C'est mercredi, on lit avec les petits !

« Le journal de Gurty (tome 3) : Marrons à gogo » de Bertrand Santini

gurty3Changement de saison ! Cette fois-ci, l’histoire se déroule en automne. Ah, l’automne et ses odeurs de moisi qui plaisent tant à Gurty…

Ce troisième tome est complètement dans la continuité des deux premiers, avec toujours Fleur, Tête de Fesses, et l’écureuil qui fait hi-hi, mais aussi avec l’arrivée d’une nouvelle venue, Fanette, qui ne veut pas se faire d’amis.

Et si on retrouve toujours plein de gags, l’auteur passe aussi quelques messages plus sérieux aux enfants sur la solitude, l’amitié, la chasse… Gurty, quand elle ne fait pas de bêtises, est un peu philosophe, un peu poète.

Autre nouveauté : au-delà des petites saynètes, il y a une vraie intrigue car un duo de voleurs kidnappe chats et chiens pour faire des vêtements en fourrure animale ! Et Fleur, Tête de Fesses et Gurty vont devoir faire front commun contre ces nouveaux ennemis.

S 3-3Sarbacane, 192 pages, 12,50€

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« Le journal de Gurty (tome 2) : Parée pour l’hiver » de Bertrand Santini

Gurty2Ce deuxième tome démarre fort, avec les mésaventures de Gurty à chaque fois que son « humain » Gaspard revient avec une fiancée. Il n’y a pas de place pour 2 « filles » dans la vie de Gaspard, et cela occasionne des scènes très drôles !

Puis, décembre oblige, Gurty part en vacances dans la maison familiale à Aix-en-Provence. Elle y retrouve son amie Fleur, la petite chienne, et son ennemi Tête de Fesses, le chat des voisins. « C’était vraiment génial : tous mes amis étaient là, même ceux que je n’aimais pas. » Car c’est ainsi dans l’univers de Gurty : on n’est jamais complètement ennemis, jamais complètement fâchés. Elle est comme ça, Gurty : spontanée, drôle, très second degré.

Ce deuxième tome est aussi réjouissant que le premier, avec une bonne trouvaille à chaque page.

S 3-3Sarbacane, 176 pages, 11,90€

C'est mercredi, on lit avec les petits !

« Le journal de Gurty (tome 1) : Vacances en Provence » de Bertrand Santini

Gurty1Gurty est une petite chienne malicieuse, qui passe ses vacances d’été en Provence avec son « humain » Gaspard. Elle y retrouve sa copine Fleur, une gentille chienne timide et craintive, et Tête de Fesses, le chat des voisins Caboufigues, ainsi surnommé car sa tête ressemble à des fesses (vous commencez à cerner le type d’humour).

Gurty a plein d’idées de bêtises, pour jouer avec Fleur et pour embêter Tête de Fesses – Gurty et lui sont « d’accord pour être ennemis ».

Les chapitres sont courts, écrits comme des successions de sketches, et avec de mignonnes illustrations qui facilitent la lecture pour les plus jeunes et apportent des petites touches d’humour supplémentaires. Le livre, d’ailleurs, est drôle et facétieux. Dès les premières pages, le décor provençal est planté, et les blagues commencent tout de suite. De quoi accrocher l’attention du jeune lecteur. Ce premier tome introduit les personnages principaux et le paysage de Provence qui sera largement repris dans les tomes suivants. Une chouette lecture jeunesse, facile à lire et amusante.

S 3-3Sarbacane, 144 pages, 11,90€

Cosy mystery·Policier·Roman

« Les enquêtes de Roderick Alleyn (tome 1) : Le jeu de l’assassin » de Ngaio Marsh

9791039200189ORIJ’avais noté ce titre depuis longtemps… Un roman (vraiment) dans le style d’Agatha Christie, ça ne pouvait que me plaire !

