Cosy mystery·Policier

« Les enquêtes de Milady (tome 1) : Le baiser de la tulipe noire » de Maxime Fontaine et Bertrand Puard

9782265157835ORIMa première rencontre avec les romans d’Alexandre Dumas s’est faite assez tôt, autour de « La Tulipe noire » – livre que j’avais adoré et dont j’avais découvert plus tard que ma version était une adaptation pour la jeunesse…

Des « Trois Mousquetaires », en revanche, je garde un souvenir imprécis, celui d’un enthousiasme très limité – sans que je me souvienne précisément pourquoi.

Quand j’ai vu la sortie de cette nouvelle série présentée comme « un cosy mystery dans l’univers des Trois mousquetaires », j’ai été très curieuse de découvrir le premier tome : une enquête + un contexte historique + des personnages issus de romans = ce livre avait tout pour me plaire !

J’ai effectivement passé un très bon moment de lecture, captivant, à suivre Milady dans ses aventures avant « Les Trois Mousquetaires ». A cette époque-là, elle est encore Cristabel (l’un de ses nombreux pseudonymes) et officie comme marchande de thé. Mais si l’occasion se présente, elle devient Milady de Winter pour enquêter. Or justement, elle est appelée auprès de Aude de Mantégnac car une mort suspecte a eu lieu au château familial : un homme a été retrouvé mort, les lèvres noires, le corps entouré de mystérieuses fleurs que personne n’avait jamais vues – des tulipes noires.

Dans une ambiance de cape et d’épée, avec poursuites sur les toits, Milady mène l’enquête. C’est rythmé, on ne s’ennuie pas un instant. Les hommages à Alexandre Dumas sont nombreux mais savamment distillés pour que tous les lecteurs y trouvent leur compte, y compris ceux qui ne connaissent pas du tout l’oeuvre de Dumas.

Milady est un personnage fascinant, dont on devine qu’elle cache encore bien des secrets. J’ai hâte de découvrir un deuxième tome pour la retrouver en héroïne courageuse, moderne, et mystérieuse.

S 3-3Fleuve éditions, 304 pages, 15,90€

Cosy mystery·Policier

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 9) : Meurtres et carrot cake » de Joanne Fluke

9782749177311ORIC’est toujours un plaisir de retrouver Hannah, la pâtissière du Cookie Jar, dans ses enquêtes. Hannah n’est ni policière ni détective, mais elle se retrouve toujours mêlée à des enquêtes, qu’elle résout plus efficacement que Mike, l’un de ses deux prétendants.

Cette fois-ci, c’est Gus, un lointain oncle de l’associée d’Hannah, qui est retrouvé mort. Or Gus avait disparu de Lake Eden depuis des décennies ; son retour providentiel pour une réunion de famille n’est sans doute pas étranger à son meurtre.

L’enquête est classique et construite comme la plupart des tomes de la série ; donc vous ne serez pas dépaysés ! L’histoire progresse étape par étape, on suit Hannah dans ses investigations.

Côté vie perso, Moshe le chat d’Hannah s’ennuie et fait des siennes, Michelle et Andrea les deux sœurs d’Hannah participent activement à l’enquête, Mike et Norman sont égaux à eux-mêmes (avantage à Norman dans ce tome-ci).

Et bien sûr, il y a toujours les immanquables recettes qui donnent très envie de pâtisser comme Hannah ! Cette fois-ci j’ai noté les recettes de fondant au chocolat et de deux sortes de brownies… et bien sûr de carrot cake !

S 2-3Le Cherche-Midi, 400 pages, 15,90€

Roman

« Les voleurs d’innocence » de Saraï Walker

walker-sarai-les-voleurs-d-innocenceCoup de coeur !

Ce livre est incroyable. L’ambiance est si particulière, un mélange de langueur et de tension qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout.

