Roman

« Les aiguilles d’or » de Michael McDowell

C’est l’incontournable (et géniale) saga « Blackwater » qui m’a fait découvrir Michael McDowell, et en même temps les éditions Monsieur Toussaint Louverture. 2 belles découvertes, qui appelaient forcément d’autres lectures. J’avais repéré depuis des mois « Les aiguilles d’or », et l’ai acheté dès sa sortie. L’auteur est celui de « Blackwater », mais les points communs s’arrêtent là. L’ambiance… Lire la suite « Les aiguilles d’or » de Michael McDowell

Roman

« Angélique » de Guillaume Musso

9782702183687-001-TGuillaume Musso sait raconter des histoires, surprendre son lecteur, le berner. Je le savais déjà, et j’ai quand même été agréablement surprise à nouveau. La couverture de ce roman m’avait tapé dans l’oeil depuis longtemps ; j’attendais la sortie en poche, et finalement je l’ai trouvé avant. Je ne savais pas grand-chose de l’histoire car la quatrième de couverture en dit peu sur l’histoire, et je n’avais pas lu d’avis non plus.

Mathias, hospitalisé, reçoit la visite d’une bénévole qui intervient auprès des patients de l’hôpital. Elle est jeune, joue du violoncelle, et a une idée en tête : convaincre Mathias, l’ancien flic, d’enquêter sur la mort de sa mère. Louise, la jeune bénévole, est en effet convaincue que sa mère, ancienne danseuse étoile, n’est pas morte accidentellement.

Commence alors un roman fait de rebondissements, de chemins croisés et entrecroisés, de personnages complexes, avec chacun leur part d’ombre. Les masques tombent, mais pas toujours ceux que l’on attendait. Je me suis fait piéger à plusieurs reprises, vers la fin j’ai même trouvé que cela allait un peu loin et que les ficelles étaient un peu trop tortueuses. Mais cela fonctionne bien, dans un rythme qui ne laisse aucune place à l’ennui. C’est vif, efficace, plein d’ingéniosité.

S 3-3Calmann-Levy, 320 pages, 21,90€

Audio·Roman

« Sido » et « Les vrilles de la vigne » de Colette

sidoMes souvenirs de lecture de Colette remontent à mes années scolaires. Je me souviens d’un extrait d’un roman de « Claudine », mais c’est à peu près tout.

J’ai toujours beaucoup de plaisir à redécouvrir des classiques sous forme audio. Je trouve que cela leur donne une nouvelle jeunesse ! Et pour moi, l’occasion de redécouvrir des textes, autrement.

« Sido » est évidemment un grand classique, mais qui se lit très bien grâce à l’écriture fluide et spontanée de Colette. La narratrice y raconte sa vie familiale, mais le livre est avant tout une grande déclaration d’amour à sa maman. C’est un joli texte autobiographique, basé sur les souvenirs d’enfance de l’auteure.

Dans la version Audiolib, ce texte est suivi des « Vrilles de la vigne ». C’est un recueil de nouvelles, très dynamique. On y retrouve l’écriture directe, simple, poétique de Colette, comme des petites vignettes de vie piochées ici et là. Chapeau bas à Elsa Lepoivre qui lit ces textes de manière très vivante, et en particulier le récit très rythmé de « Toby chien ». Il faut absolument écouter ce texte, pour l’exercice d’expression presque théâtrale qu’en fait la comédienne.

Une belle redécouverte !

Audiolib (partenariat), durée d’écoute 5h34, 22,90€ pour la version CD

Roman

« Jetez des fleurs » de Christian Wasselin

jetezJ’ai eu envie de lire ce roman car l’histoire commence dans un cimetière. Etrange lieu pour une rencontre ! Etrange lieu, habituellement où tout finit, pour commencer une histoire ! C’est ce qui m’a intriguée…

L’histoire est celle d’Aurélien, dont on apprend assez vite qu’il n’a que douze ans. Assistant avec sa grand-mère à des funérailles, il est interpelé par la lecture d’un extrait du roman d’Aragon qui a pour titre son prénom : Aurélien.

Le lecteur de ce texte n’est autre que l’amant de la défunte, et il va nouer avec le jeune garçon une amitié basée sur les souvenirs, mais aussi sur la nature environnante (ils sont sur une île) et sur la mythologie.

On sent à la lecture l’effort fait sur le choix de chaque mot. Le texte n’est pas à proprement parler poétique, même si certains passages tentent de s’en rapprocher.

Le personnage d’Aurélien est parfois surprenant, car son vocabulaire et ses connaissances semblent bien développés pour un enfant de son âge !

Le fil rouge du roman est le décès de la femme aimée, et les pensées sur l’amour et la mort sont nombreuses. Il y a quelques belles pensées mais l’auteur évite l’écueil des aphorismes, qui aurait été un piège facile sur ces sujets.