Et, au passage, je commence une de mes bonnes résolutions de l’année (oui, il n’est jamais trop tard !) qui était de lire un peu plus en version numérique.

Sir Hubert a réuni quelques invités pour le week-end. Ils vont participer à une « murder party » (ou « jeu de l’assassin »). L’un d’eux sera désigné secrètement comme le meurtrier, et devra organiser un faux meurtre. Les autres participants devront ensuite enquêter et le démasquer.

Sauf que, vous l’avez compris, le « faux » meurtre » se transforme en « vrai » meurtre, et là il n’est plus question de jouer. Scotland yard est appelé sur place, et l’inspecteur Alleyn va mener son enquête, secondé efficacement par Nigel, le cousin de la victime.

On est vraiment dans une ambiance digne d’Agatha Christie, avec huis-clos à la campagne, groupe réuni pour quelques jours, un inspecteur qui arrive etc. L’auteure, Ngaio Marsh, a publié ce roman en 1932 – on est à la même époque qu’Agatha. Et il y a 32 romans dans la série, ce qui me laisse encore quelques belles heures de lecture !

L’inspecteur Alleyn, qui est le héros de la série, est un inspecteur discret, un peu prétentieux mais sans réel signe distinctif. A tel point que j’ai cru pendant une bonne partie du roman que le personnage récurrent était Nigel !

A suivre…

S 3-3ArchiPoche, 260 pages, 10,99€ en version numérique

Roman

« Tempête sur la Villa aux étoffes (tome 5) » de Anne Jacobs

9782264082053ORIIl s’est passé un peu de temps entre ma lecture du tome 4 et celle de ce tome. Alors je craignais d’avoir un peu de mal à revenir dans l’histoire, à me souvenir de tous les personnages etc.

Finalement, j’ai adoré ce tome autant que les précédents !

La « tempête » dont il est question est celle de la Seconde Guerre mondiale. Ce tome se déroule en 1936, et déjà les lois anti-juives se multiplient, menaçant Marie qui a des origines juives, et faisant du même coup trembler toute l’usine, avec un risque de commandes en baisse, et donc de licenciement pour de nombreux ouvriers. Paul Melzer, directeur de l’usine familiale et époux de Marie, soutient coûte que coûte son épouse. Alors c’est Marie elle-même qui va devoir prendre une terrible décision…

Dès les premières pages, j’ai retrouvé l’ambiance de la famille Melzer, leurs réunions de famille autour de la table, etc. Les enfants, Dodo, Léo, Henni, ont grandi et, contrairement à mes craintes dans un précédent tome, leurs aventures aussi sont intéressantes à suivre. Dodo se rêve pilote et fait tout pour y arriver ; Léo continue de composer de la musique, avec plus ou moins de réussite ; et Henni seconde efficacement son oncle Paul à l’usine, avec un mélange de malice et pragmatisme. Chaque personnage a son caractère propre et, c’est important de le souligner, malgré le grand nombre de personnages (la famille, les domestiques, les travailleurs ou partenaires de l’usine…), on ne confond jamais les personnages. C’est vraiment bien fait (j’ai pensé pour cela à Ken Follett qui sait très bien gérer la multitude de personnages sans perdre son lecteur).

Les femmes ont toujours la part belle dans le récit, Marie bien sûr, mais aussi Kitty qui continue à apporter beaucoup de fraîcheur et un peu de légèreté au milieu d’une histoire qui s’assombrit inexorablement ; ou encore Tilly, plus présente que dans les autres tomes.

J’ai été un peu surprise par les choix de Marie, un peu précipités pour un personnage qui est toujours tempéré et réfléchi, comme si l’auteure avait voulu accélérer certains passages. Cela m’a fait une impression bizarre à la lecture. Mais comme toujours, il se passe tellement d’événements dans un seul tome que tout cela est vite balayé, et l’histoire reprend son cours…

Maintenant j’attends avec impatience la sortie en poche du sixième (et dernier !) tome, mais je sais qu’il me faudra être patiente car il vient tout juste de sortir en grand format.

