Cosy mystery·Policier

« La plume empoisonnée » d’Agatha Christie

9782253032915-001-TJe continue le #readChristie2023, et pour le mois de mars et le thème de la peur, j’ai suivi la recommandation de lecture : « La plume empoisonnée ».

Jerry espérait profiter du calme de la campagne pour sa convalescence. Accompagné de sa sœur, il s’installe dans un petit village. Mais bientôt, sa sœur et lui reçoivent des lettres anonymes. Est-ce parce qu’ils sont nouveaux venus ? Cela aurait pu être une explication, mais peu à peu les langues se délient et Jerry comprend que tous les villageois reçoivent ce genre de missives.

Mais les plaisanteries du corbeau prennent une autre dimension quand elles aboutissent au suicide d’une femme…

Si le roman fait appel à miss Marple, ce n’est qu’à la toute fin de l’histoire. Elle est loin d’être le personnage central de l’histoire. A tel point que j’ai vérifié que c’était bien elle l’enquêtrice ! Il y a beaucoup de personnages, donc c’est assez dense de suivre qui a reçu quelles insultes et pourquoi. Ce n’est pas le meilleur Christie à mon goût, alors j’attends maintenant la lecture d’avril !

S 2-3Le Livre de poche, 221 pages, 6,40€

Policier

« Le chalet des disparus » de Ruth Ware

9782265155589ORIJ’adore les romans de Ruth Ware, petits bijoux de thrillers psychologiques comme je les aime. Dans « Le chalet des disparus », j’ai retrouvé ce que j’avais aimé dans ses précédents romans : un quasi huis clos, des personnages mi-anges mi-démons, des faux-semblants, une énigme.

Dans un chalet perdu en haute-montagne, toute l’équipe d’une start-up est en séminaire. L’ambiance est tendue entre les membres de l’équipe, et Erin et Danny, les deux hôtes du chalet, font de leur mieux pour que le séjour se passe bien. Jusqu’à ce que l’un des participants du séminaire disparaisse. Et ce n’est pas un accident…

Roman idéal pour l’hiver, sur fond de paysages enneigés et de chalet isolé, j’ai eu du mal à le poser. Les chapitres sont très courts, rythmés, parsemés de fausses pistes… Un bon page-turner, quoi !

Le dénouement arrive un peu vite (la clé principale de l’intrigue est révélée environ 100 pages avant la fin), mais j’ai quand même beaucoup apprécié cette lecture jusqu’au bout. Et j’ai noté pour de futures lectures les titres de Ruth Ware que je n’ai pas encore lus !

S 3-3Fleuve éditions, 432 pages, 22,90€

Cosy mystery·Policier

« Les dames de Marlow enquêtent (tome 2) – Il suffira d’un cygne » de Robert Thorogood

marlow2Quel plaisir de retrouver les drôles de dames de Marlow ! J’ai résisté à l’envie de lire la version papier dès sa sortie, préférant attendre la version audio. J’avais tellement ri en écoutant la version audio du premier tome !

J’ai retrouvé dès le début de l’écoute les voix de Judith, Becks et surtout Suzie, à travers la voix de Rachel Arditi. Sa lecture est géniale, les voix collent bien aux personnages et les rendent uniques. C’est un vrai plaisir d’écoute, je crois que j’aurais pu écouter tout le roman audio d’un coup !

Quelques mots sur l’histoire (quand même). Devenue célèbre grâce à l’aide qu’elle a apportée dans une première enquête, Judith est conviée par un notable de Marlow à une réception qu’il donne avant son mariage avec une jeune femme. Craint-il qu’un meurtre soit commis, pour souhaiter la présence de cette enquêtrice hors normes ?

Malheureusement pour lui, c’est lui-même qui décède lors de la réception. Et les trois dames de Marlow, Judith la verbicruciste, Suzie la promeneuse de chiens (elle me fait trop rire) et Becks la femme du vicaire, reconstituent leur trio pour enquêter… à leur manière, et au plus grand désarroi de l’enquêtrice officiellement en charge de l’affaire ;

C’est drôle, original, rythmé, et lu avec beaucoup de talent par Rachel Arditi. J’espère tellement qu’il y aura une suite !

S 3-3Audiolib, lu par Rachel Arditi, 9h11 d’écoute, 24,90€ pour la version CD

Cosy mystery·Policier

« Le crime est notre affaire » d’Agatha Christie

9782253038375-001-TJe poursuis le challenge du #ReadChristie2023 ; ce mois-ci le thème de « l’objet contondant » m’a amené à (re)lire « Le crime est notre affaire » (même si le choix de ce livre n’est pas immédiat car c’est un recueil de nouvelles, j’ai choisi de suivre la préconisation « officielle » du challenge de février).