S 2-3Les soleils bleus éditions, 15€ (reçu dans le cadre d’une « Masse critique »)

Roman

« Les rescapés de Junas » de Florence Roche

9782258206656ORIDans les années 1950, un petit village ardéchois est décimé par un mal mystérieux : en quelques heures à peine, tous les habitants meurent foudroyés. Est-ce une épidémie ravageuse, une malédiction ?

Il faudra attendre vingt années pour que quelqu’un s’intéresse à nouveau au sort du village. Cette personne, c’est Mathilde. Héritière d’une industrie autrefois florissante d’eau en bouteille, elle se retrouve à enquêter sur le passé de son père, aujourd’hui décédé, qui semble avoir aimé une jeune femme dont elle n’a jamais rien su. Et les réactions de son grand-père et de sa mère ne font qu’attiser sa curiosité.

Les allers-retours entre 1955 et 1975 font qu’il y a au départ beaucoup de personnages à situer dans l’histoire, mais tout se met en place finalement assez bien.

Mathilde est un personnage dynamique, volontaire, et cela donne beaucoup de rythme à l’histoire. Il y a quelques petites maladresses (personnages providentiels, rencontres fortuites) mais cela permet de ne pas alourdir le récit en conservant une bonne progression dans l’histoire. Car ce roman se lit comme une enquête, et même une double enquête : l’une est familiale, l’autre concerne l’anéantissement du village de Junas dans les années 1950.

Avoir choisi l’industrie de l’eau comme décor est une très bonne idée, et plus originale que le vin, le parfum, etc, qui sont des trames qui fonctionnent toujours bien mais que l’on retrouve dans de nombreux romans.

C’est un bon roman, agréable à lire. J’étais très curieuse d’aller jusqu’au bout du roman pour avoir les réponses et comprendre ce qui s’était passé, je l’ai lu en 2 jours seulement !

S 3-3Presses de la cité, 352 pages, 21€

Cosy mystery·Policier

« Rendez-vous avec la mort » d’Agatha Christie

9782253039945-001-TDès les premières pages apparaît Hercule Poirot. En voyage sur les bords de la Mer Morte, il surprend une conversation étonnante : deux voix projettent de tuer une femme. Mais Hercule n’en saura pas plus… en tout cas, jusqu’à ce qu’on vienne le solliciter pour résoudre un meurtre !

La victime est une matriarche despotique, qui tient ses enfants sous son joug. Ils sont pourtant adultes, mais aucun n’arrive à échapper aux griffes possessives de la vieille femme.

Ses enfants et sa belle-fille ont pourtant tous de bonnes raisons de se débarrasser d’elle : outre l’héritage conséquent dont ils profiteront, ils seront surtout libres, enfin !

C’est un très bon roman d’Agatha Christie. Une fois de plus, l’énigme se déroule à l’autre bout du monde, dans un décor propice au dépaysement pour le lecteur. On y retrouve un microcosme formé par une famille soudée et atypique, et par un duo de médecins qui les observent. La victime est un personnage détestable, ses enfants sont pathétiques, seuls les amis externes à la famille apportent un peu de lucidité dans cet univers !

Citer Hercule Poirot dès le début du roman est une bonne idée, car on le revoit ensuite assez tardivement dans le roman (il faut avoir passé les 100 premières pages). Et moi, ça me rassure de savoir que c’est un roman avec Hercule Poirot ! Dans tous ceux que je relis dans le cadre du #ReadChristie2023, ce sont toujours ceux avec le petit détective belge qui me plaisent le plus.

Je ne m’appesantirai pas sur la couverture rose de cette édition, que je ne trouve pas très réussie, et pour laquelle le choix d’un ventilateur en plastique est complètement anachronique.

S 3-3Le Livre de poche, 101 pages, 7,40€

Cosy mystery·Policier

« Vingt ans et des poussières » de Ann Granger

9782264081919ORIJ’adore cette série d’enquêtes de « Carter & Campbell ». Je les ai tous lus, mais dans le désordre car, si les visuels des couvertures sont assez reconnaissables, il n’est indiqué nulle part que c’est une série, et il n’y a pas de numéro de tome non plus. Enfin bref , maintenant j’ai rattrapé mon retard et je guette avec impatience les nouvelles parutions.

Le nouveau tome, qui vient de sortir, est aussi réussi que les précédents, même si je l’ai trouvé un peu différent. Une particularité de cette série, contrairement à la plupart des autres « cosy » que je lis, est qu’il y a assez peu de fil rouge d’un tome à l’autre. Le duo d’enquêteurs est discret, sans signe distinctif caricatural. On ne retrouve pas, sur chaque tome, les mêmes pages qui permettent de resituer les personnages, leurs caractéristiques, leurs lubies. C’est assez reposant car ce n’est pas fait avec tact dans toutes les séries. Je m’étais quand même habituée à un certain style d’histoires, et en particulier à une présence forte des lieux, des vieilles maisons.