S 3-3Ed. 10/18, 648 pages, 10,10€

BD·Biographie

« Simone Veil, l’immortelle » de Bresson et Duphot

Capture d’écran 2023-08-18 132932Dans ma liste de livres à lire « un jour » figure depuis longtemps d’autobiographie de Simone Veil. Mais jusqu’ici je n’ai jamais réussi à me lancer dans cette lecture car la vie de cette femme, incroyable par certains aspects, est aussi marquée d’événements tragiques et en particulier sa déportation en 1944 avec sa mère et sa sœur.

Cette bande dessinée est donc un bon moyen de découvrir son parcours.

Elle s’ouvre sur les débats autour de la légalisation de l’avortement, projet de loi porté par Simone Veil. On y voit Simone Veil, forte, droite, pleine de sang froid face aux insultes qui sont proférées à son encontre.

Pour comprendre cette femme, les auteurs retracent en parallèle son enfance dans une famille aimante, son adolescence studieuse et déjà rebelle, puis l’horreur des camps.

Je n’ai pas appris grand-chose sur la vie de Simone Veil, la plupart des grands événements de sa vie ayant souvent été rapportés dans des documentaires. Mais le récit est clair et bien amené, et j’ai apprécié le travail sur les dessins, très réalistes (on reconnaît bien tous les personnages connus, Simone Veil bien sûr mais aussi Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing, etc). Le jeu sur les couleurs est aussi très pertinent, et permet par un code couleur simple de suivre plusieurs temporalités en parallèle et en donnant le juste rythme aux flash-back.

C’est un livre intéressant, poignant, à lire et à faire lire pour découvrir celle qu’on appelait alors Madame « le » ministre. Que de chemin parcouru…

S 3-3Marabulles, 22,95€

C'est mercredi, on lit avec les petits !

« L’inconnue du Louvre » d’Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas & Laure Cacouault

008173559Ce livre est un petit bijou de littérature jeunesse, qui plonge le jeune lecteur dans les coulisses du Louvre.

Germaine est concierge à Paris, dans un immeuble près du Louvre. Personne ne fait vraiment attention à elle, bien qu’elle joue un rôle essentiel dans la vie des locataires : elle distribue le courrier, fait les courses et le ménage, promène les chiens… Mais si elle distribue le courrier aux autres, elle-même n’en reçoit jamais. Ce n’est pas surprenant : elle n’a ni famille, ni amis…

Alors pour espérer recevoir à son tour du courrier, elle décide d’écrire à ses « voisins », les œuvres du Louvre. Et, miracle, elle reçoit un jour une réponse…

Ce joli album transporte immédiatement le lecteur à Paris, d’abord dans le quotidien d’un immeuble, puis dans le musée du Louvre. Le livre permet de faire découvrir aux jeunes lecteurs quelques unes des œuvres du Louvre : la célébrissime Joconde, la « Liberté guidant le peuple » etc, mais aussi d’autres moins connues du grand public comme « Le jeune mendiant ».

La grande réussite de ce livre est de réussir à parler d’art sans en avoir l’air, de faire découvrir des œuvres sans que cela ne ressemble à une leçon. C’est très malin ! Et puis il y a un peu de mystère, un peu de magie… mais chut, je ne vous en dis pas plus, et vous laisse découvrir avec Germaine la vie insoupçonnée de cet incontournable musée.

S 3-3Editions du Jasmin, 28 pages, 12,50€

Cosy mystery·Policier

« Les vacances d’Hercule Poirot » d’Agatha Christie

9782253005285-001-TJe poursuis, doucement mais sûrement, le #readChristie2023, qui propose une thématique chaque mois autour des romans d’Agatha Christie, et suggère un livre en particulier. Pour juillet (oui, je suis un tout petit peu en retard…) le choix était : « Les vacances d’Hercule Poirot ». Un bon choix pour l’été ! Je me réjouissais d’avance.

