être qualifié de roman d’anticipation, sur un sujet politique. Imaginez : lors d’élections dans la capitale d’un pays (que l’auteur finit par citer, à savoir le Portugal, mais qui pourrait être transposé dans beaucoup d’autres pays), 80 % des électeurs ont voté blanc.
Le phénomène est inexpliqué : journalistes et experts peinent à comprendre la motivation des électeurs et à déterminer les ressorts communautaires qui auraient pu jouer – et qui semblent inexistants, comme si seul le hasard avait abouti à cette situation.
Si rien d’illégal n’a été commis par ces électeurs, le résultat de l’élection crée cependant un désordre sans précédent dans le pays, et bientôt l’état de siège est décrété.
Voilà où je me suis arrêtée.
Ce qui m’a gênée dans ma lecture ? D’abord le style assez perturbant, de longues phrases incluant des dialogues sans tirets ni guillemets. Au début, cela donne du rythme, étonne, se différencie de ce que je lis d’habitude ; mais j’ai fini par trouver cette syntaxe trop difficile à suivre sur la durée. Ensuite j’ai trouvé que l’histoire ne progressait pas assez, voire tournait en rond : personne ne comprend ce qui s’est passé, et les politiques se perdent en conjectures, plans, etc, qui se répètent au fil des pages.
J’aurais aimé connaître le dénouement, mais peut-être n’y en a-t-il pas…
Pour cette fois en tout cas, c’est sans regret que je referme le livre à mi-parcours.
Points, 384 pages, 7,80€
J’avais quitté la famille royale d’Amérique (oui vous avez bien lu) en août dernier. J’avais vaguement commencé la lecture de ce troisième tome, avant de le poser pendant de longs mois… et de le reprendre ces jours-ci.
C’est le titre, d’abord, qui m’a interpellée en écoutant un podcast de France Culture où l’auteure était invitée (sans avoir noté au départ que j’avais déjà lu un
J’ai toujours trouvé que l’une des plus belles chansons sur Paris est celle interprétée par Souad Massi et Marc Lavoine (je vous laisse la chercher sur votre plateforme préférée). Pourquoi ? Parce qu’elle parle du Paris triste et du Paris amoureux, du Paris poétique et du Paris glauque, des cafés, du métro, des monuments,…
Je garde un souvenir très précis d’un
J’aime les grands destins. Ceux qui inspirent. Les destins des visionnaires, des rebelles, de ceux qui étaient parfois incompris à leur époque et qui pourtant ont créé une révolution, quelle qu’en soit la nature.
Oui, je le reconnais, le seul nom de « Proust » dans un titre me fait m’arrêter pour feuilleter l’ouvrage en question. Mais dans le cas de ce petit roman, c’est autre chose qui m’a décidée à l’acheter : ce livre est un précieux témoignage. En effet, il regroupe une partie des conférences données par l’auteur lors de son internement dans un camp russe en 1940. Rendez-vous compte : cet homme a été capable de donner une série de conférences d’une impressionnante précision, avec une structure accessible au plus grand nombre, en citant les noms des personnages, les références, etc, de tête. Il n’avait accès ni à l’oeuvre ni à la moindre documentation, évidemment. Une note de début d’ouvrage attire l’attention du lecteur sur certaines approximations – mais ce n’est pas si approximatif que ça !
La couverture est magnifique…
La couverture est un peu trompeuse, et laisse présager un roman plus léger et sentimental qu’il ne l’est – tous les romans qui parlent de couples de sont pas forcément niais, et celui-ci en est une preuve.