Policier

«Pietr le Letton (Maigret t.1) » de Georges Simenon

maigret1J’ai commencé ce livre sans savoir à quoi m’attendre, sans savoir si j’allais « aimer ou pas ». Je dois dire que j’ai surtout été attirée au départ par la jolie couverture bleu nuit de cette anthologie.

Pour moi, Maigret c’est Bruno Cremer, dans des téléfilms lents devant lesquels les paupières deviennent lourdes. Je n’avais jamais lu aucun roman de Simenon avant celui-ci.

Ce que je retiens de cette lecture est avant tout une ambiance. Dès la première page, le décor est planté :

Le commissaire Maigret, de la première Brigade Mobile, leva la tête, eut l’impression que le ronflement du poêle de fonte planté au milieu de son bureau et relié au plafons par un gros tuyau noir faiblissait. Il repoussa le télégramme, se leva pesamment, régla la clef et jeta trois pelletées de charbon dans le foyer.

Le reste du roman est dans la même tonalité, comme si avant même l’intrigue l’auteur s’était attaché à donner un décor au personnage. Quant au personnage de Maigret lui-même il nous est décrit à plusieurs reprises, tantôt physiquement, tantôt dans sa gestuelle et ses postures.

  « Ça », c’était un homme qui ne se faisait pas habiller par un tailleur anglais, qui n’avait pas le temps de passer chaque matin chez la manucure et dont la femme, depuis trois jours, préparait en vain les repas, résignée, sans rien savoir.

« Ça », c’était un commissaire de première classe aux appointements de deux mille deux cents francs par mois qui, une affaire terminée, les assassins sous les verrous, devait s’attabler devant une feuille de papier, dresser la liste de ses frais, y épingler les reçus et pièces justificatives, puis se disputer avec le caissier !

L’auteur, aussi, semble s’amuser à semer quelques anecdotes biographiques sur Maigret. Ainsi on apprend par exemple qu’il a entamé « des études de médecine inachevées » – et je ne peux pas croire que l’auteur ne se servira pas de ce genre d’éléments plus tard, dans d’autres récits de sa série.

Enfin, je termine par l’intrigue (quand même). Je l’ai trouvée aussi insignifiante que laborieuse – avec pour point de départ un homme retrouvé mort dans un train. Heureusement il y avait le reste, ce décor parisien des années 1930, et ce personnage taiseux et inébranlable.

S 2-3Ed.Omnibus, Préface de Pierre Assouline, 28€ pour le tome 1 de l’anthologie regroupant 8 récits.

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