Roman

« The girls », d’Emma Cline

the girlsFin des années 1960, dans une banlieue américaine aisée telle qu’on l’imagine : la pelouse est verdoyante, une belle voiture stationne dans l’allée, et les adolescents écoutent de la musique et font de petites bêtises pas bien méchantes.

C’est ici qu’habite Evie. Elle rêve d’amitié, de garçons, passe ses journées avec sa meilleure amie. Elle n’est pas vraiment populaire, juste une gamine ordinaire.

La rencontre avec un groupe de jeunes marginaux, navigant entre milieu hippie et secte, fait voler en éclats le quotidien d’Evie. La rencontre de jeunes gens qui paraissent libres, ouverts, originaux, la libère de sa famille.

Mais (on le sait depuis le début, donc je ne vous dévoile rien), ce groupe sectaire finira par commettre un crime affreux.

L’atmosphère de l’Amérique des années 1960 est bien retranscrite, on entend presque les vinyles crépiter sur le tourne-disque. Tout le roman est construit sur la duplicité d’Evie, à la fois innocente et pas bien méchante, mais qui s’intègre à un groupe marginalisé et violent.

La construction de la secte est réaliste. Un groupe se forme autour d’un personnage jugé charismatique, mais rien n’est caricatural dans le descriptif : le gourou a juste l’air d’un type égocentrique, ses admirateurs ressemblent à des fans mais sans idolâtrie. Même les méthodes de recrutement sont bien décrites, sans excès. Le récit aurait vite pu tomber dans la caricature ; ce n’est jamais le cas.

S 3-3336 pages, 21€

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