J’avais déjà lu ce roman il y a de nombreuses années, et je n’en avais pas gardé un souvenir mémorable. En revanche, je me souviens très bien des adaptations cinématographiques avec Catherine Frot et André Dussolier ! Alors, certes, ils sont un peu loin de Tommy et Tuppence Beresford (les héros) qui ont 25 ans dans le livre, mais j’ai gardé le souvenir de films très plaisants.

Tommy et Tuppence, mari et femme, aiment s’amuser et se taquiner. Halte à l’ennui ! Ils décident de reprendre une agence de détectives… à leur manière, facétieuse et théâtrale. Le livre est composé d’une dizaine de nouvelles, chacune étant une enquête indépendante. Le format de nouvelles permet de bien rythmer la lecture, même si j’ai trouvé les histoires assez inégales (avec pour certaines des fins évidentes). Les deux personnages principaux sont en revanche plus sympathiques que dans mon souvenir, et je me suis surtout amusée de leurs mises en scène pour épater leurs clients.

S 2-3Le Livre de poche, 252 pages, 6,40€

Policier

« Un œil bleu pâle » de Louis Bayard

9782749176352ORIAvant de lire ce livre, je ne connaissais pas le film qui en est inspiré. J’ai donc découvert cette histoire de A à Z.

Première moitié du XIXe siècle. Gus Landor, un civil, participe à l’enquête interne menée après la mort d’un élève officier. Mort particulière, puisque le coeur et les parties génitales de la victime ont été prélevés.

Pour avancer dans son enquête, Gus Landor a besoin de quelqu’un du sérail. Il choisit un élève pour lui apporter des informations – et pas n’importe quel élève : le jeune Edgar Poe, poète en herbe, qui se révèle un enquêteur zélé.

Le parti pris du roman (faire de Poe le personnage central, bien avant qu’il soit publié et célèbre) est plutôt une bonne idée, même si je ne savais jamais ce qui appartenait au personnage ou avait réellement existé.

L’univers de l’école militaire aurait pu être ennuyeux, mais finalement cela ne nuit pas à l’histoire car le lieu n’est pas central dans l’histoire et le drame aurait pu se produire dans n’importe quelle école ou n’importe quel pensionnat strict de jeunes hommes.

Le duo formé par Gus Landor et Edgar Poe fonctionne bien, les deux personnages ont deux personnalités différentes qui se complètent.

J’ai en revanche trouvé beaucoup de longueurs dans le roman : pour me tenir captivée sur 700 pages, j’ai besoin de plus de rebondissements, plus de rythme ou plus d’attachement pour les personnages.

La fin est assez inattendue et plutôt bien trouvée. J’aurais juste aimé quelques bonnes trouvailles comme celle-là distillées dans le reste du roman.

S 2-3Le Cherche Midi, 688 pages, 21€

Cosy mystery·Policier

« Je ne suis pas coupable » d’Agatha Christie

9782253029526-001-TCette année, j’ai envie de participer au #readChristie2023. Le principe ? Chaque mois, des lecteurs du monde entier lisent en même temps une œuvre d’Agatha Christie, sur un thème commun défini par Agatha Christie Ltd. Cette année, le fil rouge de ces lectures sera « Methods & Motives » (« méthodes & mobiles ») et le mois de janvier est consacré à la jalousie.

Plusieurs lectures sont possibles sur ce thème ; j’ai choisi de suivre la recommandation « officielle » du challenge, en lisant « Je ne suis pas coupable » (« Sad cypress » en version originale). Sur le coup, je ne me souvenais pas de l’histoire, mais à la moitié de l’intrigue (quand le meurtre se produit), des images me sont revenues – en plus de l’avoir lu, j’en ai sûrement déjà vu une version filmée.

J’ai adoré me replonger dans ce roman, que j’ai dévoré en deux soirées seulement. L’histoire est celle d’Elinor Carlisle, accusée d’avoir tuée une jeune domestique que sa tante mourante comptait mettre sur son testament – au risque de réduire la part d’héritage d’Elinor. Tout, absolument tout, accuse Elinor : ses sentiments envers la jeune domestique ; son mobile ; son attitude avant le meurtre.

Poirot est appelé à la rescousse ; lui seul semble pouvoir sauver Elinor. Il arrive au milieu du roman et relance l’histoire.