Elles sont six sœurs, héritières de l’empire d’armes à feu Chapel. Leur mère, Belinda, est hantée par les fantômes de tous ceux qui ont péri à cause d’une arme à feu qui a fait la fortune de leur famille. Je précise que si vous n’êtes pas familiers des romans gothiques ou des histoires de fantômes, il ne faut surtout pas que cela vous empêche de découvrir ce livre !

Le drame de cette famille, c’est la mort des femmes, à l’accouchement ou après le mariage. Et la mort d’Aster, l’aînée des six filles, ouvre la voie tragique de la malédiction qui se perpétue sur la nouvelle génération.

Ce livre se lit tellement bien, c’est un récit captivant qui mêle le quotidien de sœurs unies façon « Quatre filles du Docteur March » et une ambiance doucement fantomatique comme dans « Blackwater ». Un vrai bijou, qui raconte le destin infernal de six sœurs qui se savent condamnées, et qui pose en arrière-plan la question de la parole des femmes et de leurs destins imposés.

« Que se passerait-il si une seule femme disait la vérité sur sa vie ?

Le monde s’ouvrirait en deux. »

S 3-3Gallmeister, 624 pages, 26,40€

Roman

« Les aiguilles d’or » de Michael McDowell

C’est l’incontournable (et géniale) saga « Blackwater » qui m’a fait découvrir Michael McDowell, et en même temps les éditions Monsieur Toussaint Louverture. 2 belles découvertes, qui appelaient forcément d’autres lectures. J’avais repéré depuis des mois « Les aiguilles d’or », et l’ai acheté dès sa sortie. L’auteur est celui de « Blackwater », mais les points communs s’arrêtent là. L’ambiance… Lire la suite « Les aiguilles d’or » de Michael McDowell

Roman

« Angélique » de Guillaume Musso

9782702183687-001-TGuillaume Musso sait raconter des histoires, surprendre son lecteur, le berner. Je le savais déjà, et j’ai quand même été agréablement surprise à nouveau. La couverture de ce roman m’avait tapé dans l’oeil depuis longtemps ; j’attendais la sortie en poche, et finalement je l’ai trouvé avant. Je ne savais pas grand-chose de l’histoire car la quatrième de couverture en dit peu sur l’histoire, et je n’avais pas lu d’avis non plus.

Mathias, hospitalisé, reçoit la visite d’une bénévole qui intervient auprès des patients de l’hôpital. Elle est jeune, joue du violoncelle, et a une idée en tête : convaincre Mathias, l’ancien flic, d’enquêter sur la mort de sa mère. Louise, la jeune bénévole, est en effet convaincue que sa mère, ancienne danseuse étoile, n’est pas morte accidentellement.

Commence alors un roman fait de rebondissements, de chemins croisés et entrecroisés, de personnages complexes, avec chacun leur part d’ombre. Les masques tombent, mais pas toujours ceux que l’on attendait. Je me suis fait piéger à plusieurs reprises, vers la fin j’ai même trouvé que cela allait un peu loin et que les ficelles étaient un peu trop tortueuses. Mais cela fonctionne bien, dans un rythme qui ne laisse aucune place à l’ennui. C’est vif, efficace, plein d’ingéniosité.

S 3-3Calmann-Levy, 320 pages, 21,90€

Audio·Roman

« Sido » et « Les vrilles de la vigne » de Colette

sidoMes souvenirs de lecture de Colette remontent à mes années scolaires. Je me souviens d’un extrait d’un roman de « Claudine », mais c’est à peu près tout.

J’ai toujours beaucoup de plaisir à redécouvrir des classiques sous forme audio. Je trouve que cela leur donne une nouvelle jeunesse ! Et pour moi, l’occasion de redécouvrir des textes, autrement.

« Sido » est évidemment un grand classique, mais qui se lit très bien grâce à l’écriture fluide et spontanée de Colette. La narratrice y raconte sa vie familiale, mais le livre est avant tout une grande déclaration d’amour à sa maman. C’est un joli texte autobiographique, basé sur les souvenirs d’enfance de l’auteure.

