Cosy mystery·Policier

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 11): Meurtres et pudding de Noël » de Joanne Fluke

9782749179162ORIEn avril 2021, je découvrais grâce à l’équipe du Cherche Midi cette série de cosy mysteries sur fond de recettes de cookies et autres douceurs sucrées. Trois ans et demi plus tard (et merci à la maison d’édition pour sa fidélité), me voici avec le tome 11 entre les mains – un joli tome 11 sur le thème des fêtes de fin d’année, avec une couverture brillante et pailletée.

Je connais bien la structure de ces romans maintenant, et même s’il y a toujours une enquête, j’ai appris à patienter avant que l’intrigue policière commence (presque à la moitié du livre) – cette fois-ci, c’est le marchand de sapins de Noël qui est retrouvé assassiné, et ses pratiques commerciales douteuses font que les suspects ne manquent pas.

En attendant, il se sera passé bien d’autres choses dans le quotidien d’Hannah, l’héroïne de la série : elle aura cuisiné des tas de recettes plus gourmandes les unes que les autres (dont les recettes figurent à chaque fin de chapitre), décoré son sapin de Noël avec les décorations familiales, aidé sa mère à comprendre pourquoi son associée est devenue fuyante… bref toutes les petites histoires habituelles, sur fond de temps glacial du Minnesota.

Le trio amoureux avec Norman et Mike est moins présent que dans d’autres tomes – c’est un soulagement, car les relations entre les trois personnages sont au statu quo depuis bien longtemps, c’en était devenu agaçant.

C’est une « lecture doudou » parfaite pour la saison, que j’ai réservée pour ma part à la lecture du soir sous la couette. Si vous avez aimé les précédents tomes, celui-ci ne vous décevra pas.

S 3-3Le Cherche Midi, 384 pages, 15,90€ (partenariat)

Cosy mystery·Policier

« Le club des amateurs de romans policiers (tome 4) : Et ils ne furent plus que neuf » de C.A. Larmer

9782749179018ORIFans d’Agatha Christie, cette série est faite pour vous ! Surtout si vous avez toujours rêvé de faire partie d’un club de lecture autour des cosy crimes… et je réalise en l’écrivant que dans mon premier club de lecture, nous avions lu « Ils étaient dix » – j’avais environ douze ans.

Après leurs mésaventures des précédents tomes, Alicia et sa sœur Lynette, les fondatrices du club de lecture en question, ont ouvert les portes du club à de nouvelles recrues : deux retraitées (présentes dans un précédent tome, mais je les avais oubliées), et deux hommes plutôt séduisants, dont on se demande assez vite s’ils sont vraiment là par amour de la lecture…

Changement de décor pour ce quatrième tome : le groupe s’installe dans un endroit isolé, ambiance « Ils étaient dix » – d’ailleurs c’est ce titre qui fait l’objet de leur lecture commune.

Une remarque essentielle : vous devez a-bso-lu-ment avoir lu « Ils étaient dix » avant de lire ce roman ! D’abord parce que c’est un classique du genre ; ensuite parce que ce roman dévoile une bonne partie de l’intrigue et de son dénouement – ce serait dommage de vous priver de la découverte du texte original.

Ensuite, si vous avez aimé l’ambiance de « Ils étaient dix », vous allez la retrouver à 99 % dans ce roman. C’est toute la réussite de cette série que de faire revivre l’ambiance et l’intrigue d’un roman archi connu, tout en créant une nouvelle intrigue, avec d’autres personnages, un autre lieu, une autre époque. Où comment faire revivre une œuvre dans la mémoire des lecteurs, sans jamais la dénaturer…

Je n’ai pas eu de temps mort dans ma lecture, j’ai apprécié les quelques fausses pistes, même si j’ai deviné beaucoup de ficelles et que les explications finales sont en partie un peu légères. J’ai aimé l’ambiance en huis-clos, le sympathique groupe de lecteurs, et cela en fait un roman très agréable dans la catégorie cosy crime.

Une suite est d’ores et déjà annoncée pour 2025, et (roulement de tambour) après quatre tomes autour de l’œuvre d’Agatha Christie, on va changer d’auteur mis à l’honneur.

S 3-3Le Cherche Midi, traduit par Tania Capron, 384 pages, 15,90€ (partenariat)

Cosy mystery·Policier

« Les Trois Dahlia (tome 2) : Lady Detective » de Kate Watson

9782749177793ORIRosalind, Caroline et Posy ont, chacune leur tour, incarné le rôle de Dahlia Levely, la célèbre enquêtrice. Tandis que Rosalind et Posy sont réunies sur un nouveau tournage, Rosalind reçoit des menaces de mort. Elles appellent à la rescousse la « troisième Dahlia », Caroline, et reconstituent ainsi le trio d’enquêtrices que j’avais découvert dans « Meurtres à Aldermere House ».

