Lire une histoire de pandémie a pris une autre dimension depuis deux ans, et une résonance particulière.
Dans ce roman, ce sont des oiseaux qui ont apporté une maladie qui a décimé toute une partie de l’humanité. Une famille a fui dans les montagnes ; deux petites filles grandissent dans une bulle hors du temps. L’une d’elle a connu le « monde d’avant », tandis que la seconde ignore tout de ce qu’est une voiture ou même une peluche pour enfant. Les parents ont développé des trésors d’ingéniosité, de récup’ et d’imagination. Le père élève ses filles dans la peur des oiseaux ; la mère a développé une nostalgie proche de la folie.
Ce court roman contient tout un univers, celui d’une petite sauvageonne et de sa sœur, élevées pour la survie et dans une peur farouche de tous les volatiles – j’ai pensé au « Pigeon » de Patrick Süskind.
L’écriture prend aux tripes, émeut, fait frisonner. C’est un texte très fort, publié initialement dans l’excellente maison d’édition « Le Sonneur » et qui est maintenant disponible en poche (chez Folio).
C’est un texte marquant, plus abordable qu’ « Une immense sensation de calme », où l’on retrouve toute la force de l’écriture de Laurine Roux.
Folio, 144 pages, 7€