BD

«Les Zola» de Méliane Marcaggi et Alice Chemama

les-zolaIl m’a suffi de voir une seule planche de cette BD pour être séduite et pressée de découvrir la BD au complet. Et je n’ai pas été déçue, bien au contraire !

Cette biographie de Zola est incroyablement bien dessinée, avec des aquarelles aux couleurs tantôt vives, tantôt plus douces, et des détails qui rendent les personnages très expressifs (allez voir les regards page 6 ou page 83 par exemple). L’histoire commence dans la jeunesse d’Émile Zola, qui vit encore chez sa mère et fréquente des artistes comme Cézanne ou Manet. Le mouvement impressionniste est en marche et fait scandale. Zola se rêve écrivain, et c’est la rencontre avec Gabrielle qui va l’aider à s’engager sérieusement et méthodiquement dans cette voie.

Les amours de Zola, mais aussi les lieux et les scènes qui inspirent ses romans, sont au cœur de cette BD qui s’achève après la mort de l’écrivain. J’aurais volontiers pris plus de temps sur certains passages qui sont traités un peu vite (notamment l’affaire Dreyfus et le rôle de Zola sont sans doute incompréhensibles pour qui n’a pas déjà des éléments historiques en tête). Une vie si riche aurait pu sans difficulté remplir deux tomes, et j’aurais lu le deuxième avec grand plaisir, tant cette BD est réussie.

C’est aussi une BD que l’on peut prendre plaisir à relire plusieurs fois, pour revoir les dessins et en regarder les détails de chaque planche. Pour un premier album, la jeune Alice Chemama qui signe les dessins frappe fort : on en redemande !

S 3-3Dargaud, 116 pages, 19,99€

BD

«  Culottées » de Pénélope Bagieu

culottéesNous connaissons tous des portraits de femmes célèbres qui ont marqué l’histoire, mais Pénélope Bagieu a fait le choix de mettre en valeur des femmes moins connues, mais dont les vies ne sont pas moins passionnantes.

Dans son style tout particulièrement reconnaissable, elle croque dans de courtes BD de quelques pages des portraits à la fois sérieux sur le fond et un peu décalés sur la forme. Ces femmes qui, selon le sous-titre de l’ouvrage, « ne font que ce qu’elles veulent » sont des anonymes ou des femmes d’affaires, rebelles, chamane, actrice… L’intérêt du livre réside dans la variété des portraits.

J’ai particulièrement aimé deux portraits parmi les huit présentés dans cette première partie.

Le premier, c’est celui de Margaret Hamilton, actrice américaine qui a interprété notamment la méchante sorcière dans « Le magicien d’Oz » ; les anecdotes autour du rôle phare de sa carrière sont très amusantes et redonnent beaucoup d’humanité à celle qui a effrayé des générations d’enfants !

Le second est celui de Annette Kellerman, championne de natation après avoir vaincu la polio, et qui a contribué à sa manière à libérer le corps des femmes en créant un maillot de bain à l’origine des maillots de bain moderne.

Et voilà encore un livre qui va augmenter ma pile de lectures, car maintenant je suis à la recherche d’une biographie de Annette Kellerman. Un livre qui donne envie d’autres livres, c’est toujours un bonheur.

S 3-3Folio, Livre I, partie 1

BD

« Meurtre au Mont-Saint-Michel » de Djian et Jaffredo

501 MEURTRES MT ST MICHEL[VO].inddAh, l’influence d’une couverture de livre pour se décider à le lire… On pourrait écrire inlassablement dessus. Et ce qui est vrai pour les romans l’est a fortiori encore plus pour les bandes dessinées. Si j’ai décidé de lire « Meurtre au Mont-Saint-Michel », c’est d’abord parce que le dessin de couverture m’a séduite. Et aussi, c’est vrai, parce que je lis pas mal de romans policiers en ce moment et que j’avais envie de lire une BD policière.

L’histoire se passe en 1936. Alors que l’Europe est en plein tourment, le Mont-Saint-Michel est encore préservé, vase clos que seules les nouvelles qui arrivent en lisant le journal viennent perturber. Ici tout le monde se connaît. Lorsque la petite Lucie disparaît mystérieusement, juste après le meurtre de la bonne du curé, ses parents sont fous d’inquiétude. Le maire prend la direction des recherches, et entraîne avec lui tous les habitants du Mont. On a vu un étranger vagabonder depuis plusieurs jours, il n’est sans doute pas innocent…

Tout au long de la BD, les dessins ont été à la hauteur de la promesse de la couverture. Quiconque a déjà eu le bonheur de se « perdre » dans les ruelles du Mont (je ne parle pas de la rue principale noyée sous les touristes et les boutiques de « souvenirs »), retrouvera dans cette BD le charme des ruelles, des escaliers interminables, et cette sensation d’être dans un monde à part.

Même si le format de la BD (une quarantaine de pages) est un peu juste pour avoir le temps d’installer des fausses pistes et des rebondissements, et creuser un peu plus la psychologie des personnages, le scenario tient la route et forme, avec les dessins, un ouvrage cohérent et plutôt plaisant à lire.

