Poésie

« Il n’y a pas de plus grande force que l’amour » de Rainer Maria Rilke

Tout comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, vous avez toutes et tous déjà lu Rilke, peut-être sans le savoir. Nombreuses sont les citations issues de ses écrits qui sont reprises régulièrement. J’ai d’ailleurs largement marqué les pages de ce recueil pour y retrouver facilement les pages qui me marquaient le plus.… Lire la suite « Il n’y a pas de plus grande force que l’amour » de Rainer Maria Rilke

Policier·Roman

« La Psy » de Freida McFadden

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai lu « La femme de ménage ». Comme beaucoup, j’ai aussi lu le deuxième volet, « Les secrets de la femme de ménage ». Et puis je me suis arrêtée là, j’ai choisi de ne pas lire les tomes suivants, par crainte de lire « l’histoire de trop » construite sur le même modèle. Quand on… Lire la suite « La Psy » de Freida McFadden

En anglais·Roman

« The restaurant of lost recipes » de Hisashi Kashiwai

A Kyoto, Nagare et sa fille Koishi tiennent un restaurant d’un genre particulier ; à la demande de ses clients, le chef recrée des recettes oubliées, vecteurs de souvenirs. Nori Ben, ramen, ten don… au total, six recettes font l’objet de recherches dans ce roman (qui est en réalité le deuxième tome, mais nul besoin d’avoir… Lire la suite « The restaurant of lost recipes » de Hisashi Kashiwai

Essai / Document

« Le gaslighting, ou l’art de faire taire les femmes » d’Hélène Frappat

Coup de cœur !

Après la grosse déception de ma lecture de « Mangeuses », j’avais un peu d’appréhension à commencer la lecture de ce livre édité en poche dans la même collection.

Inutile de faire durer le suspense, cette crainte a été levée dès les premières pages grâce au style très clair et très pédagogique de l’auteure. Ouf !

Elu « mot de l’année » en 2022 par le Merriam Webster, le « gaslighting » peut sembler un concept abstrait, et l’auteure l’explique de manière très claire et avec de nombreux exemples. Elle cite le dictionnaire états-unien en ligne : « manipulation psychologique d’une personne, généralement pendant une longue période, qui pousse la victime à remettre en cause la validité de ses propres pensées […] et conduit en général à un état de confusion, de perte de confiance et d’estime de soi ».

L’auteure s’appuie beaucoup sur le cinéma, en particulier via une analyse très poussée du film « Gaslight » de 1944 (et autant vous dire que j’ai très très envie de le voir). D’autres créations, films d’Hitchcock, pièces de théâtre classiques, ou sujets politiques (le Watergate et Martha Mitchell) sont aussi pris en exemple.

J’ai beaucoup appris dans ce livre. J’ai pris des notes. Je me suis documentée en parallèle. Voilà ce qui a rendu pour moi ce livre utile, précieux, et qui fait que j’en parle quasiment tous les jours autour de moi depuis que j’en avais commencé la lecture.

Je savais par exemple que (hélas) les femmes sont moins bien soignées que les hommes. J’ai appris que cela avait un nom, « le syndrome de Yentl » et j’ai découvert avec effroi comment et pourquoi les symptômes de certaines maladies sont moins bien étudiés chez les femmes (cf la partie effarante sur les crises cardiaques).

J’ai envie de voir le film qui a inspiré le titre de ce livre. J’ai envie de voir les autres films cités dans ce livre, de lire les textes complets dont j’ai découvert des extraits, d’approfondir les inégalités hommes-femmes dans la prise en charge médicale.

J’ai envie, tout simplement, de relire ce livre, plus tard, quand le sujet aura encore plus cheminé et mûri en moi (et quand j’aurai vu « Gaslight », évidemment).

