Policier

« Un œil bleu pâle » de Louis Bayard

9782749176352ORIAvant de lire ce livre, je ne connaissais pas le film qui en est inspiré. J’ai donc découvert cette histoire de A à Z.

Première moitié du XIXe siècle. Gus Landor, un civil, participe à l’enquête interne menée après la mort d’un élève officier. Mort particulière, puisque le coeur et les parties génitales de la victime ont été prélevés.

Pour avancer dans son enquête, Gus Landor a besoin de quelqu’un du sérail. Il choisit un élève pour lui apporter des informations – et pas n’importe quel élève : le jeune Edgar Poe, poète en herbe, qui se révèle un enquêteur zélé.

Le parti pris du roman (faire de Poe le personnage central, bien avant qu’il soit publié et célèbre) est plutôt une bonne idée, même si je ne savais jamais ce qui appartenait au personnage ou avait réellement existé.

L’univers de l’école militaire aurait pu être ennuyeux, mais finalement cela ne nuit pas à l’histoire car le lieu n’est pas central dans l’histoire et le drame aurait pu se produire dans n’importe quelle école ou n’importe quel pensionnat strict de jeunes hommes.

Le duo formé par Gus Landor et Edgar Poe fonctionne bien, les deux personnages ont deux personnalités différentes qui se complètent.

J’ai en revanche trouvé beaucoup de longueurs dans le roman : pour me tenir captivée sur 700 pages, j’ai besoin de plus de rebondissements, plus de rythme ou plus d’attachement pour les personnages.

La fin est assez inattendue et plutôt bien trouvée. J’aurais juste aimé quelques bonnes trouvailles comme celle-là distillées dans le reste du roman.

S 2-3Le Cherche Midi, 688 pages, 21€

Cosy mystery·Policier

« Je ne suis pas coupable » d’Agatha Christie

9782253029526-001-TCette année, j’ai envie de participer au #readChristie2023. Le principe ? Chaque mois, des lecteurs du monde entier lisent en même temps une œuvre d’Agatha Christie, sur un thème commun défini par Agatha Christie Ltd. Cette année, le fil rouge de ces lectures sera « Methods & Motives » (« méthodes & mobiles ») et le mois de janvier est consacré à la jalousie.

Plusieurs lectures sont possibles sur ce thème ; j’ai choisi de suivre la recommandation « officielle » du challenge, en lisant « Je ne suis pas coupable » (« Sad cypress » en version originale). Sur le coup, je ne me souvenais pas de l’histoire, mais à la moitié de l’intrigue (quand le meurtre se produit), des images me sont revenues – en plus de l’avoir lu, j’en ai sûrement déjà vu une version filmée.

J’ai adoré me replonger dans ce roman, que j’ai dévoré en deux soirées seulement. L’histoire est celle d’Elinor Carlisle, accusée d’avoir tuée une jeune domestique que sa tante mourante comptait mettre sur son testament – au risque de réduire la part d’héritage d’Elinor. Tout, absolument tout, accuse Elinor : ses sentiments envers la jeune domestique ; son mobile ; son attitude avant le meurtre.

Poirot est appelé à la rescousse ; lui seul semble pouvoir sauver Elinor. Il arrive au milieu du roman et relance l’histoire.

J’ai passé un (enfin, deux) très bon(s) moment(s) de lecture, plongée dans la quête de vérité, me disant qu’elle ne pouvait pas être coupable, tout en me demandant comme Poirot pourrait sortir Elinor de là…

La fin est à mon avis impossible à trouver pour le lecteur, même si elle fait son petit effet et fonctionne assez bien.

Voilà, le challenge commence bien cette année ! Et je publie ma chronique l’avant dernier jour du mois de janvier… j’essaierai d’anticiper un peu plus le mois prochain !

A noter, j’ai choisi ce mois-ci la version du Livre de poche, un peu moins chère que celle du Masque ; et je regarde avec envie les très jolies couvertures des éditions étrangères, dont je ne retrouve pas l’originalité sur les versions françaises. On verra pour les prochains mois ! J’ai déjà des éditions différentes dans ma bibliothèque, donc j’ai renoncé à avoir tous mes Christie dans la même collection.

