Policier

«Le prince de Cochinchine» de Jean-François Parot

cochinchine1787. Nicolas Le Floch est maintenant grand-père. Alors que la rue gronde, que la rupture entre le peuple et la noblesse s’accroît de jour en jour, Nicolas a profité de la naissance de son petit-fils pour retourner sur ses terres familiales de Ranreuil. Mais il est mystérieusement pris pour cible à plusieurs reprises, et ne doit son salut qu’à l’intervention de Cholet, un inconnu avec qui il se lie d’amitié le temps d’un voyage retour vers Paris.

Or Cholet est retrouvé mort peu après, et Nicolas commence à trouver le contexte autour de lui particulièrement pesant. Pendant ce temps, un évêque ami de longue date de Nicolas, est de retour en France avec l’héritier de Cochinchine dans le cadre d’une négociation politique.

Après une période de froid dans les derniers tomes, Nicolas renoue avec Sartine son mentor : dans une période de tourmente, cela fait plaisir au lecteur de retrouver ce duo qui, certes, se chamaille, mais toujours se respecte. L’écart se creuse en revanche entre Nicolas et son fidèle ami Bourdeau : ce dernier est de plus en plus critique envers la noblesse ; et si Nicolas a toujours été sensible aux causes du peuple, il n’en oublie pas pour autant ses origines royales.

Est-ce parce que le décès de l’auteur Jean-François Parot fait de ce tome le dernier de la série qui aurait dû se poursuivre sur plusieurs tomes encore ? Toujours est-il que j’ai particulièrement apprécié ce roman, que j’ai lu à la fois avec émotion et une volonté assumée de le déguster… avant de dire adieu à ces personnages attachants dont on ne saura jamais où les vents la Révolution les auraient portés. Le récit est aussi moins complexe que de précédents tomes, les personnages et les intrigues de cour plus accessibles.

A noter, la préface de la rédaction d’Historia, parfaitement juste et qui reflète bien ce que nombre de lecteurs ressentiront à la lecture de ce roman.

S 3-310/18, 456 pages, 8,80€

Policier

« L’inconnu du pont Notre-Dame » de Jean-François Parot

inconnu pontDans les derniers tomes de la série des « Nicolas Le Floch », dont « L’inconnu du pont Notre-Dame » est le treizième volume, j’étais restée un peu décontenancée par ma lecture, et à vrai dire assez hésitante à poursuivre sur les tomes suivants. J’ai lu toute la série, et me suis attachée aux personnages, Nicolas le justicier séducteur, noble mais ami des plus humbles ; Bourdeau son fidèle lieutenant, avec qui il partage l’amour de la justice et de la bonne chère ; sans oublier Sartine et ses perruques, Noblecourt et sa goutte…

J’avais trouvé les derniers tomes particulièrement complexes, avec beaucoup de personnages et des intrigues si entremêlées qu’à la fin de ma lecture je n’étais pas sûre d’avoir tout compris, ce qui gâchait fortement mon plaisir de lectrice.

J’ai heureusement retrouvé dans ce roman une intrigue plus digeste, plus facile à suivre (même si les intrigues de cour reprennent le dessus à la fin du roman et redonnent de la complexité au dénouement). J’ai eu plaisir à retrouver les personnages et les « codes » de la série. Nicolas Le Floch est désormais en âge de marier son fils Louis ; Bourdeau continue à suivre les prémices de la Révolution françaises ; Noblecourt est vieillissant mais toujours bienveillant ; et Sartine toujours sournois et manipulateur.

Au-delà de l’intrigue, des révélations seront faites sur le passé de Nicolas, et la monarchie, toujours plus affaiblie, laisse entrevoir de prochains tomes encore pleins de rebondissements historiques…

S 3-310/18