BD

« Le crime d’Halloween », adaptation en BD du roman d’Agatha Christie par Dominique Ziegler et Cristian Montes

Capture d’écran 2025-01-05 094932Je connaissais déjà le roman d’Agatha Christie « Le crime d’Halloween », pour l’avoir lu plusieurs fois (et d’ailleurs chroniqué ici). Mais je ne résiste pas à cette collection d’adaptations en BD aux éditions Paquet, qui fait appel à différents auteurs et dessinateurs selon les titres. Je ne collectionne pas tous les titres de la collection, je me concentre sur les romans que j’ai bien aimés, ou les illustrations qui me font particulièrement de l’œil.

J’ai tout de suite aimé l’ambiance de cette adaptation ; le roman d’Agatha Christie est bien respecté, dans la construction et dans l’atmosphère de cet après-midi d’Halloween où se réunissent les enfants d’un village pour participer à différents jeux. Quand la jeune Joyce se vante d’avoir assisté un jour à un meurtre, personne ne la prend au sérieux. Mais quand elle est retrouvée morte quelques instants plus tard, chacun regrette de ne pas avoir prêté attention à ses paroles.

Ariadne Oliver, célèbre auteure de romans policiers, était présente sur les lieux. Elle fait appel à son ami Hercule Poirot pour démasquer le coupable.

L’histoire, je l’ai dit, est très fidèle à l’œuvre originale. Les dessins sont aussi très réussis : les décors sont pleins de détails (les jardins, les bibliothèques, les maisons…) et la gestuelle des personnages est très bien reproduite (il y a un joli travail sur les mains, en particulier).

Rendez-vous le 22 janvier pour la prochaine adaptation en BD de cette collection : ce sera « La maison du péril ».

S 3-3Ed. Paquet, 64 pages, 16,50€

Essai / Document

« Écrire sa vie » de Marianne Chaillan

9791032931929Ne vous fiez pas au titre, ce livre n’est pas un ouvrage de développement personnel. C’est un livre de philosophie. Autrement dit, ne vous attendez pas à des formules toutes faites ou des solutions clés en main, mais plutôt à des pistes de réflexion – à vous de voir quel courant philosophique aura le plus de résonance en vous.

Le point de départ est inspiré du film « Le Cercle des poètes disparus », quand Keating montre à ses élèves les photos des promos précédentes. Peut-on y deviner ce que deviendront ces jeunes gens ?

L’auteure propose alors plusieurs pistes de réflexion, inspirées des grands philosophes. Chez les stoïciens, aucun de ces jeunes n’aura vraiment le choix, déterminé par un destin qui le dépasse. Chez Aristote, c’est la contingence du futur, et nos propres délibérations, qui font de nous des êtres libres. Chez Sartre, aucune situation n’est favorable ou adverse : « Tel rocher qui manifeste une résistance profonde si je veux le déplacer sera, au contraire, une aide précieuse si je veux l’escalader pour contempler le paysage ». Au fil des chapitres, on fait un détour par la sociologie (Durkheim, Bourdieu), pour revenir à la dictature du « on » chez Heidegger, et la notion de liberté chez Spinoza, qui doit nous « décomplexer » en remettant en cause la notion de libre arbitre.

J’ai retrouvé des auteurs et des thèmes abordés en cours de philo au lycée, dans une version accélérée mais très pédagogique, utilisant des exemples actuels qui parlent à tous. J’ai pris pas mal de notes pour approfondir certains concepts et poursuivre mes lectures (Kafka, Camus, notamment).

Le livre ouvre aussi sur des sujets connexes, les algorithmes internet qui nous enferment dans nos domaines de prédilection, les techniques de nudging (le petit truc qui oriente nos décisions, comme l’achat d’un article parce qu’il est précisé que c’est le dernier disponible), tout en continuant à faire appel aux classiques, Balzac, Zola… J’ai navigué plaisamment entre les époques et les courants de pensée.

L’auteure conclut, sur l’air de « My way » de Sinatra : « Le bonheur n’est pas dans une plénitude qui exclurait toute souffrance, mais dans l’assentiment que l’on donne à son existence, telle qu’elle est. »

S 3-3Éditions de l’Observatoire, 160 pages, 19€

C'est mercredi, on lit avec les petits !