S 2-3Glénat, scénario : Jean-Blaise Djian, dessins : Marie Jaffredo

BD

«Bidochon – Maison, sucrée maison » de Christian Binet

bidochon04_1034J’ai lu cette BD pour la première fois il y a bien des années, et je me souviens qu’elle m’avait déjà bien fait rigoler. En parcourant une bibliothèque cet été, je suis tombée par hasard dessus et je l’ai relue, avec autant de plaisir que la première fois (même si je me souvenais de certaines blagues), un peu comme on revoit un film comique devenu un classique.

Robert et Raymonde Bidochon sont décidés : fini l’appartement en HLM, ils vont faire construire leur maison. Après une escroquerie et des châteaux en Espagne, ils redescendent sur Terre pour un projet plus modeste. Mais la construction de leur maison ne va pas (du tout) se passer comme prévu : entrepreneurs, agents immobiliers, promoteurs, semblent tous se liguer contre les Bidochon ! Les rebondissements cocasses s’enchaînent jusqu’à la toute dernière page de cette BD qui sent le vécu. C’est culte !

S 3-3Fluide glacial

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«Les Cahiers d’Esther, histoires de mes 10 ans» de Riad Sattouf

estherEsther a neuf ans (oui, passons sur cet étrange décalage avec le titre), et sur la base de son quotidien, Riad Sattouf a écrit cette BD pleine de charme.

Esther va à l’école, a des copines, déteste les garçons (sauf son papa), part en vacances chez sa grand-mère, aime Kendji Girac et Black M. C’est une petite fille de son époque, plutôt bien dans sa peau… et qui rêve d’avoir un iPhone. Chroniques d’une pré-adolescente ordinaire, les « Cahiers d’Esther » peuvent plaire aussi bien aux jeunes lectrices qu’à leurs parents, et peut rappeler aux autres adultes leurs souvenirs de cour de récréation. Car si Esther est bien ancrée dans les années 2010, on pourrait la transposer assez facilement la transposer dans d’autres époques (il suffirait de changer les noms des chanteurs stars!).

Sans être une BD humoristique, c’est une lecture agréable et plutôt positive. Je ne connaissais Riad Sattouf que de nom, et cette première lecture me donne envie de découvrir d’autres titres du même auteur. J’ai d’ailleurs découvert qu’il existe deux autres tomes des « Cahiers d’Esther » : à découvrir !

S 3-3Allary Editions

BD

« Astérix et la Transitalique» de Didier Conrad et Jean-Yves Ferri

La sortie d’un nouvel album d’Astérix est toujours un événement. Je ne sais même pas qui les écrit ni qui les dessine (pardon à eux). Ainsi va la prestigieuse mais ingrate mission de poursuivre l’œuvre d’Uderzo et Goscinny. Souvent je n’aime pas les « nouveaux » albums autant que ceux de mon enfance. J’ai lu, relu, re-relu… Lire la suite « Astérix et la Transitalique» de Didier Conrad et Jean-Yves Ferri

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« A boire et à manger avec Sonia Ezgulian (tome 4) » de Guillaume Long

En flânerie dans les rues de Saumur, je rentre par réflexe dans une librairie, et là je m’écrie : « tiens, il en a sorti un nouveau ! ». « Il », c’est le talentueux Guillaume Long, dont j’ai déjà dévoré les trois premiers tomes de « A boire et à manger », une BD drôlissime sur la cuisine. Et donc le « nouveau »… Lire la suite « A boire et à manger avec Sonia Ezgulian (tome 4) » de Guillaume Long

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« Tintin au pays des Soviets » de Hergé

tintin sovietsPendant des années, « Tintin au pays des Soviets » est resté indisponible à la vente. Premier opus des « Aventures de Tintin », et clairement différent des suivants, il était une sorte d’OVNI dans la série, dont seuls les connaisseurs s’étonnaient de ne pas le voir figurer au dos des autres bandes dessinées du héros belge.

Il y a bien longtemps que cet opus est à nouveau disponible – il faut dire que le business autour de Tintin pouvait difficilement continuer à faire l’impasse sur ce numéro de collection.

Comme je vous le disais, cette première aventure de Tintin se distingue des suivantes ; et la principale différence est qu’elle était la seule à être en noir et blanc. Voilà que cette différence est maintenant gommée, une nouvelle version en couleurs venant en effet de sortir. Lire la suite

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« Suite française » d’Emmanuel Moynot (d’après Irène Nemirovsky)

suite1940. C’est la guerre. L’exode jette sur les routes de France des couples, des familles. Qu’ils soient bourgeois ou simples employés, ces personnages anonymes participent (hélas pour eux) à une fuite historique.

J’avais lu il y a plusieurs années le roman « Une suite française » d’Irène Némirovsky. Cette adaptation en bande dessinée apporte un plus par rapport au roman, car elle rend les personnages plus tangibles, et les imprime davantage dans la mémoire. Le choix du noir et blanc semble une évidence pour illustrer une sombre époque. Lire la suite