En commençant la lecture, j’ai réalisé que c’était le roman qui avait inspiré le film de 1982 « Meurtre au soleil » avec Peter Ustinov dans le rôle d’Hercule Poirot (et Jane Birkin dans celui de Christine Redfern). Or c’est un film que j’ai regardé il y a quelques mois à peine et que j’avais bien aimé ; un peu vieillot dans le rendu, mais efficace et agréable à regarder. Bref, je me souvenais de la fin (dommage) – même s’il y a quelques détails qui divergent dans le film, c’est une adaptation très fidèle.

Voilà ce qui arrive quand on lit les romans, les BD, et qu’on regarde les films… !

Pourtant, même en connaissant la révélation finale, j’ai apprécié cette lecture. Hercule Poirot s’accorde quelques vacances au soleil, dans un hôtel isolé sur une île. Il y rencontre plusieurs couples, des habitués, des touristes étrangers. Mais quand une femme est retrouvée morte, les vacances de Poirot sont terminées ! Il faut dire que cette femme séduisante, qui faisait tourner la tête de tous les hommes et rendaient les femmes jalouses, ne manquaient pas d’ennemis.

Il y a plein de fausses pistes, de détails qui trouveront leur place dans la résolution de l’énigme… ou qui resteront des fausses pistes…, de quoi jouer avec le lecteur, pour notre plus grand plaisir bien sûr !

S 3-3Le Livre de poche, 6,40€

Poésie

« J’habite désormais juste en dessous du ciel » d’Andrea Thominot

j'habiteCe petit livre de poésie a toutes les qualités : un titre qui est à lui seul toute une promesse de poésie ; un jolie couverture colorée (pourquoi la poésie devrait-elle être éditée derrière des couvertures monochromes?), un format court avec un prix très accessible (5€). Une belle découverte, faite au festival « Voix vives » de Sète.

Oui, la poésie peut aussi être comme ça, à petit prix, joliment présentée. J’allais dire : jeune et dynamique.

Mais parlons surtout du fond, car ce texte au titre prometteur est un très joli poème, qui court sur plusieurs pages et se lit comme une histoire.

Du bruit ou du silence, des petits animaux et des machines bruyantes, des logements qui sont autant de lieux étranges… laissez-vous porter par ce texte aux sonorités chantantes, tantôt mélancolique tantôt décalé.

C’est certain, je vais continuer à lire et relire ce texte, qui a trouvé sa place sur ma table de chevet.

S 3-310 pages au carré, 5€

Roman

« L’Or et le Sel » de Pascale Pujol

PujolLOr-1erPlatWebAttention, coup de cœur !

Après le décès de la matriarche, une famille se résout à vendre la demeure familiale, ce « château » trop grand et trop vieux auquel plus personne ne s’intéresse. Pourtant, au moment de vider les lieux avant l’installation du nouveau propriétaire, les souvenirs remontent, et les regrets aussi.

Au moment de faire les adieux à cette bâtisse, la petite-fille, la belle-fille, la femme de ménage, et même la notaire, ont toutes quelque chose à dire sur ce lieu. Le regret de n’être pas assez venue, d’avoir toujours refusé d’emporter quelques meubles pour soi, le ménage de printemps, le mystère d’un puits que l’on dit à sec… c’est fou tout ce qu’on peut garder en soi d’une maison.

L’écriture est incroyable de justesse et de précision, un mélange de douceur nostalgique et de colère de voir cette maison cédée à un business man. L’auteure a choisi de n’écrire que des témoignages féminins, ce qui crée un fil rouge entre les chapitres. C’est un très beau texte sur le souvenir, sur la puissance des lieux, et finalement sur les liens familiaux. Tout le livre est magnifique, jusqu’au dernier chapitre, poétique et puissant, qui vous donnera la clé du titre.

À lire absolument !

S 3-3Le Dilettante, 160 pages, 16€