« Le journal de Gurty (tome 13) – C’est nul d’être amoureuse » de Bertrand Santini

Capture d’écran 2025-01-03 192410Pour les vacances de Noël, la facétieuse petite chienne Gurty quitte Paris pour rejoindre la maison d’Aix-en-Provence, où son maître Gaspard lui a réservé une surprise : Marian et son chien Foggy, rencontrés en Angleterre (dans le tome 10) passeront les fêtes avec eux.

Gurty et Foggy se ressemblent, sont gourmands tous les deux, et partagent tous leurs jeux. Mais Gurty l’assure : elle n’est pas a-mou-reuse ! En revanche, son amie Fleur ne semble pas insensible au nouveau venu britannique…

Quant à Marian et Gaspard, ils filent le parfait amour ; l’écureuil-qui-fait-hi-hi prédit donc l’arrivée imminente d’un bébé, au grand désarroi de Gurty et Foggy.

J’ai à nouveau bien rigolé dans ce tome, où Gurty offre le meilleur d’elle-même, tantôt drôle et joueuse, tantôt jalouse et de mauvaise foi. Comme toujours dans la série, il y a plusieurs niveaux de lecture, et les adultes peuvent rigoler autant que les enfants devant les mésaventures sentimentales de Gurty.

« Moi, j’adore dormir et manger. Entre l’amour et le poulet, je choisis le poulet, et voilà pourquoi je ne veux JAMAIS avoir de fiancé ».

Il y a quelques répliques comme celle-ci qui deviennent cultes et que les enfants reprendront en riant (comme celle de la « pizza qui va bien » dans les premiers tomes – les initiés comprendront la référence). C’est drôle, sensible, et pas dénué de fond (sur les sentiments, la jalousie, etc). Encore un bon tome dans la série !

S 3-3Ed. Sarbacane, 272 pages, 13,50€

Policier

« Cartes sur table » d’Agatha Christie

Capture d’écran 2024-12-27 110303L’an dernier, j’avais participé au #readChristie2023, mais je m’étais lassée en cours d’année d’avoir des lectures « imposées ». Je n’ai pas renouvelé l’expérience cette année, mais je relis régulièrement des romans d’Agatha Christie (soit les textes originaux, soit des adaptations comme les excellentes BD éditées chez Paquet).

Je n’avais pas gardé grand souvenir de « Cartes sur table », et cette édition traînait dans ma PAL depuis fort longtemps – elle n’en est sortie que parce que je cherchais un petit format à lire.

Je me suis plutôt ennuyée dans cette lecture (pardon Agatha!) qui était pourtant prometteuse. Mr Shaitana a décidé d’organiser un dîner un peu spécial : non pas un dîner de cons, mais un dîner de meurtriers et d’enquêteurs. Il est en effet persuadé d’avoir démasqué quatre criminels impunis, et compte sur l’aide de quatre spécialistes du crime pour l’aider à les faire avouer. Parmi les quatre spécialistes figure Hercule Poirot (mais il est moins présent que dans les romans où il enquête seul, et sa présence ressemble à un prétexte), et Mrs Oliver, une romancière que l’on retrouvera plus tard dans « Poirot joue le jeu ».

Mais au dîner, c’est Mr Shaitana lui-même qui est tué. Et dans le huis-clos de cette soirée, les regards se portent vite sur les quatre criminels invités.

Le roman pêche par trop d’hypothèses hasardeuses (à la place d’une vraie enquête méthodique), chacun y allant de sa petite analyse personnelle (souvent à l’emporte-pièce) pour identifier le coupable. C’est long et peu passionnant, je me suis vite lassée de cette lecture.

Next !

S 1-3Le Masque, 220 pages, 7,40€

Roman

« Le roman de Marceau Miller »

Capture d’écran 2024-12-26 102943Marceau Miller est un écrivain à succès. Lorsqu’il meurt pendant une session d’alpinisme à mains nues, sa veuve ne peut se résoudre à considérer sa mort comme un accident : elle est persuadée qu’il a été tué.

Mais qui était donc Marceau Miller ? Quels secrets cachait-il ? Et ses amis, Karen l’associée de sa femme, Rollin et Alexis ses copains de jeunesse, en savent-ils plus qu’ils ne le disent ?

