Roman

« Manon des sources » de Marcel Pagnol

9782877065122-001-TLes années ont passé, Manon est devenue une jolie jeune fille de quinze ans, sauvage et libre. Elle garde toujours ses chèvres dans les collines, et évite les contacts avec les villageois des Bastides blanches.

Ugolin s’est enrichi grâce aux oeillets, qu’il cultive grâce à l’eau qui arrive en abondance de la source qui a tant manqué au père de Manon… Peu à peu, Ugolin développe des sentiments pour Manon. Mais les villageois commencent à parler, et si le Papet reste une figure imposante et respectée, il ne dupe plus grand monde sur sa responsabilité dans l’assèchement de la source. Manon, pour se venger, décide de priver à son tour le village de la précieuse eau…

Si l’on dit parfois qu’un film est fidèle au roman, ici c’est inversé car le livre a été écrit après le film de Pagnol, et c’est donc le livre qui est fidèle au film. Et puisqu’il y a eu une autre version dans les années 1990, la boucle est bouclée.

Roman familial, de vengeance, d’amour, d’ambition, ce livre se lit avec le même plaisir que le premier (même si le début est un peu plus lent, la deuxième partie est pleine de rebondissements). L’eau, au coeur du premier roman, est toujours très présente dans celui-ci, de même que les collines nourricières et sauvages. C’est un classique qui a bien mérité ce qualificatif.

S 3-3Grasset, coll Fortunio, 288 pages, 8€

Roman

« Jean de Florette » de Marcel Pagnol

9782877065115-001-TJ’ai vu plusieurs fois, il y a longtemps, les films « Jean de Florette » et « Manon des sources » avec Yves Montand, Gérard Depardieu, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart… Pourtant il a fallu attendre que je regarde la première version de « Manon des sources », avec Jacqueline Pagnol, pour avoir envie de lire les romans.

Au départ, d’ailleurs, il n’existait que le film « Manon des sources », et la genèse avec l’histoire du père (Jean) y est incluse et racontée au passé. Les livres ont été écrits plus tard.

Je pensais tout savoir de l’histoire, et pourtant j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce texte. J’ai aimé cette Provence indissociable de Pagnol, ses figuiers, ses amandiers, et ses vieilles bâtisses. J’ai eu chaud sous le soleil d’août, et attendu avec Jean la pluie salvatrice. C’est un beau texte, qui se lit facilement et dépayse le lecteur dès les premières pages. Les personnages sont fascinants et entiers, solides et simples comme les pierres de leurs bâtisses.

L’histoire est celle de Jean, dit Jean de Florette car sa mère s’appelait Florette. Il hérite d’une vieille maison délabrée, les Romarins, sur les hauteurs du village des Bastides blanches. Or cette maison, si elle n’a guère de valeur, est entourée de terres sur lesquelles Ugolin rêve de faire fortune en cultivant des oeillets. Alors avec son Papet, son vieil oncle, il bouche la source avoisinante, réduisant à la sécheresse la terre de Jean de Florette.

Je n’ai pas pu m’ôter de l’esprit Yves Montand en Papet intransigeant et calculateur, Daniel Auteuil en Ugolin soumis (même si son amitié avec Jean me paraît plus marquée dans le livre) et Gérard Depardieu en Jean de Florette, citadin instruit qui fait des plans et des calculs, et se rêve en fermier.

J’ai tout aimé dans ce livre ; aussitôt refermé, je débute déjà la lecture de « Manon des sources ».

S 3-3Grasset, coll. Fortunio, 288 pages, 8€