D’ailleurs si vous aviez aimé le premier tome, celui-ci en reprend tous les codes : un tournage de film, dans une grande et belle maison, avec une enquête qui n’avance pas assez vite et trois enquêtrices de fiction qui décident de prendre les choses en main et de s’unir, malgré leurs différences, pour résoudre l’enquête.

On pense évidemment très fort à Agatha Christie à travers ce personnage de roman (Dahlia) adapté au cinéma et à la télévision, mais aussi à travers l’ambiance en huis-clos de l’enquête. Il est donc très facile d’entrer dans l’histoire et de se familiariser avec les trois héroïnes – en revanche il y a beaucoup d’autres personnages, et je n’ai pas aimé qu’ils soient tous présentés très vite au début (c’est le meilleur moyen pour que je ne les identifie pas). J’ai aussi regretté quelques longueurs dans l’histoire, notamment à la moitié du livre.

Si l’histoire est indépendante du premier tome, je vous conseille quand même de lire les tomes dans l’ordre, pour bien comprendre les relations entre les « Trois Dahlia » (conflictuelles dans le premier, soudées par intérêt dans le deuxième).

A noter, le joli effort sur la couverture sur ce deuxième volume.

S 2-3Le Cherche-Midi, 512 pages, 15,90€ (partenariat)

Policier·Roman

« Dans l’ombre d’April » de Ruth Ware

9782265155992ORIDepuis « La disparue de la cabine n°10 », j’ai attendu chaque roman de Ruth Ware avec impatience. J’aime le côté page turner de ses thrillers psychologiques, cette impatience qu’elle crée chez le lecteur de toujours vouloir poursuivre sa lecture – peu importe l’heure, peu importe ce qu’on a à faire.

April est une it-girl, qui souffle le chaud et le froid sur le microcosme des étudiants de Pelham. Sa colocataire, Hannah, est une fille modeste et sérieuse, quand April est riche et dévergondée. Pourtant les deux étudiantes deviennent amies, et la mort d’April plonge Hannah dans le désespoir, d’autant plus que c’est son témoignage qui envoie un homme en prison.

Les années ont passé, et un événement va remettre en cause le témoignage d’Hannah, et obliger celle-ci à repenser son passé sous un autre angle.

Le roman se lit très bien (comme toujours avec Ruth Ware) ; il n’y a pas de temps mort, même si la tension est beaucoup moins forte que dans ses précédents romans. Ce roman se lit plus comme une enquête que comme un thriller. On apprend à découvrir les personnages, et on s’immerge dans le campus où les étudiants se fréquentent dans une ambiance digne du « Cercle des poètes disparus ».

Les allers-retours entre la vie « avant » la mort d’April, et celle « après » (comprenez : dix ans plus tard) sont plutôt bien amenés – et pourtant vous savez combien je déteste les flash-backs dans les romans !

Au final, même s’il est moins addictif que les précédents, c’est un bon roman d’enquête, dans un décor différent de ceux déjà explorés par l’auteure.

S 2-3Fleuve éditions, 496 pages, 22,90€ (reçu dans le cadre d’un partenariat)

Policier

« Ténèbres, prenez-moi la main » de Dennis Lehane

51tAzpYd0RL._SY445_SX342_Après « Un dernier verre avant la guerre », j’ai eu envie de poursuivre la lecture des aventures de Patrick Kenzie et Angela Gennaro, tous les deux détectives à Boston. J’avais trouvé le premier tome sombre mais efficace. J’ai eu plus de mal à entrer dans ce deuxième tome : trop de personnages, histoire trop compliquée, ou tout simplement une moindre concentration de ma part ? Sans doute un peu des trois !

L’histoire en tout cas est assez longue à démarrer, et passe par de sinueux détours avant que l’on comprenne quelle sera l’intrigue centrale.

Patrick est appelé auprès d’une psychiatre, qui pense que l’une de ses patientes est menacée, et dont le propre fils est en danger. Tout le début du roman tourne autour de ces personnages, avant que l’histoire prenne un tournant qui nous éloigne d’eux. Le passé de Patrick, et son enfance traumatisée auprès d’un père violent et pervers, est encore plus présente que dans le premier tome – et on ne sait pas encore tout de cette relation destructrice entre un père et son fils. Quant aux liens entre Angela et Patrick, ils prennent encore un peu d’épaisseur. Leur quête profonde de justice s’ancre dans la durée, et leur intimité se renforce. Il y a de la matière à exploiter pour les prochains tomes.