Le roman commence avec une mise en abyme qui place aussitôt le lecteur dans une ambiance très particulière : Marceau Miller est censé être l’auteur du livre que l’on a entre les mains, et il raconte la scène de sa propre mort… Evidemment tout n’est pas cohérent dans cet angle de vue, mais cela donne un rythme très vif à la lecture dès les premières pages. Tout le roman est bien cadencé, les chapitres sont courts et l’histoire progresse avec efficacité. J’ai retrouvé un peu l’esprit des romans de Joël Dicker (avec moins de complexité dans la construction), notamment à travers les personnages qui mènent une vie à l’apparence parfaite, dans de belles maisons au bord du lac Léman, mais qui cachent des failles que le lecteur découvre peu à peu.

S 3-3Ed. La Martinière, 400 pages, 20,90€. Parution à venir le 17 janvier 2025. Merci aux éditions La Martinière de me l’avoir fait découvrir en avant-première !

Roman

« Le code Twyford » de Janice Hallett

G07688_LeCodeTwyford_CV.inddLes romans avec des messages codés et autres casse-têtes ont souvent beaucoup de succès auprès des lecteurs, qui se mettent à la place des personnages pour résoudre énigmes et codes secrets. Or Edith Twyford, le personnage au cœur de l’intrigue de ce roman, aurait elle-même caché des messages dans ses livres pour enfants – livres interdits depuis longtemps, car jugés immoraux.

Steven Smith, après avoir passé des années en prison, n’a qu’une idée en tête : résoudre l’énigme qu’aurait laissée Edith Twyford pour élucider un autre mystère, celui de la disparition mystérieuse de son ancienne professeure. Il retrouve d’anciens camarades de classe, et les convainc d’enquêter avec lui.

Une fois de plus, cette lecture vient d’un conseil d’une autre bloggueuse. Il est resté longtemps dans ma PAL et je l’en ai sorti récemment, après plusieurs lectures qui m’avaient laissée un peu sur ma faim. J’ai trouvé la forme originale (ce sont des retranscriptions d’enregistrements). J’ai aimé aussi toute la partie de recherche sur le décryptage du code. Mais j’ai trouvé que l’histoire finissait par s’enliser, avec des longueurs. J’aurais préféré, en tant que lectrice, être davantage « challengée », avoir moi-même les énigmes à résoudre, et ne pas juste être spectatrice de l’enquête – c’est un peu frustrant dans un roman à clé. Le dernier quart du roman est vraiment long, on ne sait pas si toutes les réponses ont été données ou s’il faut s’attendre à d’ultimes révélations.

S 2-3Folio, 646 pages, 9,90€

Roman

« Le coloc de Noël » de Lili Malone

9dd1d89d439b7f1e4f3bc3d1d64a8954-detail_page_coverDans mon incroyable calendrier de l’Avent de cette année se cache chaque jour une surprise d’un genre différent. Et dans l’un des paquets j’ai découvert ce roman de Noël. J’ai l’habitude, chaque année en cette saison, de lire un roman à l’ambiance bon enfant, chocolat chaud et gentille romance.

Autant dire que la version 2024 est un peu plus épicée que ce que je lis d’habitude !

Élodie a loué pour les fêtes un chalet avec ses deux meilleures amies. Mais le chalet en question a aussi été loué à trois copains. Ni les uns ni les autres n’ont envie de cette cohabitation, et comme toujours dans ce genre de roman, c’est d’abord un jeu du chat et de la souris qui s’installe entre Élodie et Luc, l’un des trois colocataires inattendus. Mais à force de croiser la jeune femme nue à la sortie de la salle de bains, et de la sauver de situations périlleuses sur les pistes de ski, Luc se laisse attendrir… tandis qu’Élodie se contente très bien de son célibat (et de son sex-toy).

Tout est assez prévisible, et on n’attend pas autre chose… Les amatrices de New Romance vont retrouver tous les codes du genre, l’histoire d’amour et les passages explicites, sur fond – saison oblige – de raclette et de décorations de Noël. Pour ma part, j’ai surtout ri de certains passages amenés un peu vite, comme le passage où Élodie est soulagée de ne pas avoir de cheville cassée et de pouvoir continuer ses cours de pole dance… Au bingo de la New Romance, toutes les cases sont cochées.

