Ma découverte de l’œuvre de Proust est assez originale. Pour ceux qui n’ont pas suivi mes précédentes chroniques, j’avais d’abord commencé par lire le texte original, qui m’est tombé des mains et que je n’ai pas rouvert pendant des années. Puis j’ai découvert les premiers tomes de la formidable adaptation en BD par Stéphane Heuet, un petit bijou visuel qui se base sur le texte original et qui m’a donné envie de réessayer de lire Proust dans le texte. Et quand j’ai lu la chronique d’un lecteur sur cette adaptation en manga, j’ai été intriguée. Quel challenge de synthétiser toute la « Recherche » dans un manga de 384 pages ! Les éditeurs ont pris la précaution de mettre un encart au début du livre pour préciser que c’est une adaptation qui ne dispense pas de la lecture des romans, comme une première approche pour découvrir ces textes. Et c’est exactement comme ça que j’ai abordé ce livre, comme on verrait un film avant de lire le livre. Cela donne les grandes lignes, cela permet de situer les personnages, et pour le reste, allez lire le roman…
Je ne suis pas du tout une experte de Proust et n’ai pas tout lu de son œuvre. Pour ce que j’en connais, je trouve que malgré les larges coupes indispensables pour tenir dans un format court, et malgré un ordre qui me paraît modifié dans le déroulé, on retrouve bien les personnages clés, les passages incontournables, et les conclusions métaphysiques de l’auteur, son rapport au temps,… Donc cela fonctionne plutôt bien et la promesse initiale est tenue !
Une particularité de ce manga est qu’il se lit comme un livre européen et non pas dans le format japonais des mangas.
Je ne suis pas très fan des bruitages écrits et des commentaires pour préciser les attitudes des personnages, qui n’apportent pas grand-chose ici, les dessins étant déjà réussis et expressifs.
Sans forcément reprendre le texte initial comme dans la BD de Stéphane Heuet, quelques phrases incontournables (« longtemps je me suis couché de bonne heure » etc) auraient apporté la cerise sur le gâteau.
En tout cas c’est vraiment une bonne entrée en matière à mettre dans les mains de tous ceux qui n’arrivent pas à lire les romans mais sont curieux d’en découvrir l’histoire et les personnages.
Editions Soleil, 384 pages, 8,50€
Tous les lecteurs de Marcel Proust et ceux qui s’intéressent à sa vie connaissent forcément ce prénom : Céleste.
Lire une bande dessinée est souvent pour moi une « pause » entre des lectures de romans très épais ou très marquants, un peu comme une transition douce.
Dans ma liste de livres à lire « un jour » figure depuis longtemps d’autobiographie de Simone Veil. Mais jusqu’ici je n’ai jamais réussi à me lancer dans cette lecture car la vie de cette femme, incroyable par certains aspects, est aussi marquée d’événements tragiques et en particulier sa déportation en 1944 avec sa mère et sa sœur.
Feuilleter ce livre m’a tout de suite envie de le lire. Quel était donc cet étrange objet littéraire non identifié, ni roman, ni bande dessinée, ni vraiment roman graphique… inclassable, quoi. Une preuve ? Les personnages sont… des ronds.
Renaissance. Bianca va bientôt se marier, mais elle déplore de ne rien connaître de son futur époux. Sa marraine lui confie alors un secret : depuis des générations, les femmes de la famille se transmettent une peau d’homme. En enfilant cette peau, une femme peut se faire passer pour un homme. Bianca décide de s’en servir pour infiltrer le quotidien de son futur mari, et ainsi mieux le connaître.
J’avais vu des affiches sur la série adaptée de ces mangas ; c’est ce qui m’a donné envie de découvrir la version livre.
Ce deuxième tome est la parfaite continuité du premier.
Quand Myamoto entre dans la bibliothèque de « La Rose trémière », c’est tout un univers qu’il y découvre : il y a cette maman surprotectrice qui y passe des heures avec son fils, des enfants, deux jeunes filles charmantes qui y sont employées. Mais surtout, il y fait la connaissance de Mikoshiba – le personnage central de l’histoire. C’est lui, le « maître des livres ».
Dans cette collection éclectique d’adaptations en BD de romans d’Agatha Christie, celle-ci est l’une des meilleures. On retrouve tous les « codes » du roman d’Agatha Christie (des fausses pistes aussi nombreuses que les personnages) dans une version joliment dessinée et aussi claire dans les illustrations que dans le texte. Ainsi, même si le lecteur peut soupçonner plusieurs personnages au fil de sa lecture, il progresse pas à pas ; les noms ou fonctions des personnages sont rappelés autant que nécessaire pour ne pas tout mélanger.