J’ai passé un (enfin, deux) très bon(s) moment(s) de lecture, plongée dans la quête de vérité, me disant qu’elle ne pouvait pas être coupable, tout en me demandant comme Poirot pourrait sortir Elinor de là…

La fin est à mon avis impossible à trouver pour le lecteur, même si elle fait son petit effet et fonctionne assez bien.

Voilà, le challenge commence bien cette année ! Et je publie ma chronique l’avant dernier jour du mois de janvier… j’essaierai d’anticiper un peu plus le mois prochain !

A noter, j’ai choisi ce mois-ci la version du Livre de poche, un peu moins chère que celle du Masque ; et je regarde avec envie les très jolies couvertures des éditions étrangères, dont je ne retrouve pas l’originalité sur les versions françaises. On verra pour les prochains mois ! J’ai déjà des éditions différentes dans ma bibliothèque, donc j’ai renoncé à avoir tous mes Christie dans la même collection.

S 3-3Le Livre de poche, 224 pages, 6,40€

Cosy mystery·Policier

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 7) : Meurtres et cheesecake aux cerises » de Joanne Fluke

9782749176192ORISans mauvais jeu de mots, j’attends chaque nouveau tome des enquêtes d’Hannah Swensen avec une gourmandise non dissimulée. Je me suis attachée à cette pâtissière qui, n’ayant pas officiellement le droit d’enquêter, se contente de « fouiner » – et résout ainsi les enquêtes plus vite que le shérif du coin.

Cette enquête-ci change un peu des précédentes : dès le prologue, le lecteur sait qui va mourir, et à peu près dans quelles circonstances. Mais ensuite le premier chapitre démarre quelques jours plus tôt. Et l’essentiel du roman se passe avant le meurtre. Lake Eden est en ébullition depuis qu’un film doit être tourné dans la petite ville, et que de nombreux petits rôles ont été confiés aux habitants – notamment à Tracey, l’adorable nièce d’Hannah. Hannah retrouve des amis qu’elle a connus pendant ses études, dont le charmant Ross qui ne la laisse pas insensible. Voilà donc Hannah avec un troisième prétendant ! Nous l’avions quittée au tome précédent avec deux demandes en mariage (celle de Mike et celle de Norman) ; l’arrivée de ce troisième homme rebat un peu les cartes (et évite aussi la répétition dans ce triangle amoureux, qui pour moi est le point négatif de cette série car l’histoire tourne en rond).

Pour le reste, j’ai retrouvé tout ce que j’aime dans la série, et bien sûr j’ai envie de manger du cheesecake ! Encore une fois, j’ai passé un très bon moment de lecture, distrayant, léger, et j’attends déjà avec impatience le prochain tome, « Meurtres et tarte au citron vert » dont la sortie en France est annoncée pour le mois de mai.

S 3-3Le Cherche Midi, 416 pages, 15,90€

Policier

«Non officiel » de Dan Fesperman

9782749165752ORIAïe aïe aïe, aujourd’hui ma chronique ne sera pas très enthousiaste…

La couverture était de bon augure, assez efficace, le résumé me laissait en revanche un peu hésitante (une histoire de CIA ?) mais je sais que cela ne veut pas toujours dire grand-chose… D’autant plus que l’histoire se déroule sur deux périodes (1979-2014), ce qui laisse la possibilité de faire des histoires parallèles. Hélas je me suis beaucoup ennuyée, j’avoue même m’être forcée à lire le roman jusqu’à la fin. L’histoire est celle d’Hélène, agent secret à Berlin en 1979, qui entend une conversation qu’elle n’aurait pas dû entendre et qui en plus assiste au viol d’une jeune femme par un personnage haut placé dans son organisation. La voilà en danger.

L’histoire parallèle est celle, trente ans plus tard, du meurtre horrible d’Helen et de son mari par leur propre fils. Mais leur fille, qui elle est toujours vivante, décide de se lancer dans sa propre enquête, persuadée de l’innocence de son frère. Elle est pour cela aidée d’un détective privé un peu louche, avec qui elle fait équipe.

Le récit tient la route, les allers-retours dans le temps sont assez bien faits pour que le lecteur ne s’y perde pas ; mais j’ai trouvé que cela manquait de rebondissements, de progression dans l’histoire. Et finalement la partie de 2014 est plus intéressante que les histoires d’espions en 1979. Il y a pourtant quelques passages auxquels j’ai davantage accroché, mais cela n’a pas tenu sur la longueur et j’ai fini par m’ennuyer tout simplement. Tant pis, ce n’était pas un livre pour moi.