S 1-3Addictives Eds, 8,90€

Policier·Roman

« Le fauteuil hanté » de Gaston Leroux

9782253006107-001-TJ’ai eu envie de lire ce roman de 1909 sur les (toujours bons) conseils de mon ami Yves. Le point de départ me plaisait bien : à l’Académie française, les Immortels sont terrorisés depuis que les successeurs au fauteuil de Mgr d’Abbeville meurent mystérieusement, les uns après les autres, au moment de leur discours d’hommage. Plus personne ne voudra candidater, et le siège vacant risque de le rester pour longtemps.

A moins que le salut de l’Académie ne passe par un homme que personne n’attend dans ce rôle… un simple marchand de tableaux, Gaspard Lalouette, qui cache cependant un secret…

J’avais lu d’autres romans de Gaston Leroux il y a fort longtemps : « Le mystère de la chambre jaune » (un classique) ou encore la série des « Chéri-Bibi » (qui a beaucoup vieilli). Dans « Le fauteuil hanté », l’ambiance et les personnages sont aussi datés, mais j’ai aimé entrer dans les coulisses de l’Académie française, avec ses personnalités fantasques et ce mystère autour des morts successives et inexpliquées de plusieurs prétendants à l’Académie.

La fin est un peu étrange, ne correspond pas à ce que j’attendais (même si j’avais flairé une partie de la solution), mais tout finit par trouver une explication.

S 2-3Le Livre de poche, 192 pages, 4,20€

BD

« Imbroglio » de Lewis Trondheim

2547C’est une toute petite BD en noir et blanc d’une vingtaine de pages, mais il s’y passe tant de rebondissements !

Charles, Mylène et Peter forment un drôle de trio ; sur la base d’une accusation de falsification des comptes, les deux hommes vont essayer de s’entre-tuer… mais sans succès, et avec d’incroyables revirements de situation. On se laisse surprendre par le premier rebondissement, puis par le deuxième… et on finit par attendre avec amusement tous les suivants.

C’est un huis-clos malin et original, d’une efficacité redoutable, qui se lit en quelques instants mais laisse un petit sourire sur les lèvres pendant bien plus longtemps.

S 3-3L’Association, 22 pages

Cosy mystery·Policier

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 11): Meurtres et pudding de Noël » de Joanne Fluke

9782749179162ORIEn avril 2021, je découvrais grâce à l’équipe du Cherche Midi cette série de cosy mysteries sur fond de recettes de cookies et autres douceurs sucrées. Trois ans et demi plus tard (et merci à la maison d’édition pour sa fidélité), me voici avec le tome 11 entre les mains – un joli tome 11 sur le thème des fêtes de fin d’année, avec une couverture brillante et pailletée.

Je connais bien la structure de ces romans maintenant, et même s’il y a toujours une enquête, j’ai appris à patienter avant que l’intrigue policière commence (presque à la moitié du livre) – cette fois-ci, c’est le marchand de sapins de Noël qui est retrouvé assassiné, et ses pratiques commerciales douteuses font que les suspects ne manquent pas.

En attendant, il se sera passé bien d’autres choses dans le quotidien d’Hannah, l’héroïne de la série : elle aura cuisiné des tas de recettes plus gourmandes les unes que les autres (dont les recettes figurent à chaque fin de chapitre), décoré son sapin de Noël avec les décorations familiales, aidé sa mère à comprendre pourquoi son associée est devenue fuyante… bref toutes les petites histoires habituelles, sur fond de temps glacial du Minnesota.

Le trio amoureux avec Norman et Mike est moins présent que dans d’autres tomes – c’est un soulagement, car les relations entre les trois personnages sont au statu quo depuis bien longtemps, c’en était devenu agaçant.

C’est une « lecture doudou » parfaite pour la saison, que j’ai réservée pour ma part à la lecture du soir sous la couette. Si vous avez aimé les précédents tomes, celui-ci ne vous décevra pas.

S 3-3Le Cherche Midi, 384 pages, 15,90€ (partenariat)