Dans la version Audiolib, ce texte est suivi des « Vrilles de la vigne ». C’est un recueil de nouvelles, très dynamique. On y retrouve l’écriture directe, simple, poétique de Colette, comme des petites vignettes de vie piochées ici et là. Chapeau bas à Elsa Lepoivre qui lit ces textes de manière très vivante, et en particulier le récit très rythmé de « Toby chien ». Il faut absolument écouter ce texte, pour l’exercice d’expression presque théâtrale qu’en fait la comédienne.

Une belle redécouverte !

Audiolib (partenariat), durée d’écoute 5h34, 22,90€ pour la version CD

Roman

« Jetez des fleurs » de Christian Wasselin

jetezJ’ai eu envie de lire ce roman car l’histoire commence dans un cimetière. Etrange lieu pour une rencontre ! Etrange lieu, habituellement où tout finit, pour commencer une histoire ! C’est ce qui m’a intriguée…

L’histoire est celle d’Aurélien, dont on apprend assez vite qu’il n’a que douze ans. Assistant avec sa grand-mère à des funérailles, il est interpelé par la lecture d’un extrait du roman d’Aragon qui a pour titre son prénom : Aurélien.

Le lecteur de ce texte n’est autre que l’amant de la défunte, et il va nouer avec le jeune garçon une amitié basée sur les souvenirs, mais aussi sur la nature environnante (ils sont sur une île) et sur la mythologie.

On sent à la lecture l’effort fait sur le choix de chaque mot. Le texte n’est pas à proprement parler poétique, même si certains passages tentent de s’en rapprocher.

Le personnage d’Aurélien est parfois surprenant, car son vocabulaire et ses connaissances semblent bien développés pour un enfant de son âge !

Le fil rouge du roman est le décès de la femme aimée, et les pensées sur l’amour et la mort sont nombreuses. Il y a quelques belles pensées mais l’auteur évite l’écueil des aphorismes, qui aurait été un piège facile sur ces sujets.

S 2-3Les soleils bleus éditions, 15€ (reçu dans le cadre d’une « Masse critique »)

Roman

« Les rescapés de Junas » de Florence Roche

9782258206656ORIDans les années 1950, un petit village ardéchois est décimé par un mal mystérieux : en quelques heures à peine, tous les habitants meurent foudroyés. Est-ce une épidémie ravageuse, une malédiction ?

Il faudra attendre vingt années pour que quelqu’un s’intéresse à nouveau au sort du village. Cette personne, c’est Mathilde. Héritière d’une industrie autrefois florissante d’eau en bouteille, elle se retrouve à enquêter sur le passé de son père, aujourd’hui décédé, qui semble avoir aimé une jeune femme dont elle n’a jamais rien su. Et les réactions de son grand-père et de sa mère ne font qu’attiser sa curiosité.

Les allers-retours entre 1955 et 1975 font qu’il y a au départ beaucoup de personnages à situer dans l’histoire, mais tout se met en place finalement assez bien.

Mathilde est un personnage dynamique, volontaire, et cela donne beaucoup de rythme à l’histoire. Il y a quelques petites maladresses (personnages providentiels, rencontres fortuites) mais cela permet de ne pas alourdir le récit en conservant une bonne progression dans l’histoire. Car ce roman se lit comme une enquête, et même une double enquête : l’une est familiale, l’autre concerne l’anéantissement du village de Junas dans les années 1950.

Avoir choisi l’industrie de l’eau comme décor est une très bonne idée, et plus originale que le vin, le parfum, etc, qui sont des trames qui fonctionnent toujours bien mais que l’on retrouve dans de nombreux romans.

C’est un bon roman, agréable à lire. J’étais très curieuse d’aller jusqu’au bout du roman pour avoir les réponses et comprendre ce qui s’était passé, je l’ai lu en 2 jours seulement !

