On ne compte plus les romans qui abordent le sujet de l’amour maternel, mais rares sont ceux qui parlent de l’amour qu’un père ressent pour son fils. La première impression que j’ai eue en écoutant ce roman a été : un père qui parle ainsi de l’amour qu’il ressent pour son fils, c’est rare et c’est beau. Dès les premières minutes d’écoute, j’ai su que j’avais à portée d’oreilles un roman qui allait me toucher.
Ambroise est un vieil homme rongé par le chagrin. Depuis trois longues années, il n’a plus de nouvelles de son fils Vincent. S’il était mort, il le saurait, n’est-ce pas ? Et Ambroise en est convaincu : Vincent est vivant. Alors, pourquoi n’écrit-il plus, pourquoi laisse-t-il son père dans la solitude et l’inquiétude ?
Je n’irai pas plus loin dans le résumé, car vous en dévoiler plus nuirait au plaisir d’écoute. Mais on apprend assez vite pourquoi Vincent ne donne plus de nouvelles.
Tout le roman est écrit avec une grande sensibilité, bien retranscrite d’ailleurs par la lecture de Daniel Nicodème. J’ai beaucoup aimé l’ambiance du livre, les grands espaces, et le rapport des personnages à la nature. Il y a très peu de personnages d’ailleurs dans ce roman, ce qui accentue l’impression d’isolement au sein d’une nature immense. Ambroise, homme simple et droit, est une figure paternelle pleine d’amour. Le sujet de la parentalité, de l’éducation des enfants pour en faire des êtres libres, est très bien abordé dans ce roman : pas de cliché ni de théorie psy, juste les réflexions d’un père (et de la mère aujourd’hui décédée) qui voudrait ne jamais voir son enfant partir mais sait qu’il ne peut pas lutter contre. Ambroise est passionné par les oiseaux migrateurs, et toute une partie de la poésie de ce roman vient aussi des analogies avec les oiseaux, leurs migrations, leur vie au rythme sans fin des saisons qui passent.
C’est un beau texte, d’une sensibilité touchante, et une belle surprise aussi car je n’avais jamais lu ni écouté de roman de Christian Signol (bien que je le connaisse de nom, évidemment). Pour une première, c’est réussi.
Audiolib, 4h30 d’écoute, 22,50€