S 3-3Le Livre de poche, 224 pages, 6,40€

Cosy mystery·Policier

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 7) : Meurtres et cheesecake aux cerises » de Joanne Fluke

9782749176192ORISans mauvais jeu de mots, j’attends chaque nouveau tome des enquêtes d’Hannah Swensen avec une gourmandise non dissimulée. Je me suis attachée à cette pâtissière qui, n’ayant pas officiellement le droit d’enquêter, se contente de « fouiner » – et résout ainsi les enquêtes plus vite que le shérif du coin.

Cette enquête-ci change un peu des précédentes : dès le prologue, le lecteur sait qui va mourir, et à peu près dans quelles circonstances. Mais ensuite le premier chapitre démarre quelques jours plus tôt. Et l’essentiel du roman se passe avant le meurtre. Lake Eden est en ébullition depuis qu’un film doit être tourné dans la petite ville, et que de nombreux petits rôles ont été confiés aux habitants – notamment à Tracey, l’adorable nièce d’Hannah. Hannah retrouve des amis qu’elle a connus pendant ses études, dont le charmant Ross qui ne la laisse pas insensible. Voilà donc Hannah avec un troisième prétendant ! Nous l’avions quittée au tome précédent avec deux demandes en mariage (celle de Mike et celle de Norman) ; l’arrivée de ce troisième homme rebat un peu les cartes (et évite aussi la répétition dans ce triangle amoureux, qui pour moi est le point négatif de cette série car l’histoire tourne en rond).

Pour le reste, j’ai retrouvé tout ce que j’aime dans la série, et bien sûr j’ai envie de manger du cheesecake ! Encore une fois, j’ai passé un très bon moment de lecture, distrayant, léger, et j’attends déjà avec impatience le prochain tome, « Meurtres et tarte au citron vert » dont la sortie en France est annoncée pour le mois de mai.

S 3-3Le Cherche Midi, 416 pages, 15,90€

Policier

«Non officiel » de Dan Fesperman

9782749165752ORIAïe aïe aïe, aujourd’hui ma chronique ne sera pas très enthousiaste…

La couverture était de bon augure, assez efficace, le résumé me laissait en revanche un peu hésitante (une histoire de CIA ?) mais je sais que cela ne veut pas toujours dire grand-chose… D’autant plus que l’histoire se déroule sur deux périodes (1979-2014), ce qui laisse la possibilité de faire des histoires parallèles. Hélas je me suis beaucoup ennuyée, j’avoue même m’être forcée à lire le roman jusqu’à la fin. L’histoire est celle d’Hélène, agent secret à Berlin en 1979, qui entend une conversation qu’elle n’aurait pas dû entendre et qui en plus assiste au viol d’une jeune femme par un personnage haut placé dans son organisation. La voilà en danger.

L’histoire parallèle est celle, trente ans plus tard, du meurtre horrible d’Helen et de son mari par leur propre fils. Mais leur fille, qui elle est toujours vivante, décide de se lancer dans sa propre enquête, persuadée de l’innocence de son frère. Elle est pour cela aidée d’un détective privé un peu louche, avec qui elle fait équipe.

Le récit tient la route, les allers-retours dans le temps sont assez bien faits pour que le lecteur ne s’y perde pas ; mais j’ai trouvé que cela manquait de rebondissements, de progression dans l’histoire. Et finalement la partie de 2014 est plus intéressante que les histoires d’espions en 1979. Il y a pourtant quelques passages auxquels j’ai davantage accroché, mais cela n’a pas tenu sur la longueur et j’ai fini par m’ennuyer tout simplement. Tant pis, ce n’était pas un livre pour moi.

S 1-3Le Cherche-Midi, 496 pages, 23,50€

Policier·Roman

«Morts en débit » de Eric Vernassière

eric-vernassiereEric Vernassière est déjà l’auteur de deux romans, dont « Grèves de la fin… » que j’avais chroniqué sur le blog. Il continue son chemin d’auteur avec un roman plus proche du polar, au titre clin d’oeil à Louis-Ferdinand Céline dont il est un lecteur fervent tout en gardant la juste distance avec les convictions de l’écrivain.

