J’aime beaucoup les romans de Michel Bussi, mais j’ai attendu la sortie en poche de celui-ci. Il faut dire que je ne suis pas une inconditionnelle du Petit Prince ; l’ai-je lu trop tôt ou trop tard, je ne sais pas, mais c’est un conte que je trouve trop subtil pour de jeunes enfants, et trop obscur si c’est un livre pour adultes. Allez, ne m’en veuillez pas si vous êtes fans du Petit Prince ! D’ailleurs cela n’est qu’un prétexte de départ pour le roman de Michel Bussi ; que vous connaissiez par coeur des citations du livre de Saint-Exupéry, ou que vous n’en ayiez que de vagues souvenirs, vous pouvez lire ce livre (mais si vous faites partie des rares lecteurs à ne pas connaître du tout le Petit Prince, ça risque d’être gênant quand même).
Le point de départ est hyper original : et si la mort de Saint-Exupéry, restée plus ou moins mystérieuse, devait trouver sa clé dans la mort du Petit Prince lui-même ? Si les deux disparitions n’étaient que deux faces d’un même miroir ? C’est sur cette thématique que vont enquêter Andie et Neven, un duo réuni pour l’occasion. Et pour enquêter, ils vont parcourir le monde pour rencontrer les membres du « Club 612 », un club de passionnés du Petit Prince, chacun ayant sa théorie sur la disparition du petit personnage et de son créateur.
Le roman est bien plus court que les autres romans de Bussi (215 en format poche), ce qui est dommage car certains points auraient pu donner matière à plus de détails, plus de suspense. Il y a quelques trouvailles troublantes et passionnantes, et l’on retrouve tout le talent de Michel Bussi pour bousculer le lecteur, pour nous faire hésiter entre réalité et fiction…
J’ai plutôt été moins séduite par ce roman que par d’autres romans de l’auteur, parce que les pistes ne sont pas toutes exploitées jusqu’au bout, et que l’enquête auprès de chaque membre du « Club » est assez répétitive sur la forme. Mais je lis en filigrane l’admiration de l’auteur vers un autre auteur, créateur d’une œuvre mondialement connu, et par ailleurs insaisissable sur bien des aspects de sa vie. En préparant cette chronique, je me suis aussi souvenue que le premier titre de Bussi était « Code Lupin », un autre « Code », un autre hommage à un auteur admiré. La boucle est bouclée.
Pocket, 215 pages, 7,10€