Cosy mystery·Policier

« Les vacances d’Hercule Poirot » d’Agatha Christie

9782253005285-001-TJe poursuis, doucement mais sûrement, le #readChristie2023, qui propose une thématique chaque mois autour des romans d’Agatha Christie, et suggère un livre en particulier. Pour juillet (oui, je suis un tout petit peu en retard…) le choix était : « Les vacances d’Hercule Poirot ». Un bon choix pour l’été ! Je me réjouissais d’avance.

En commençant la lecture, j’ai réalisé que c’était le roman qui avait inspiré le film de 1982 « Meurtre au soleil » avec Peter Ustinov dans le rôle d’Hercule Poirot (et Jane Birkin dans celui de Christine Redfern). Or c’est un film que j’ai regardé il y a quelques mois à peine et que j’avais bien aimé ; un peu vieillot dans le rendu, mais efficace et agréable à regarder. Bref, je me souvenais de la fin (dommage) – même s’il y a quelques détails qui divergent dans le film, c’est une adaptation très fidèle.

Voilà ce qui arrive quand on lit les romans, les BD, et qu’on regarde les films… !

Pourtant, même en connaissant la révélation finale, j’ai apprécié cette lecture. Hercule Poirot s’accorde quelques vacances au soleil, dans un hôtel isolé sur une île. Il y rencontre plusieurs couples, des habitués, des touristes étrangers. Mais quand une femme est retrouvée morte, les vacances de Poirot sont terminées ! Il faut dire que cette femme séduisante, qui faisait tourner la tête de tous les hommes et rendaient les femmes jalouses, ne manquaient pas d’ennemis.

Il y a plein de fausses pistes, de détails qui trouveront leur place dans la résolution de l’énigme… ou qui resteront des fausses pistes…, de quoi jouer avec le lecteur, pour notre plus grand plaisir bien sûr !

S 3-3Le Livre de poche, 6,40€

Poésie

« J’habite désormais juste en dessous du ciel » d’Andrea Thominot

j'habiteCe petit livre de poésie a toutes les qualités : un titre qui est à lui seul toute une promesse de poésie ; un jolie couverture colorée (pourquoi la poésie devrait-elle être éditée derrière des couvertures monochromes?), un format court avec un prix très accessible (5€). Une belle découverte, faite au festival « Voix vives » de Sète.

Oui, la poésie peut aussi être comme ça, à petit prix, joliment présentée. J’allais dire : jeune et dynamique.

Mais parlons surtout du fond, car ce texte au titre prometteur est un très joli poème, qui court sur plusieurs pages et se lit comme une histoire.

Du bruit ou du silence, des petits animaux et des machines bruyantes, des logements qui sont autant de lieux étranges… laissez-vous porter par ce texte aux sonorités chantantes, tantôt mélancolique tantôt décalé.

C’est certain, je vais continuer à lire et relire ce texte, qui a trouvé sa place sur ma table de chevet.

S 3-310 pages au carré, 5€

Roman

« L’Or et le Sel » de Pascale Pujol

PujolLOr-1erPlatWebAttention, coup de cœur !

Après le décès de la matriarche, une famille se résout à vendre la demeure familiale, ce « château » trop grand et trop vieux auquel plus personne ne s’intéresse. Pourtant, au moment de vider les lieux avant l’installation du nouveau propriétaire, les souvenirs remontent, et les regrets aussi.

Au moment de faire les adieux à cette bâtisse, la petite-fille, la belle-fille, la femme de ménage, et même la notaire, ont toutes quelque chose à dire sur ce lieu. Le regret de n’être pas assez venue, d’avoir toujours refusé d’emporter quelques meubles pour soi, le ménage de printemps, le mystère d’un puits que l’on dit à sec… c’est fou tout ce qu’on peut garder en soi d’une maison.

L’écriture est incroyable de justesse et de précision, un mélange de douceur nostalgique et de colère de voir cette maison cédée à un business man. L’auteure a choisi de n’écrire que des témoignages féminins, ce qui crée un fil rouge entre les chapitres. C’est un très beau texte sur le souvenir, sur la puissance des lieux, et finalement sur les liens familiaux. Tout le livre est magnifique, jusqu’au dernier chapitre, poétique et puissant, qui vous donnera la clé du titre.

À lire absolument !

S 3-3Le Dilettante, 160 pages, 16€

Roman

« Le bonheur en Provence » de Peter Mayle

bonheur provenceCe n’est pas parce qu’une idée originale est bonne, voire très bonne, qu’il faut l’essorer jusqu’au bout. Troisième tome de la série provençale débutée avec « Une année en Provence », et poursuivie avec « Provence toujours », on voit bien que l’auteur est arrivé au bout du concept.

