Couto est musicien, membre du groupe Super Mama Djombo. En Guinée-Bissau, et même à l’international, le groupe a connu ses heures de gloire dans les années 1970. Depuis, chacun a fait sa route.

Mais la mort brutale de Dulce, chanteuse du groupe et ancienne maîtresse de Couto, donne la triste occasion aux musiciens de reprendre contact, d’évoquer leurs belles années.

« Les gars, vous voulez pas m’appeler une fois juste pour le plaisir. M’appeler pour m’annoncer qu’un de vous se marie, je sais pas. Pour me dire que vous êtes chez Diabaté en train de bouffer des bonnes brochettes de chez nous et qu’il faut beau. »

Un voyage amical et musical

La mort de Dulce et les retrouvailles entre anciens acolytes font aussi prendre conscience à Couto qu’il a vieilli, que ce sont maintenant d’autres musiciens, plus jeunes, qui font vibrer les foules. L’auteur retranscrit bien les sentiments des personnages face au temps qui passe : nostalgie de la belle Dulce qui faisait tourner les têtes, temps doré de leur succès, mais aussi douleur de se sentir has been. « Il s’était senti honteux : pas foutu de ramener le centième de ce que levaient ces gosses. »

Ils sont touchants, les membres du Super Mama Djombo, et malgré la présence permanente d’une certaine nostalgie, ils nous font sourire parfois. Si la lecture se fait en silence, la force du livre est de plonger le lecteur dans un univers musical, à la rencontre du groupe qui a inspiré le roman. Ce sont bien eux, « les grands » qui ont donné leur titre au roman, et qui restent des modèles pour les nouvelles générations de musiciens.

Mon conseil

A lire sur fond de musique…du vrai Super Mama Djombo !

Folio, 256 pages, 7,10€