S 3-3Presses de la cité, 352 pages, 21€

Cosy mystery·Policier

« Rendez-vous avec la mort » d’Agatha Christie

9782253039945-001-TDès les premières pages apparaît Hercule Poirot. En voyage sur les bords de la Mer Morte, il surprend une conversation étonnante : deux voix projettent de tuer une femme. Mais Hercule n’en saura pas plus… en tout cas, jusqu’à ce qu’on vienne le solliciter pour résoudre un meurtre !

La victime est une matriarche despotique, qui tient ses enfants sous son joug. Ils sont pourtant adultes, mais aucun n’arrive à échapper aux griffes possessives de la vieille femme.

Ses enfants et sa belle-fille ont pourtant tous de bonnes raisons de se débarrasser d’elle : outre l’héritage conséquent dont ils profiteront, ils seront surtout libres, enfin !

C’est un très bon roman d’Agatha Christie. Une fois de plus, l’énigme se déroule à l’autre bout du monde, dans un décor propice au dépaysement pour le lecteur. On y retrouve un microcosme formé par une famille soudée et atypique, et par un duo de médecins qui les observent. La victime est un personnage détestable, ses enfants sont pathétiques, seuls les amis externes à la famille apportent un peu de lucidité dans cet univers !

Citer Hercule Poirot dès le début du roman est une bonne idée, car on le revoit ensuite assez tardivement dans le roman (il faut avoir passé les 100 premières pages). Et moi, ça me rassure de savoir que c’est un roman avec Hercule Poirot ! Dans tous ceux que je relis dans le cadre du #ReadChristie2023, ce sont toujours ceux avec le petit détective belge qui me plaisent le plus.

Je ne m’appesantirai pas sur la couverture rose de cette édition, que je ne trouve pas très réussie, et pour laquelle le choix d’un ventilateur en plastique est complètement anachronique.

S 3-3Le Livre de poche, 101 pages, 7,40€

Cosy mystery·Policier

« Vingt ans et des poussières » de Ann Granger

9782264081919ORIJ’adore cette série d’enquêtes de « Carter & Campbell ». Je les ai tous lus, mais dans le désordre car, si les visuels des couvertures sont assez reconnaissables, il n’est indiqué nulle part que c’est une série, et il n’y a pas de numéro de tome non plus. Enfin bref , maintenant j’ai rattrapé mon retard et je guette avec impatience les nouvelles parutions.

Le nouveau tome, qui vient de sortir, est aussi réussi que les précédents, même si je l’ai trouvé un peu différent. Une particularité de cette série, contrairement à la plupart des autres « cosy » que je lis, est qu’il y a assez peu de fil rouge d’un tome à l’autre. Le duo d’enquêteurs est discret, sans signe distinctif caricatural. On ne retrouve pas, sur chaque tome, les mêmes pages qui permettent de resituer les personnages, leurs caractéristiques, leurs lubies. C’est assez reposant car ce n’est pas fait avec tact dans toutes les séries. Je m’étais quand même habituée à un certain style d’histoires, et en particulier à une présence forte des lieux, des vieilles maisons.

Ici l’histoire est très différente. Carter, le commissaire, voit une vieille affaire non résolue revenir sur le devant de la scène. Une jeune fille, disparue il y a vingt ans, n’avait jamais été retrouvée. Jusqu’à ce que son bracelet soit retrouvé, et relance l’enquête. Carter va être appuyé d’un autre enquêteur, qui avait mené avec lui l’enquête vingt ans plus tôt, et qui est maintenant à la retraite. Dans la préface, l’auteure raconte comment elle a fait se croiser ces deux personnages, le retraité étant le héros d’une autre série d’enquêtes, « Mitchell et Markby » (publié il y a… vingt ans… en France chez Liana Levi, mais introuvables aujourd’hui hors occasion). Ne pas connaître cette autre série ne change pas grand-chose à la lecture.

L’intrigue est intéressante, les questions autour de la disparition de la jeune fille sont nombreuses. Même si j’ai mis du temps à trouver le coupable, il n’y a pas beaucoup de suspects ni de fausses pistes. Il faut se laisser guider par le récit, tout simplement.

S 3-310/18, 356 pages, 15,90€