S 2-3Ed Payot, coll. Rivages Noir, 498 pages, 11,50€

Cosy mystery·Policier

« Les dames de Marlow enquêtent (tome 3) – Poison en huis clos » de Robert Thorogood

Capture d’écran 2024-10-10 203854Il y a une vraie différence entre les livres que je lis et ceux que j’écoute en version audio. La série des « Dames de Marlow » en est un bon exemple. J’ai adoré les deux premiers tomes en version audio – la lecture de Rachel Arditi était un plus, elle interprétait à merveille chacune des enquêtrices amatrices, Judith la verbicruciste octogénaire, Becks la femme de vicaire un peu coincée, et l’inénarrable Suzie, gardienne de chiens et animatrice sur la radio locale, la plus drôle des trois. Dans les deux premiers tomes, la seule voix de Suzie suffisait à me faire rire.

Alors forcément, le troisième tome en version papier n’a pas la même saveur… Les trois héroïnes sont égales à elles-mêmes, l’enquête est assez similaire dans sa construction (le maire de Marlow meurt empoisonné pendant un conseil municipal, ce qui fait de ses collègues présents ce soir-là les principaux suspects). C’est sympathique et gentillet, il y a des fausses pistes, des détails à ne pas manquer, des déductions, qui font le job pour un bon cosy mystery. Mais il m’a manqué le petit plus d’une narration réussie, de l’incarnation dans les personnages comme je l’avais aimée dans la version audio. Dommage !

S 2-3La Martinière, 400 pages, 14,90€

Policier·Roman

« Un dernier verre avant la guerre » de Dennis Lehane

81Jg5x-ejBL._SY466_Aurais-je abordé ce livre de la même manière s’il ne m’avait pas été recommandé ? Probablement pas. Il y a des livres que l’on ouvre avec un a priori positif, parce qu’on nous en a parlé en bien, parce qu’on a envie de se dire qu’on va aimer cette lecture nous aussi.

Heureusement – et j’en viens au fait – cette lecture a été à la hauteur de mes attentes ! C’est le premier tome d’une série consacrée aux détectives Patrick Kenzie et Angela Gennaro, installés à Boston (dans un clocher, bizarrerie de l’histoire).

Si vous avez l’habitude de lire mes chroniques, vous vous dites peut-être : détectives + duo + série = cosy mystery.

Pas du tout.

Ici on est loin des quiches empoisonnées et des jalousies de village. Ici on est dans le glauque, le poisseux, l’Amérique sombre des années 1990. D’ailleurs j’ai trouvé le début un peu daté, avec des détails qui créent une ambiance de vieux film noir, où des politiques véreux font appel à des détectives pour retrouver des documents volés par une femme de ménage. Dans l’Amérique décrite ici, c’est avant tout un combat de classes, les puissants contre les modestes, les Blancs contre les Noirs.

Les deux personnages principaux ne sont pas spécialement sympathiques : lui est désabusé (au début du livre on ne sait pas trop dans quel camp il joue) ; elle est une femme battue dont on ne comprend pas l’absence de révolte. Mais j’ai fini par m’attacher à eux, aux blagues acerbes de Patrick, aux erreurs d’Angela (bien qu’il multiplie les liaisons, Patrick est amoureux d’elle, et elle devient attachante à travers ses yeux à lui).

Il y a quelques scènes assez violentes pendant les affrontements entre gangs de rue ; j’ai lu ces quelques pages en diagonale pour ne pas trop m’y attarder. Tout le reste du roman est bien construit, avec des messages de fond, et un bon équilibre entre la noirceur du récit et parfois des petites pointes d’humour noir qui nous arrachent un sourire et laissent une trêve de quelques pages au lecteur.

Je sais déjà que je lirai le prochain tome (je l’ai déjà réservé à la bibliothèque…), et dans tous les cas je ne regrette pas d’avoir suivi ce conseil de lecture !

S 3-3Rivages, 352 pages, 9,65€

Cosy mystery·Policier

« Son espionne royale (tome 13) : Amour et mort parmi les léopards » de Rhys Bowen

9782221272107ORIAdieu les courants d’air du château familial de Rannoch : pour son voyage de noces avec Darcy, Georgie découvre le Kenya. Si vous aimez l’ambiance « Out of Africa », vous allez adorer.