« Morts en débit » n’est pas un roman d’enquête au sens propre, car dès le début du roman le lecteur a connaissance des crimes de Roger Miremont, incendiaire d’un bidonville d’immigrés italiens. On est en 1934, la guerre gronde mais beaucoup ne veulent pas y croire, et les nationalismes s’exacerbent. Roger est une « petite main », il agit par conviction mais il est aussi un pantin idéal pour ceux qui veulent agir sans se salir les mains.

L’inspecteur Fradin, homme droit et intègre, est chargé de l’enquête et ne cèdera ni devant les intimidations, ni devant la hiérarchie.

Les femmes ne sont pas en reste dans ce roman, et derrière les maîtresses sensuelles se cachent aussi des cerveaux politiques et stratèges.

J’ai retrouvé dans ce roman l’écriture minutieuse et précise d’Eric Vernassière, sa patte bien à lui pour écrire les dialogues, et surtout son immense culture qui donne beaucoup de corps et de relief à ses personnages. Ah ils ne sont pas tous sympathiques ses personnages, loin de là ! Et pour avoir la chance de connaître Eric et ses engagements, la plupart de ses personnages sont même très très éloignés de ses convictions et de ses valeurs. C’est justement là, à mon avis, qu’est toute l’essence de ce roman : montrer l’envers d’une conviction, les motivations de ceux qui prônent la haine et le rejet, expliquer le contexte, montrer ce qui fait germer les idées… pour mieux les démonter et les combattre.

Et comment ne pas lire entre les lignes tous les clins d’oeil aux régions chères à l’auteur : la Côte d’Azur et Saint-Raphaël, Lyon, l’Auvergne… ainsi que les références littéraires qui l’inspirent.

Annoncé comme le premier tome d’une trilogie, le roman peut se lire pour lui-même, sans attendre les prochains, même si le lecteur aura envie de découvrir ce que vont devenir les personnages !

S 3-3Disponible sur Amazon, 14€ en broché, 7€ sur Kindle.

Cosy mystery·Policier

« Cottage, fantômes et guet-apens » (tome 1) de Ann Granger

9782264076434ORINe vous étonnez pas si je publie les chroniques de cette série complètement dans le désordre. J’avais bien repéré la publication de « Cottage, fantômes et guet-apens » (le premier tome), mais je n’avais pas été trop attirée par le titre… j’avais passé mon tour.

Et puis finalement cette série m’a rattrapée, un peu par hasard, et je l’ai commencée en plein milieu ; puis comme les tomes ne sont pas numérotés (!) je me suis trompée dans le choix des tomes suivants – bref, j’ai tout lu dans le désordre.

Je finis donc mon « rattrapage » de cette série, qui s’avère finalement très réussie, par le premier tome ! Et c’est intéressant de revenir à la genèse de la série, de découvrir la première rencontre entre Jess et son nouveau patron, le commissaire Carter. Pas de grande révélation, ils sont finalement depuis le début des personnages assez taiseux et pudiques. Mais on apprend quand même quelques petites choses sur Jess, notamment l’existence d’un frère jumeau qui fait de l’humanitaire aux quatre coins du monde. D’autres personnages, comme Phil Morton, sont beaucoup plus présents que dans les tomes suivants.

L’enquête, quant à elle, est de la même qualité que les suivantes. Le corps d’une jeune femme a été découvert dans une ferme désaffectée. Or un homme a été aperçu dans une voiture juste à l’entrée de la ferme. Mais il est introuvable. L’enquête est assez longue, on ne peut pas dire que les policiers progressent très vite, et c’est d’ailleurs ce qui m’étonne avec cette série : il n’y a pas de gros rebondissements, ce n’est pas un page turner, il y a beaucoup de détours et de redites sur les personnages, sur les pistes étudiées etc ; et pourtant l’ensemble fonctionne bien. Je n’avais pas envie de lâcher le livre. Et comme toujours, le dénouement est crédible, sans tromperie vis-à-vis du lecteur.

J’ai lu tous les tomes déjà sortis, maintenant j’attends la suite !