Je n’ai pas ri une seule fois dans ce tome, et j’ai même trouvé pénible l’enchaînement de clichés. Les bonnes trouvailles sont de plus en plus rares au fil des tomes.

La seule bonne idée reste de pouvoir piocher dans les courts chapitres, consacrés chacun à un sujet ou une anecdote : Marseille, le foie gras, Pagnol (le pauvre, il ne lui est pas rendu hommage ici).

Je n’ai pas réussi à finir ce livre, pressée de passer à autre chose.

S 1-3Points, 264 pages, 16,90€

Roman

« Provence toujours » de Peter Mayle

Provence-toujoursBien des années après l’avoir lu, je me souviens encore avoir bien ri en lisant « Une année en Provence ». L’auteur, anglais, racontait son installation dans le Lubéron, sa découverte des us et coutumes français, ses déboires avec les entrepreneurs du coin. C’était vraiment très drôle, parce qu’on pouvait, sous les clichés, reconnaître des situations tout à fait vraisemblables – racontées avec plein d’humour et de détachement.

Dans « Provence toujours », l’auteur est maintenant bien installé en Provence. Il n’a donc plus le regard neuf des débuts, mais il continue à raconter les traditions provençales : les truffes, le pastis, le code de la route, tout y passe… mais en moins drôle et moins percutant que dans le premier tome.

Les chapitres peuvent se lire indépendamment les uns des autres, car chacun parle d’une anecdote ou d’un thème en particulier. C’est plus long et moins amusant que le premier tome, même si quelques chapitres font encore sourire : la recherche d’un trésor dans le jardin, la recherche d’un bien immobilier dans les secteurs les plus prisés, ou encore le dernier chapitre sur les bizarreries de la langue française. Dans ces chapitres-là, on retrouve tout l’humour « british » qui a fait le succès du premier roman.

S 2-3Points, 240 pages, 7,90€

Cosy mystery·Policier

« Jeux de glaces » d’Agatha Christie

9782253046875-001-TJ’ai pris un peu de retard dans le challenge #ReadChristie2023, et cela résulte sans doute de quelques déceptions dans les lectures imposées des derniers mois. Je me rends compte que les romans d’Agatha Christie vers lesquels je reviens le plus facilement sont ceux construits sur ma trame préférée, le huis-clos et l’enquête d’un héros récurrent, Hercule Poirot étant mon chouchou.

« Jeux de glaces » est construit sur ce modèle, même si c’est Miss Marple qui enquête cette fois-ci. Elle y joue quasiment le même rôle que Poirot, invitée dès le début du roman dans la demeure familiale de son amie d’enfance, Carrie-Louise. Celle-ci serait menacée d’empoisonnement.

Mais lors d’une soirée, c’est un autre invité qui est assassiné.

Comme toujours, il y a beaucoup de personnages, donc il faut rester attentif. Mais l’intrigue est bien faite, le suspense fonctionne bien jusqu’au dénouement. J’ai à nouveau envie de poursuivre ce challenge de lecture, d’autant plus que je retrouverai Hercule Poirot dès la prochaine lecture !

S 3-3Le Livre de poche, 218 pages, 5,60€

Biographie·Roman

« Victor Hugo vient de mourir » de Judith Perrignon

9782266273367ORISi les obsèques de célébrités sont aujourd’hui largement couvertes médiatiquement, il ne faut pas oublier que les adieux aux grandes personnalités ont toujours existé. Ainsi, lorsque Victor Hugo est sur le point de rendre son dernier souffle, c’est le Tout-Paris qui s’agite sous ses fenêtres. Journalistes, lecteurs, et même ses détracteurs, ne peuvent ignorer ce moment qui vient mettre un terme à une vie riche en œuvres et en engagements.

Si le livre est un roman, il fait vivre au lecteur les dernières heures de Victor Hugo, puis sa mort, presque comme un récit d’archive – j’imagine d’ailleurs le gros travail de documentation qui a dû être réalisé. Quel sera le dernier hommage rendu ? En faire trop, ce serait cautionner des engagements qui ne plaisaient pas à tout le monde ; enterrer ce grand homme dans la discrétion ferait courir le risque d’une révolte de la population. C’est finalement au Panthéon que Victor Hugo sera inhumé, lors de funérailles nationales.

Le format est assez court, ce qui est plutôt bien vu – je n’aurais pas imaginé 300 pages sur le sujet, quand même.

Merci à Yves du blog lyvres.fr qui est toujours de bon conseil, et dont la chronique m’a donné envie de découvrir ce texte.

