Poésie

« Les ronces » de Cécile Coulon

Capture d’écran 2024-08-07 161146Je vous présente mon livre de chevet du moment ! Celui que je feuillette dans n’importe quel sens, commençant par les dernières pages, piochant au hasard, relisant des lignes déjà lues.

Je chronique assez peu de poésie sur le blog (c’est un tort). Lire de la poésie, c’est tellement personnel, tellement intime. Les phrases qui me touchent, celles qui me font verser une larme, sont celles qui ont un écho personnel pour moi – et c’est difficile à partager.

Je connaissais Cécile Coulon en romancière – même si c’était il y a longtemps et que j’avoue avoir oublié cette lecture… Je la découvre ici en poétesse, et c’est une belle découverte. Quelques mots sur la quatrième de couverture interpellent (même si je les pense issus d’un autre ouvrage) : «  On se remet de tout mais jamais à l’endroit ». Le décor est planté.

Dans ce recueil de poèmes à la forme très contemporaine (n’y cherchez pas des alexandrins ni des rimes, et d’ailleurs on s’en fiche), elle parle à la fois de son Auvergne natale, de la maison familiale, d’une rupture quasi impossible à guérir, des difficultés de la vie, des pensées nocturnes… Je n’ai pas envie de noter ici des citations extraites de ce livre, elles seraient forcément réductrices. Mais je ne peux que vous encourager à feuilleter, à votre rythme, ce livre court (162 pages) mais d’une grande intensité.

S 3-3Le Castor Astral, 162 pages, 15€

Poésie

« J’habite désormais juste en dessous du ciel » d’Andrea Thominot

j'habiteCe petit livre de poésie a toutes les qualités : un titre qui est à lui seul toute une promesse de poésie ; un jolie couverture colorée (pourquoi la poésie devrait-elle être éditée derrière des couvertures monochromes?), un format court avec un prix très accessible (5€). Une belle découverte, faite au festival « Voix vives » de Sète.

Oui, la poésie peut aussi être comme ça, à petit prix, joliment présentée. J’allais dire : jeune et dynamique.

Mais parlons surtout du fond, car ce texte au titre prometteur est un très joli poème, qui court sur plusieurs pages et se lit comme une histoire.

Du bruit ou du silence, des petits animaux et des machines bruyantes, des logements qui sont autant de lieux étranges… laissez-vous porter par ce texte aux sonorités chantantes, tantôt mélancolique tantôt décalé.

C’est certain, je vais continuer à lire et relire ce texte, qui a trouvé sa place sur ma table de chevet.

S 3-310 pages au carré, 5€

Essai / Document·Poésie

« La Terre, c’est… » par 120 autrices et auteurs ; textes illustrés par Jack Koch

9782265156012ORICe recueil est un petit bijou de poésie !

Sur le thème « La Terre, c’est… », 120 autrices et auteurs ont écrit un court texte, de quelques lignes à une page.

Certains textes rendent un hommage à la Terre nourricière, à la Terre protectrice, quand d’autres textes nous alertent sur les dégâts que nous causons à notre planète. Au fil des pages, on découvre des textes qui font sourire ou réfléchir, des petites histoires ou parfois des réflexions profondes semées comme des petites graines en quelques mots simples. J’ai adoré ce livre, que j’ai lu par petites touches, en piochant mes lectures au hasard, comme je le fais avec les recueils de poésie.

Chaque texte est joliment illustré par Jack Koch, à travers des illustrations tout aussi poétiques que les textes.

Foncez les yeux fermés sur ce recueil qui contient de jolies pépites. C’est aussi une bonne idée de cadeau à faire. En plus, 1,5€ est reversé sur chaque vente par l’éditeur à l’association « Le Rire médecin », qui apporte de la bonne humeur aux enfants hospitalisés. Une autre bonne raison de ne pas hésiter à offrir ou s’offrir ce livre !

S 3-3Fleuve éditions, 272 pages, 17,90€ dont 1,5€ reversé au « Rire médecin »

Poésie

« Clôtures » de Jean Le Boël

clôturesCette année s’est tenue à Sète la vingtième édition des « Voix vives » dédiées à la poésie. Pendant plus d’une semaine, la ville a vécu au rythme des lectures et des animations autour de la poésie.

Autant le dire tout de suite : je ne connais rien à la poésie contemporaine. Pire : je crains de n’y être pas sensible. Pourtant je connais mes classiques, et je peux relire Victor Hugo ou Paul Eluard avec beaucoup de plaisir. Par contre, je suis incapable de citer le nom d’un poète vivant !

Si mes chroniques sur ce blog sont par définition subjectives, celle-ci l’est d’autant plus que la poésie relève profondément de l’intime. Je ne crois pas qu’il y ait de « bons » ou de « mauvais » poèmes ; certains nous parlent, ou (r)éveillent quelque chose en nous, tandis que d’autres nous laissent indifférents.

Plonger sur une place de la ville où n’exposent que des auteurs ou des éditeurs de poésie relève donc quasiment d’une expérience pour moi ! Néanmoins je suis curieuse de découvrir des écrits contemporains, je me suis donc laissée tenter par plusieurs ouvrages, dont le premier fait l’objet de cette chronique.

J’ai rencontré Jean Le Boël à l’occasion des « Voix vives » et je le remercie d’avoir essayé de me « décomplexer » sur ma capacité à renouer avec la poésie. Son recueil « Clôtures » est en effet accessible aux non-initiés comme moi, bien loin d’une poésie élitiste que je redoutais. Je ne peux pas dire que j’ai tout aimé dans ce livre, mais j’y ai trouvé quelques vers qui ont eu une résonance particulière en moi – et quelques vers, c’est déjà bien.

Par exemple, depuis que je l’ai lu je repense souvent au poème qui ouvre le recueil :

il va de la grange à l’étable

et de l’étable au jardin

[…]

il fend le bois et offre le linge au vent

il faut tirer le cidre et cueillir les œufs

[…]

il pioche les haricots recueille les semences

[…]

il va du jardin à la grange

Bien sûr il faut lire le poème en entier pour y comprendre – en tout cas c’est ce que moi j’y ai compris – l’hommage à ces générations qui ne s’arrêtaient jamais de travailler, ces grands-pères et grands-mères qui ne se plaignaient pas mais accomplissaient chaque jour les indispensables travaux du quotidien.

Comme cela me parle !

Un autre poème, un peu plus loin dans le recueil, me fait le même effet :

Ce qu’il savait des arbres

[…]

le laisserons-nous ignorer aux enfants

Je ne sais pas s’il y aura beaucoup d’autres chroniques de poésie sur ce blog, mais je suis contente de cette rencontre et d’avoir ce livre-là dans ma bibliothèque, car je sais que je retournerai sûrement le feuilleter.

S 2-3Éditions Henry – Écrits du Nord, 73 pages, 10€