Roman

« Le Portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde

Portrait Dorian GrayTout comme le Monsieur Jourdain de Molière faisait de la prose sans le savoir, vous avez sans doute déjà cité Oscar Wilde sans le savoir. Plus particulièrement, vous connaissez sans doute des citations extraites du « Portrait de Dorian Gray » :

            « Ceux qui sont fidèles connaissent seulement le côté trivial de l’amour ; c’est la trahison qui en connaît les tragédies. »

            « Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder. »

            « Les enfants commencent par aimer leurs parents ; en vieillissant ils les jugent ; quelquefois ils les oublient. » (même si la traduction qui me semble juste est « […]  ils leur pardonnent », « forgive » étant le mot original)

            Ce livre, publié pour la première fois en 1891, conserve toute sa modernité et sa justesse. Dorian Gray, un beau jeune homme vaniteux, voit sa vie basculer après avoir souhaité que son portrait, réalisé par un peintre qui ne cesse de vanter sa beauté, vieillisse à sa place. Par une obscure force inexpliquée, le vœu de Dorian Gray est exaucé : tandis que son portrait accuse les marques du temps, lui conserve sa jeunesse et sa beauté.

            Profitant de cette jeunesse perpétuelle, Dorian prend l’habitude de ne rien redouter. Qu’importe ce qu’il fait, ou comment il se comporte avec les autres : son visage garde son angélique jeunesse. Il se perd dans toutes sortes d’histoires sordides dans lesquelles ses amis ne peuvent l’imaginer être tombé. Méprisant les autres, ne craignant rien de la vie, son existence n’est plus que débauches et bassesses.

            Bien sûr il y aura une morale à l’histoire, car si je parle de roman il faudrait en réalité classer ce livre parmi les contes. Dans notre monde basé sur les apparences, « Le Portrait de Dorian Gray » résonne encore comme un message à entendre. La vanité et la fugacité de la jeunesse restent des thèmes d’aujourd’hui.

            J’avais déjà lu ce roman il y a de nombreuses années, mais j’avais oublié le canevas de l’histoire et sa fin pourtant inévitable. J’ai pris plaisir à le relire dans cette très belle édition du Chêne, en grand format et avec des illustrations. Un coup de griffe quand même pour les nombreuses fautes d’orthographe qui gâchent la qualité de l’ouvrage (au moins une dizaine dans le roman, nombre devenu heureusement rarissime dans les publications).

 Mon conseil : 

A redécouvrir !

S 3-3Ed. du Chêne, 272 pages, 25€