S 1-3Le Cherche-Midi, 496 pages, 23,50€

Policier·Roman

«Morts en débit » de Eric Vernassière

eric-vernassiereEric Vernassière est déjà l’auteur de deux romans, dont « Grèves de la fin… » que j’avais chroniqué sur le blog. Il continue son chemin d’auteur avec un roman plus proche du polar, au titre clin d’oeil à Louis-Ferdinand Céline dont il est un lecteur fervent tout en gardant la juste distance avec les convictions de l’écrivain.

« Morts en débit » n’est pas un roman d’enquête au sens propre, car dès le début du roman le lecteur a connaissance des crimes de Roger Miremont, incendiaire d’un bidonville d’immigrés italiens. On est en 1934, la guerre gronde mais beaucoup ne veulent pas y croire, et les nationalismes s’exacerbent. Roger est une « petite main », il agit par conviction mais il est aussi un pantin idéal pour ceux qui veulent agir sans se salir les mains.

L’inspecteur Fradin, homme droit et intègre, est chargé de l’enquête et ne cèdera ni devant les intimidations, ni devant la hiérarchie.

Les femmes ne sont pas en reste dans ce roman, et derrière les maîtresses sensuelles se cachent aussi des cerveaux politiques et stratèges.

J’ai retrouvé dans ce roman l’écriture minutieuse et précise d’Eric Vernassière, sa patte bien à lui pour écrire les dialogues, et surtout son immense culture qui donne beaucoup de corps et de relief à ses personnages. Ah ils ne sont pas tous sympathiques ses personnages, loin de là ! Et pour avoir la chance de connaître Eric et ses engagements, la plupart de ses personnages sont même très très éloignés de ses convictions et de ses valeurs. C’est justement là, à mon avis, qu’est toute l’essence de ce roman : montrer l’envers d’une conviction, les motivations de ceux qui prônent la haine et le rejet, expliquer le contexte, montrer ce qui fait germer les idées… pour mieux les démonter et les combattre.

Et comment ne pas lire entre les lignes tous les clins d’oeil aux régions chères à l’auteur : la Côte d’Azur et Saint-Raphaël, Lyon, l’Auvergne… ainsi que les références littéraires qui l’inspirent.

Annoncé comme le premier tome d’une trilogie, le roman peut se lire pour lui-même, sans attendre les prochains, même si le lecteur aura envie de découvrir ce que vont devenir les personnages !

S 3-3Disponible sur Amazon, 14€ en broché, 7€ sur Kindle.

Cosy mystery·Policier

« Cottage, fantômes et guet-apens » (tome 1) de Ann Granger

9782264076434ORINe vous étonnez pas si je publie les chroniques de cette série complètement dans le désordre. J’avais bien repéré la publication de « Cottage, fantômes et guet-apens » (le premier tome), mais je n’avais pas été trop attirée par le titre… j’avais passé mon tour.

Et puis finalement cette série m’a rattrapée, un peu par hasard, et je l’ai commencée en plein milieu ; puis comme les tomes ne sont pas numérotés (!) je me suis trompée dans le choix des tomes suivants – bref, j’ai tout lu dans le désordre.

Je finis donc mon « rattrapage » de cette série, qui s’avère finalement très réussie, par le premier tome ! Et c’est intéressant de revenir à la genèse de la série, de découvrir la première rencontre entre Jess et son nouveau patron, le commissaire Carter. Pas de grande révélation, ils sont finalement depuis le début des personnages assez taiseux et pudiques. Mais on apprend quand même quelques petites choses sur Jess, notamment l’existence d’un frère jumeau qui fait de l’humanitaire aux quatre coins du monde. D’autres personnages, comme Phil Morton, sont beaucoup plus présents que dans les tomes suivants.

L’enquête, quant à elle, est de la même qualité que les suivantes. Le corps d’une jeune femme a été découvert dans une ferme désaffectée. Or un homme a été aperçu dans une voiture juste à l’entrée de la ferme. Mais il est introuvable. L’enquête est assez longue, on ne peut pas dire que les policiers progressent très vite, et c’est d’ailleurs ce qui m’étonne avec cette série : il n’y a pas de gros rebondissements, ce n’est pas un page turner, il y a beaucoup de détours et de redites sur les personnages, sur les pistes étudiées etc ; et pourtant l’ensemble fonctionne bien. Je n’avais pas envie de lâcher le livre. Et comme toujours, le dénouement est crédible, sans tromperie vis-à-vis du lecteur.

J’ai lu tous les tomes déjà sortis, maintenant j’attends la suite !

S 3-3Ed 10-18, 360 pages, 13,90€