S 3-3Pocket, 168 pages, 6,40€

C'est mercredi, on lit avec les petits !·Roman

« Broadway Limited (tome 3) : Un thé avec Grace Kelly » de Malika Ferdjoukh

couvferdjoukhbroadwaylimited3_cmjnCette série dont j’achève le troisième et dernier tome est une série jeunesse de très grande qualité ; et croyez-moi elle se lit très bien quand on est adulte !

Le troisième tome est dans la continuité des deux premiers : on y retrouve avec grand plaisir le groupe de jeunes filles qui habitent la pension Giboulée, à New-York dans l’après-guerre.

Elles sont danseuse, mannequin ou actrice, et elles ont des rêves plein la tête. Il y aussi un jeune homme, Jocelyn, un Français qui était le point de départ du premier tome mais qui est beaucoup moins présent dans celui-ci. J’ai retrouvé tout le plaisir de lecture du début, à suivre ces tourbillonnantes jeunes filles, enthousiastes, parfois sérieuses, parfois légères, qui se chamaillent pour la salle de bains, courent les castings, se réjouissent des réussites des unes et des autres. Elles pensent aussi aux garçons, avec toute la fraîcheur de leurs dix-sept ans. Le tout se joue dans un New-York artistique de carte postale, mais où ni le maccarthysme ni la ségrégation Noirs / Blancs ne sont occultés.

Je ne sais pas conseiller l’âge à partir duquel cette série peut être lue : car si les histoires des jeunes filles sont faciles à lire, il y a beaucoup de références artistiques ou de société qui risquent d’échapper aux plus jeunes – et ce serait dommage de ne pas reconnaître Ginger Rogers, Grace Kelly, Fred Astaire ou Woody Allen parmi les personnages secondaires.

S 3-3L’Ecole des loisirs, collection M+ poche, 644 pages, 11€

Biographie

« Elon Musk » de Cyril de Sousa Cardoso

Capture d’écran 2023-07-14 205050J’aime bien les biographies. Quelle que soit la personnalité qui en est l’objet, c’est toujours intéressant de découvrir le parcours d’une personne hors norme, de voir ce qui l’a construite, ses choix, les risques qu’elle a pris.

Elon Musk est une personnalité complexe, aimée ou détestée. Fondateur de Tesla, membre essentiel de l’équipe qui a bâti PayPal, conquérant créateur de SpaceX, ses multiples casquettes donnent le vertige. Car l’homme n’est pas seulement un business man. La biographie raconte comment, enfant solitaire et malmené, il s’est réfugié dans les livres et y a développé un « esprit ingénieur » brillant. A douze ans, il avait déjà créé son propre jeu vidéo, qu’il revendait pour 500 dollars à un magazine. La suite n’a fait que confirmer ses ambitions.

Si la biographie dresse un portrait globalement positif d’Elon Musk, ses défauts et ses erreurs ne sont pas masquées. Les risques pris sont racontés avec une certaine admiration, que l’on ne peut pas blâmer tant le parcours est incroyable.

Quelques éléments de sa vie privée sont abordés, mais sans voyeurisme ; l’essentiel du portrait est ailleurs.

Ayant lu récemment l’autobiographie du patron de Disney, cette biographie-là n’a rien à voir : elle met davantage en avant les moteurs de l’humain ; et même s’il est parfois affaire de « gros sous », c’est raconté sous l’angle du projet, de l’ambition, et pas juste de l’organisation d’un conseil d’administration. Le livre n’est pas trop long, ce qui permet de se concentrer sur l’essentiel et d’avaler les chapitres comme dans un roman.

A noter, le bel effort de citation des sources en fin de livre.

S 3-3Ed Mardaga, 192 pages, 19,90€ ; reçu dans le cadre d’une « Masse critique Babelio »

Roman

« La règle de quatre » de Ian Caldwell et Dustin Thomason

La-regle-de-quatreQuatre copains fréquentent l’université de Princeton. Ensemble, ils font les quatre cents coups, explorent les galeries interdites des souterrains, s’amusent des traditions ridicules du campus. Deux d’entre eux ont décidé de percer le mystère d’un livre codé vieux de plusieurs siècles : l’un parce qu’il en a fait le sujet de sa thèse, l’autre parce que son père y a consacré sa vie.

L’énigme et les explications des tentatives de résolution ne sont pas très limpides, j’aurais aimé que le défi à relever soit plus clair et plus explicite pour que je puisse prendre part aux recherches.

Heureusement, toute l’histoire autour est intéressante, l’ambiance oscille entre « Da Vinci code » et « Le cercle des poètes disparus ». Le campus décrit coche toutes les cases d’une image d’Epinal des études à l’américaine, entre amitiés et soirées

S 3-3Michel Lafon poche, 458 pages, 8,50€