Ici l’histoire est très différente. Carter, le commissaire, voit une vieille affaire non résolue revenir sur le devant de la scène. Une jeune fille, disparue il y a vingt ans, n’avait jamais été retrouvée. Jusqu’à ce que son bracelet soit retrouvé, et relance l’enquête. Carter va être appuyé d’un autre enquêteur, qui avait mené avec lui l’enquête vingt ans plus tôt, et qui est maintenant à la retraite. Dans la préface, l’auteure raconte comment elle a fait se croiser ces deux personnages, le retraité étant le héros d’une autre série d’enquêtes, « Mitchell et Markby » (publié il y a… vingt ans… en France chez Liana Levi, mais introuvables aujourd’hui hors occasion). Ne pas connaître cette autre série ne change pas grand-chose à la lecture.

L’intrigue est intéressante, les questions autour de la disparition de la jeune fille sont nombreuses. Même si j’ai mis du temps à trouver le coupable, il n’y a pas beaucoup de suspects ni de fausses pistes. Il faut se laisser guider par le récit, tout simplement.

S 3-310/18, 356 pages, 15,90€

C'est mercredi, on lit avec les petits !

« Tête de fesses est plus célèbre que toi » de Bertrand Santini

tetefessesTête de fesses est de retour ! Le chat le plus diabolique de la littérature jeunesse revient dans un 5e tome aussi réussi que les précédents.

Donovan et Cassidy, les jumeaux terribles, « humains » de Tête de fesses, désespèrent de devenir célèbres un jour sur les réseaux sociaux. Tout bascule le jour où une star japonaise relaie sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en scène Tête de fesses. Mais les jumeaux vont vite comprendre que la célébrité n’a pas que des bons côtés…

Les adeptes des précédents tomes, et/ou du « Journal de Gurty », son proche cousin littéraire, vont retrouver tout l’humour auquel ils sont habitués. Et comme toujours, ne vous y trompez pas : derrière les blagues pipi-caca, il y a de vrais messages passés aux enfants. Les réseaux sociaux, la quête de célébrité ou même de l’argent facile, sont abordés sans leçon de morale, mais à travers les expériences vécues par les personnages.

C’est drôle, c’est intelligent, ça fait du bien !

S 3-3Sarbacane, 112 pages, 8,90€

Roman

« La femme moderne selon Manet » de Alain Le Ninèze

manetCette collection de petits livres propose un point de vue très attractif : et si les grandes œuvres nous étaient racontées de l’intérieur ? Si par exemple, le célébrissime tableau « Olympia » de Manet était raconté par Victorine Meurent, le modèle qui donne ses traits à Olympia ? C’est très original comme approche !

On découvre l’envers du travail de l’artiste, mais aussi ses fréquentations, ses relations avec son modèle, et l’accueil peu chaleureux qui fut réservé au tableau. Le lecteur voit aussi graviter au fil des pages quelques uns des noms d’artistes les plus célèbres du XIXe siècle, de Baudelaire à Zola, de Pissaro à Monet. Le livre est court (une centaine de pages). On aurait pu imaginer suivre encore plus de détails de la création de cette œuvre ; c’est visiblement un parti pris de se concentrer sur un résumé assez succinct. On sent que ce texte a nécessité un certain travail de documentation ; en revanche le style et les dialogues ne sont pas des plus recherchés et ce décalage m’a un peu gênée à la lecture. Cela donne quand même envie de revoir les tableaux de Manet. J’ai apprécié d’ailleurs que le tableau « Olympia » soit reproduit sur la couverture intérieure, avec même un détail agrandi. « Le déjeuner sur l’herbe », auquel il est aussi largement fait référence (et pour lequel Victorine Meurent a aussi servi de modèle), n’est en revanche pas repris en illustration – il faudra aller le chercher vous-mêmes.

S 2-3Ateliers Henry Dougier, 128 pages, 12,90€

Cosy mystery·Policier

« Les thés meurtriers d’Oxford (tome 2) : Beau thé fatal » de H.Y. Hanna

thés2bisCassie, la meilleure amie de Gemma, file le parfait amour avec un galeriste. Mais lors d’un vernissage, une femme s’effondre, morte. Elle était amoureuse du galeriste, qui repoussait ses avances trop pressantes. Par ailleurs c’était une vraie peste, détestée de tous ceux qui la connaissaient. Les suspects ne manquent pas !

Bien que Devlin, l’inspecteur en charge de l’affaire (et au passage, son ex) essaie de la dissuader, Gemma, mise en confiance par la réussite de sa première enquête, décide de jouer à nouveau les détectives amateurs.

Je retrouve dans cette série beaucoup de codes de la série des « Hannah Swensen » : une jeune femme qui tient un magasin de cookie / un salon de thé, amoureuse de l’inspecteur en charge de l’enquête, avec un chat, une mère envahissante, etc. La trame est assez proche.

La lecture est sympathique, le groupe de vieilles dames qui fait son apparition dans quelques chapitres est toujours aussi drôle et décalé. C’est une lecture simple, par forcément inoubliable, mais qui permet de passer un moment sympa.

S 2-3City, 14,90€