Points, 256 pages, 8,40€

Policier·Roman

« Les assassins de l’aube » de Michel Bussi

Direction la Guadeloupe pour ce roman de Michel Bussi qui vient de sortir en format poche. La police locale est à cran : un meurtrier s’en prend à des touristes ; trois d’entre eux ont été tués avec un harpon dans le coeur et un message politique comme signature. Valéric, à la tête de l’enquête, est un… Lire la suite « Les assassins de l’aube » de Michel Bussi

Cosy mystery·Policier·Roman

« Son Espionne royale vole au secours de Belinda (tome 14) » de Rhys Bowen

Avec le temps, cette série est devenue une de mes lectures doudous, de celles que je mets de côté pour les moments où j’ai besoin d’une lecture pas trop sérieuse et de lire juste pour me détendre. Si parfois les séries ont tendance à se répéter, je trouve au contraire que celle-ci se bonifie au fil des tomes. Lady Georgiana est devenue une vraie jeune femme, courageuse, s’assumant de plus en plus, s’affirmant au fil des tomes. Les personnages agaçants (désolée Queenie!) sont complètement passés au second plan.

Dans ce quatorzième tome, Georgie est mariée depuis trois mois au séduisant Darcy. Celui-ci doit repartir en mission secrète, et Georgie ne goûte guère à la vie domestique est s’ennuie seule dans sa grande propriété. Elle cherche de la compagnie et se retrouve embarquée par Belinda, sa meilleure amie, au fin fond des Cornouailles, où Belinda vient d’hériter d’un cottage en piteux état. Sur place, Belinda retrouve des amis d’enfance, et le séjour va virer au cauchemar pour elle…

Comme toujours, l’enquête semble surtout un prétexte (le meurtre n’a lieu qu’au milieu du roman)… et cela ne me dérange pas ! On est dans le pur esprit du « cosy mystery ». J’aime avant tout lire les escapades de Georgie, ici dans une riche demeure des Cornouailles, ses promenades, les petites conspirations, la description de son quotidien de lady et les cérémonies du thé…

J’ai trouvé ce tome dépaysant, entre belles propriétés mystérieuses qui donneraient presque envie de devenir châtelaine, et cottages charmants quoique défraîchis.

Précision importante, il faut lire les tomes dans l’ordre pour comprendre la psychologie des personnages et leurs relations.

Deux coups de griffes pour finir : dans mon édition j’ai trouvé beaucoup de coquilles, à croire que le texte n’a pas bénéficié du regard d’un correcteur ; quant au nom de l’auteure, il ne figure même pas sur la couverture de mon livre, quelle maladresse !

Robert Laffont, coll. « La Bête noire », 378 pages, 14,90€

Roman

« Le Chardonneret » de Donna Tartt

Coup de cœur !

J’avais entendu beaucoup de bien sur ce livre il y a longtemps (grâce à une chronique de Caroline sur le blog qu’on partageait précédemment), mais il m’aura fallu attendre cet été pour le découvrir. Le bon moment n’arrive pas toujours quand on l’attend.

Theo Decker n’a que treize ans lorsqu’il est victime d’un attentat dans un musée. Sa mère, comme de nombreux visiteurs, décède dans l’attaque. Theo s’en sort, et se voit confier par un vieil homme mourant un tableau de valeur du musée : « Le Chardonneret ». Durant toutes les années qui vont suivre (et les 1100 pages de ce livre), Theo va être hanté par ce tableau.

Roman impressionnant par sa construction et sa densité, il entraîne le lecteur à la suite de Theo, de Manhattan à Las Vegas, d’un vieil atelier d’antiquaire jusqu’au riche appartement d’une famille d’accueil. Theo est un personnage attachant mais troublant, un enfant plein de potentiel qui se transforme au fil des chapitres en un adolescent puis un jeune homme dont la déchéance m’a souvent mise mal à l’aise.