Nos deux tourtereaux sont hébergés chez des expatriés britanniques, aux mœurs particulièrement légères… Mais entre la surveillance de son cousin David (un prétexte au début du roman, mais finalement peu exploité) et une mission secrète de Darcy, c’est un autre événement qui va perturber la lune de miel de Georgie.

Le début est très long – oserai-je dire que ça sent le remplissage sans grand intérêt pendant un bon premier tiers du roman ? Il faut attendre l’arrivée au Kenya, et la mort d’un des hôtes, pour que l’histoire s’épaississe un peu.

Sinon, pour l’ambiance, ça fait du bien de voir Georgie enfin heureuse en couple, et le dépaysement de ce tome apporte aussi un petit vent de nouveauté dans la série.

S 2-3Robert Laffont – Coll. La Bête noire, 360 pages, 14,90€

Policier

« Personne n’était censé mourir pendant ces vacances » de Catherine Mack

9782749179032ORISi vous cherchez un roman qui vous emmène sous le soleil d’Italie pour un petit air de vacances : vous êtes au bon endroit.

Eleanor est une romancière célèbre, adulée par ses fans, mais qui envisage de « tuer » sur le papier le héros de ses romans. Et pour cause : ce personnage est inspiré par Connor, son ancien amant, qui depuis lui fait un chantage à chaque publication.

Lors d’un voyage en Italie, où elle est accompagnée de sa sœur, de quelques fans, et de Connor, ce dernier lui raconte se sentir en danger de mort (et pas seulement sur le papier). Et Eleanor a bien tort de ne pas le prendre au sérieux…

L’ambiance estivale est très présente dès les premières pages, et c’est le vrai plus de ce roman (annoncé d’ailleurs par une couverture couleur mer et des branches de citronniers). J’ai été très gênée au début du roman par les trop nombreuses notes de bas de page, qui font partie du roman mais qui cassent la fluidité de la lecture – j’ai donc décidé de ne pas lire les suivantes, et cela ne nuit pas du tout à la compréhension.

On découvre aussi les coulisses de la vie d’une auteure contemporaine, ses questionnements, sa position aussi vis-à-vis de sa sœur qui rêvait elle aussi d’écrire. Ce sont aussi des moments sympas du livre.

S 2-3Le Cherche Midi, 432 pages, 22€

Cosy mystery·Policier

« Agatha Raisin enquête (tome 34) : En plein coeur » de M.C Beaton et R.W. Green

9782226481214-jSi ce n’est pas encore assumé sur la couverture, le nom de R.W Green figure désormais en bonne place à côté de celui de M.C Beaton comme co-auteur des nouveaux tomes d’Agatha Raisin. Dans le précédent tome, j’avais ressenti une autre « patte » dans certains choix de rebondissements et dans l’évolution des personnages. Mais dans ce trente-quatrième tome, les écarts sont gommés, et ce tome aurait pu être écrit à 100 % par son auteure originelle. Les parutions de nouveaux tomes se font rares maintenant, et je garde chaque tome précieusement en attendant la sortie du suivant – comme pour me rassurer qu’il m’en reste toujours un à lire. J’ai beau aimer beaucoup d’autres séries de « cosy mysteries », celle-ci occupe une place particulière dans mes lectures.

Lors d’une kermesse, Agatha Raisin est témoin de paroles menaçantes, qu’elle aurait pu oublier rapidement si un homme n’avait pas été retrouvé mort quelques instants plus tard. Bien sûr c’est Agatha qui découvre le corps, et bien sûr cela la désigne comme principale suspect aux yeux de son ennemi l’inspecteur Wilkes. Ne vous attendez pas à une histoire révolutionnaire, tous les codes habituels sont là – et ça fonctionne bien quand même.

La victime est un châtelain, voisin de Charles (ami et ex d’Agatha), dont les terres suscitent les convoitises, et dont l’héritage n’a pas fini de faire parler. Et quand en plus Roy, l’ancien collègue d’Agatha, se retrouve mêlé à de sombres tractations financières, la détective professionnelle décide de ne rien lâcher.

J’ai bien aimé ce tome, j’étais contente de retrouver ces personnages. Le fil rouge (les histoires d’amour d’Agatha, son agence de détective) avancent assez peu, c’est vraiment un tome dans la continuité de la série, mais qui ne fait pas progresser le personnage. Je ne sais pas si c’est un effet de la traduction ou si c’est lié à l’écriture elle-même, mais je n’ai pas ressenti de différence de style dans cette écriture à quatre mains. Disons donc que c’est un tome rassurant pour les fans !

S 3-3Albin Michel, 288 pages, 14,90€