S 3-3Ed 10-18, 360 pages, 13,90€

Cosy mystery·Policier

« A la racine du mal » (tome 5) de Ann Granger

9782264080127ORIJ’aime de plus en plus cette série d’enquêtes de Campbell & Carter. Voilà déjà le 5e tome (même si je n’ai pas encore lu le premier – les tomes ne sont pas numérotés, je les ai lus complètement dans le désordre, heureusement ce n’est pas trop gênant).

Carl Finch est retrouvé mort dans un bois, à proximité de la vieille demeure familiale où vit encore sa demi-sœur. Lui-même s’était installé à Londres depuis longtemps, et se sentait lésé par le testament de son beau-père. Il venait, une fois de plus, réclamer de l’argent à sa sœur, qui l’adorait et était incapable de le lui refuser.

La mort de Carl pourrait passer pour un suicide, mais des éléments troublants s’accumulent : sa sœur s’est enfuie en le trouvant mort ; la meilleure amie de celle-ci a cru bien faire et a menti à la police pour la protéger ; le beau-frère le détestait et ne s’en cachait pas ; et voilà que sa petite-amie débarque de Londres, une vraie furie…

C’est une fois de plus une enquête bien menée, avec des fausses pistes, et malgré tout des « évidences » qui rendent le dénouement tout à fait acceptable pour le lecteur – on ne se sent pas trahi par une révélation sortie du chapeau…

Le personnage de Tom, le légiste ami de Jess, est assez présent, et dans un rôle assez amusant (il est malade pendant tout le roman, et pourtant il est présent à toutes les étapes clés de l’enquête, depuis la découverte du cadavre dans la forêt). Le rapprochement qui avait eu lieu entre Jess et Ian dans le précédent tome semble complètement oublié ; c’est un peu gênant pour la lecture, j’ai eu l’impression d’avoir raté un épisode. aJess et Ian ne sont pas des personnages attachants comme le sont souvent les héros de cosy mysteries – Ian est à moitié dépressif suite à son divorce, Jess paraît vivre au jour le jour sans rêve et sans ambition. Et pourtant la série fonctionne bien, peut-être davantage pour l’ambiance et l’intrigue que pour ses deux enquêteurs.

S 3-3Ed 10/18, 320 pages, 13,90€

Cosy mystery·Policier

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 6 bis) : Meurtres et cobbler aux pêches » de Joanne Fluke

9782749172552ORIUn « bonus » se cache dans le tome 6 « Meurtres et biscuits au sucre », car il y a en réalité 2 histoires réunies dans le même tome. Et il s’agit bien de deux histoires complètes, chacune de la longueur d’un roman.

« Meurtres et cobbler aux pêches » se déroule à la fin de l’hiver. Lisa, l’associée d’Hannah au « Cookie Jar », va se marier. Mais l’humeur n’est pas complètement à la fête, car une pâtisserie concurrente vient d’ouvrir juste en face du « Cookie Jar ». Or les propriétaires ne sont autres que Shawna Lee, une rivale d’Hannah qui a des vues sur Mike, et la sœur richissime de celle-ci. Elles bâtissent leur succès commercial sur un e recette de « cobbler aux pêches » qui donne son titre au roman. Savez-vous ce qu’est un cobbler aux pêches ? Je n’en avais jamais entendu parler, mais j’ai trouvé une explication intéressante ici : https://chefsimon.com/recettes/tag/cobbler

Et moi j’ai surtout été perturbée par le fait que des pêches en février, surtout dans une région aussi enneigée que Lake Eden, c’était un peu bizarre !

Enfin la concurrence ne va pas durer longtemps, car Shawna Lee est retrouvée assassinée. J’ai cru avoir deviné très vite le coupable, mais je m’étais bien trompée !

Quant à Hannah et ses deux prétendants (Norman et Mike), cela devient insupportable. L’un lui dit qu’il l’aime, l’autre lui offre un pendentif en coeur, mais tous les deux la vouvoient (!) et Hannah ne se décide toujours pas… Je trouve en plus le personnage de mike de plus en plus goujat et agaçant, donc je ne comprends pas pourquoi Hannah hésite autant. Je vais finir par passer les passages sur ses amours !