Le récit ne souffre d’aucun temps mort ; j’ai su dès les premières pages que j’enchaînerais sans difficulté la lecture des chapitres – ce qui ne s’est pas démenti. J’ai aimé lire cette fresque d’une jeunesse esseulée et paumée, mais aussi toute la beauté apportée par les œuvres d’art et les antiquités qui parsèment le roman. Tous les personnages autour de Theo apportent une touche particulière à l’histoire : tantôt la douceur ou la confiance (Hobie l’antiquaire, Pippa la jeune rescapée, la mère de Theo), tantôt l’instabilité et le déclin (Boris l’ami russe, le père de Theo et sa compagne,…)

Récompensé par le Prix Pulitzer en 2014, ce roman a été aussi été l’objet de censure à travers la loi « HB 1467 » adoptée par certains Etats américains – et si vous ne deviez retenir qu’un argument pour lire ce roman, ce serait peut-être celui-là : qu’elle dérange ou qu’elle mette mal à l’aise, la littérature trouve toujours sa place quand les lecteurs continuent de la faire vivre.

Pocket, 1120 pages, 12,90€

Essai / Document

« Mangeuses : histoire de celles qui dévorent, savourent, ou se privent à l’excès » de Lauren Malka

Je ne sais pas quoi penser de ce livre, et cela m’embête. J’aime bien cette collection de livres féministes chez Points, reconnaissables à leur couverture violette ; et l’idée de départ de ce livre-ci me semblait séduisante : analyser le rapport des femmes à la nourriture, et comment (dans le passé et aujourd’hui encore) elles ont été… Lire la suite « Mangeuses : histoire de celles qui dévorent, savourent, ou se privent à l’excès » de Lauren Malka

Cosy mystery·Policier·Roman

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 13) : Meurtres et gâteaux du diable » de Joanne Fluke

Si le titre n’a pas l’air appétissant, la recette du « gâteau du diable » a pourtant l’air savoureuse. Oui, je commence par parler cuisine, car évidemment cette série de cosy mysteries culinaires fait la part belle à toutes sortes de pâtisseries, et parmi les 13 tomes déjà traduits en France, celui-ci offre de belles idées de… Lire la suite « Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 13) : Meurtres et gâteaux du diable » de Joanne Fluke

Audio·Roman

« Tout le monde aime Clara » de David Foenkinos

C’est l’histoire de Clara, une adolescente solaire, dont la vie bascule un soir de concert. Mais c’est aussi l’histoire de ses parents : Alexis, un banquier un peu terne qui s’est inscrit à un atelier d’écriture, et Marie, qui travaille dans le cinéma en attendant « le » film qui décrochera la Palme d’or. C’est aussi l’histoire d’Eric Ruprez, un écrivain oublié et aigri, qui dirige l’atelier d’écriture auquel participe Alexis.

Si je vous cite tous ces personnages en introduction, c’est parce que le titre du roman, et les très courtes lignes de la quatrième de couverture (que je vous conseille au passage de ne pas lire pour garder un peu de suspense) m’avaient laissé penser que le personnage principal du roman serait cette jeune fille, Clara, et que ma première surprise a été que le livre commence longuement par l’histoire de ses parents.

Passé cet étonnement, j’ai changé d’avis plusieurs fois au cours du roman (j’aime ? Je n’aime pas ?). Généralement j’aime plutôt bien les romans de David Foenkinos, et je lui reconnais une fois de plus le talent de savoir raconter les histoires de vie, de réussir à se placer successivement dans la peau de personnages qui ont des points de vue différents (l’histoire de Alexis et Marie est bien retranscrite par exemple). En revanche j’ai regretté que l’auteur ouvre trop de voies à explorer dans un seul roman : la vie d’un couple, le destin hors du commun d’une jeune fille, le monde de l’édition et le parcours d’un écrivain, une autre histoire d’amour… C’était un peu trop pour un roman assez court.

Point positif à noter : j’ai découvert ce texte en version audio. Cela faisait un petit moment que j’étais revenue à des lectures 100 % papier, et j’ai apprécié ce retour au livre audio. J’avais (presque) oublié à quel point c’est agréable de se laisser raconter une histoire. Je suis convaincue d’y retourner ponctuellement.

Ecoutez Lire pour la version audio ; lu par François Hatt ; 5h20 d’écoute, 18,90€ pour la version CD