Il y a des romans dont chaque chapitre est un petit coup de poing, et ce roman-ci en fait partie. C’est un roman de femmes, ou plutôt un roman sur des parcours de femmes. Elles sont de toutes jeunes filles (quinze ans parfois) à quitter en ce jour de 1720 la Salpêtrière, embarquées plus ou moins malgré elles dans un bateau qui va traverser l’Atlantique. Orphelines, avorteuses, criminelles : leurs passés chargés avaient fait d’elle des prisonnières dans cette institution qu’est la Salpêtrière. Alors l’exil vers la Louisiane pourrait être un nouveau départ. On attend d’elles qu’elles deviennent des épouses pour les colons qui y sont installés, et bien sûr des mères de famille.
Mais ce « nouveau départ » se transforme vite en cauchemar. Je m’attendais, à la lecture de la quatrième de couverture, à un parcours de résilience et à une lumière au bout du chemin. Mais il est question de viols, de mariages forcés, de femmes battues… rares sont celles qui trouveront un peu de salut. L’ambiance est pesante, et si j’ai aimé cette lecture, j’ai parfois dû la poser (surtout le soir avant de dormir !). Certains passages sont elliptiques et comme les filles, une fois mariées, changent de nom, il m’est arrivé de me perdre un peu dans leurs vies.
Ce roman raconte aussi (j’allais dire : surtout) l’éternelle douleur des femmes, leurs luttes pour ne pas être enceintes, leurs luttes pour le devenir plus tard (le personnage de Geneviève, la « faiseuse d’anges », est central dans le livre), la violence que les hommes leur imposent… Ce qui m’a frappée dans ce livre, c’est le manque d’amour…
N’oubliez pas de lire la postface de l’auteure pour comprendre ses sources d’inspiration, et mesurer, s’il en était besoin, le travail de huit années de recherches qui a permis d’aboutir à ce roman historique.
Le Livre de poche, 576 pages, 10,40€
«
Petit plaisir de lecture, j’ai sorti de ma pile à lire le dernier tome en date de la série « Agatha Raisin ».
Énorme coup de cœur !
Quand j’ai eu ce livre entre les mains, j’ai d’abord trouvé que c’était un bel objet, avec sa couverture cartonnée et les multiples symboles dessinés dessus. Je reviens du Festival du livre de Paris, et j’ai pu y constater à nouveau dans mes flâneries à quel point je suis sensible aux couvertures. Donc, c’était déjà un bon point.
S’attaquer à ce roman, c’est découvrir mille histoires en une. C’est accepter de se laisser transporter dans un univers où vivent quelques créatures étranges (arachnophobes, s’abstenir) et où s’opère une forme de magie de l’énergie (le sympathisme). Mais ce serait tellement réducteur de s’arrêter là. Et je ne voudrais surtout pas décourager ceux qui ne sont pas familiers de fantasy, car ce roman est avant tout un formidable voyage initiatique.
Alors que Pippa enregistre une série de podcast relatant l’enquête qu’elle avait menée dans le
J’aime bien les romans pour ado. Je les trouve souvent plus efficaces, plus directs et plus rythmés que de nombreux romans pour adultes. Surtout parmi les romans policiers. « Meurtre mode d’emploi » est un roman que j’avais repéré depuis longtemps, et je suis contente de l’avoir enfin lu. Le titre est un peu trompeur, puisqu’il s’agit en réalité d’une enquête, un cold case plus précisément, qu’une ado de 17 ans cherche à résoudre.
Connaissant de nombreux poèmes de Victor Hugo – dont de nombreux poèmes qui parlent d’amour – j’étais curieuse de lire les messages personnels qu’il avait écrits à Juliette Drouet.
Son fils de quatre ans a subi une chimiothérapie. Sa fille a fait un don de moelle osseuse pour le sauver. Elle a divorcé de son mari. Et tout ça en plein confinement 2020. On peut dire qu’en cinq mois, la vie n’a pas épargné Laurence Tardieu. Et pourtant elle a fait le choix d’intituler son récit « Vers la joie ».