Pour le reste, et sans mauvais jeu de mots, on retrouve tous les ingrédients habituels, les personnages clés de l’entourage d’Hannah, et toujours quelques recettes.

S 3-3Le Cherche Midi, 608 pages, 15,90€

Cosy mystery·Policier

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 6) : Meurtres et biscuits au sucre » de Joanne Fluke

9782749172552ORIJ’avais retardé cette lecture le plus possible, parce que je voulais attendre d’être dans l’ambiance de Noël, et parce que la sortie d’une nouvelle enquête d’Hannah Swensen est devenue un événement que j’attends avec gourmandise, comme je le fais depuis des années avec Agatha Raisin.

La bonne nouvelle, c’est que derrière cette jolie couverture qui invite à la gourmandise de Noël, se cachent deux enquêtes. Aujourd’hui je vous parle de la première « Meurtres et biscuits au sucre ». Ce tome est un quasi huis-clos, non pas au Cookie jar (le café d’Hannah), mais dans une salle des fêtes. Pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents, Hannah fait éditer un livre avec les meilleures recettes de la ville. Avant la parution du livre a lieu une grande soirée où toutes les recettes seront testées et goûtées. Encore une fois, je vous mets au défi de ne pas avoir de fringale en lisant ce tome !

Sauf qu’au milieu des réjouissances, la nouvelle compagne d’un ami d’Hannah est retrouvée morte sur le parking. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne manquait pas d’ennemis…

Ce roman est assez court (250 pages), c’est sans doute pour cela qu’il y a deux histories dans le même tome. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire (mais pourquoi y a-t-il autant de personnages?) et j’ai regretté que certains points de l’histoire (qui serait la victime, quelle serait l’arme du crime…) soient si évidents. J’ai plutôt bien aimé quand même, parce que j’ai retrouvé Hannah et ses acolytes, même si l’histoire m’a moins convaincue – et il n’aurait pas fallu qu’elle soit plus longue, finalement. Norman est égal à lui-même, Mike est horripilant : mais pourquoi Hannah hésite-t-elle encore ? Et vous, plutôt #teamMike ou #teamNorman ?

S 2-3Le Cherche Midi, 608 pages, 15,90€

Policier

« Les deux morts de Charity Quinn » de Katerina Autet

9782221258682ORIC’est le titre, d’abord, qui m’a interpelée. Qui est cette Charity Quinn, au prénom peu courant et au nom familier ? Et pourquoi allait-elle mourir deux fois ?

Commençons par l’histoire : Charity est une brillante avocate, quoique souvent contestée par le grand public pour choisir trop souvent de défendre des coupables. Issue d’un milieu modeste, elle a construit sa carrière pierre après pierre, et a élevée deux filles aujourd’hui trop gâtées et ingrates.

Lorsque le miroir au-dessus de son lit se décroche et vient défigurer Charity Quinn, le sabotage ne fait pas de doute, et les suspects principaux sont dans le cercle familial.

Le roman aborde largement des questions autour de la justice et du droit à être défendu, via l’opposition entre l’avocate et ses filles. L’ascenseur social est aussi beaucoup mis en avant à travers la vie de Charity mais aussi l’exemple de l’un des enquêteurs.

L’écriture est fluide, le roman se lit bien et rapidement. Il y a plusieurs suspects potentiels et plusieurs fausses pistes ; malheureusement la progression de l’enquête est parfois un peu brouillonne (une piste est envisagée, écartée rapidement, réétudiée) ce qui empêche le lecteur d’être étonné et de progresser dans sa propre quête du coupable. En gros, tout le monde est suspect tout le temps… Il y a une seule fausse piste, à environ 50 pages de la fin, qui m’a fait tressaillir ; je me suis dit « ah, mais c’est donc ça la clé de l’énigme », j’étais reboostée dans ma lecture… et en fait ce n’était pas du tout ça ! Au final je garde une impression en demi-teinte, d’un livre qui se lit bien mais qui n’a pas complètement réussi à me convaincre.

S 2-3Robert Laffont – coll. La Bête noire, 288 pages, 19€. Reçu dans le cadre de « Masse critique ».