
« Avant toi, il y a eu des fautes. Avec toi, il y en aura. Il faudra réparer. »
Il faut savoir, parfois, sortir de sa zone de confort de lecture, et faire confiance ; faire confiance, par exemple, à une maison d’édition. J’ai découvert Les éditions du Sonneur en 2019, au Salon du livre de Paris, et six ans après je garde un souvenir précis de la qualité de l’échange que j’avais eu avec l’équipe. Alors oui, j’ai choisi ce livre sur le seul nom de la maison d’édition (même si, au moment de rédiger cette chronique, je réalise que j’ai déjà lu de la même auteure « Une immense sensation de calme » et « Le Sanctuaire »).
L’histoire est avant tout celle d’une vengeance. De triplés qui n’auraient pas dû naître, tous trois marqués d’une tache de naissance qui les rend identifiables – et liés à jamais.
C’est aussi celle d’un châtelain, Hugon, dont l’ardeur qu’il met à participer aux Croisades n’a d’égal que son esprit sanguinaire et dominateur.
Le reste, je vous laisse le découvrir dans ce texte âpre (pour la violence des actes, pour les abandons d’enfants, pour les atrocités commises), mais écrit avec une précision au cordeau.
Ici les femmes sont d’abord victimes, mais elles sont aussi vengeresses, et les hommes qui les maltraitent ne restent pas impunis. C’est dur, sanglant, mais raconté avec une puissance d’écriture bien maîtrisée.

Le Sonneur, 256 pages, 20€