Cosy mystery·Policier

«Agatha Raisin enquête (tome 17) : Cache-cache à l’hôtel » de M.C. Beaton

agatha t17 cache-cacheGros rebondissement dans la vie d’Agatha Raisin : alors que son ex-mari, James, joue avec ses sentiments depuis qu’ils se connaissent (c’est-à-dire dès les premiers tomes de la série), le voilà soudain doux comme un agneau et amoureux comme un adolescent ! C’est à peine croyable pour la lectrice que je suis – la ficelle est même un peu grosse en terme de renversement de situation, mais bon, passons.

James, donc, décide de prouver ses sentiments à Agatha en l’emmenant en vacances. Pauvre Agatha ! Elle qui s’attendait à partir au soleil, au bord d’une plage méditerranéenne, la voilà dans une sinistre station balnéaire où plus aucun touriste ne s’aventure depuis bien longtemps.

Mais si Agatha avait peur de s’ennuyer, le meurtre d’une cliente de l’hôtel vient secouer son séjour – d’autant plus que la victime a été étranglée par un foulard qui appartenait à Agatha !

L’ambiance de ce roman fait penser à celle de « Gare aux fantômes », le neuvième tome de la série, qui se déroule aussi dans un hôtel assez triste, sous la pluie. Pour le reste, et si l’on excepte l’invraisemblable retour de flamme de James, les codes habituels de la série sont présents, et Agatha est égale à elle-même. Depuis qu’elle dirige une équipe de détectives, de nouveaux personnages sont apparus et deviennent eux aussi des piliers de l’histoire – je pense à Harry notamment, sa plus jeune recrue, capable de passer en un éclair d’un look cuir/piercing à un costume/cravate. Il reste encore dix tomes dans la série, j’espère que les prochains continueront à apporter leur lot de nouveautés sans dénaturer l’esprit de cette série sympathique.

S 3-3Albin Michel, 319 pages, 14€

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«Son espionne royale et le mystère bavarois (tome 2) » de Rhys Bowen

espionne royale t2J’avais gardé un sentiment mitigé du premier tome de la série « Son espionne royale… » mais j’avais décidé de laisser sa chance au deuxième tome.

Le début m’a déçue : j’ai eu le sentiment de relire des scènes et des anecdotes déjà lues dans le premier tome, et j’ai trouvé le démarrage fastidieux.

Pourtant, quand l’histoire a finalement commencé, j’ai pris plaisir à lire cette nouvelle intrigue. On y retrouve Georgie, jeune lady anglaise à qui la Reine confie régulièrement des petites missions, et qui se retrouve malgré elle impliquée dans des enquêtes policières.

Cette fois-ci, Georgie accueille chez elle la princesse Hannelore de Bavière. Entre soirées arrosées et virées chez Harrod’s, Georgie découvre que la princesse sortie du couvent n’est pas si timide qu’on le croyait ! Sauf que leurs plaisirs futiles se voient contrariés par plusieurs morts : d’abord, celle accidentelle d’un ami de Georgie lors d’une soirée, puis celle d’un jeune homme dont la princesse s’était amourachée.

L’histoire est plaisante à lire, j’ai souri à plusieurs reprises face aux aventures de cette lady qui n’en est pas vraiment une (elle a des pensées et des paroles très modernes pour l’époque, a un rapport amusant avec ses domestiques) et finalement la lecture de ce deuxième tome a été une bonne surprise. Par contre, ne lisez pas ce roman pour le suspense, la fin est assez prévisible.

S 2-3Robert Laffont, 384 pages, 14,90€

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«Son espionne royale mène l’enquête (tome 1)» de Rhys Bowen

son espionne t11932. Lady Georgiana, « Georgie » pour les amis, est la sœur du duc de Glenn Gary et Rannoch, et accessoirement trente-quatrième dans l’ordre de succession du trône d’Angleterre. Aucun risque qu’elle soit amenée à régner, et en plus la pauvre Georgie s’est vue couper la rente que lui versait son frère – à vingt-et-un ans, elle devrait être mariée. Mais Georgie ne veut pas accepter n’importe quel mari, fût-il conseillé par la Reine elle-même…

La Reine, d’ailleurs, a plutôt de la sympathie pour Georgie, et l’envoie dans quelques mondanités pour surveiller discrètement son fils qui s’est entiché d’une Américaine… Mais Georgie va avoir d’autres chats à fouetter, entre un maître chanteur retrouvé assassiné dans la maison de famille, et ses efforts douloureux pour gagner sa vie.

Premier tome d’une série de « cosy mysteries », ce roman introduit bien les personnages, et plonge aussitôt le lecteur dans le Londres des années 1930. L’histoire se révèle très différente de ce que laissait penser la quatrième de couverture (la mission confiée par la Reine n’est pas du tout au coeur de l’intrigue).

Il reste quelques petites longueurs, mais que l’on pardonnera pour un premier tome – en tout cas, j’ai déjà à portée de main le deuxième tome, c’est plutôt bon signe…

S 2-3Robert Laffont, coll. La Bête noire, 14,90€

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«Agatha Raisin enquête (t16) : Jamais deux sans trois» de M.C. Beaton

Agatha t16 jamais deuxAprès deux rendez-vous manqués, deux lectures décevantes de la série « Hamish MacBeth » nouvellement disponible dans une traduction française, je reviens à mon héroïne préférée de MC Beaton : Agatha Raisin.

Agatha est toujours à la tête de son agence de détectives. La création de cette agence donne un nouveau souffle à la série, car elle permet de renouveler très nettement les personnages de la série – même si les chouchous restent présents. Un photographe rejoint l’agence, Phil Witherspoon, un homme sympathique de soixante-seize ans.

L’enquête est plus sombre que d’habitude. Loin des histoires de mégères jalouses, cette fois-ci Agatha est confrontée au meurtre d’une adolescente. Le meurtre est violent, le drame terrible.

Heureusement Agatha continue à user de ses ruses, de son sixième sens, pour le plus grand bonheur du lecteur. Et puis d’autres histoires viennent parsemer le roman, adultères, recherche d’animaux disparus (par un jeune détective un brin décalé)… Le roman s’achève sur un rebondissement inattendu.

Alors, envie de continuer avec Agatha ?

S 3-3Albin Michel, 14€

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«Hamish Macbeth tome 2 : Qui va à la chasse» de M.C.Beaton

Hamish t2Après la lecture décevante du premier tome de cette « nouvelle » série (qui vient d’être traduite en français, mais qui a été publié en anglais dans les années 1980), je récidive avec le second tome – on ne sait jamais.

Priscilla est sur le point de se fiancer avec un dramaturge, au grand dam d’Hamish qui est secrètement amoureux d’elle. Ses parents ont réuni quelques invités pour l’occasion, qui se fréquentent autant qu’ils se détestent.

Plus encore que dans la série « Agatha Raisin », écrite par le même auteur, je retrouve une ambiance proche de celle d’Agatha Christie : un huis-clos pour décor (ici les invités des fiançailles de Priscilla sont réunis dans le château familial) ; on sait que le coupable d’un meurtre est présent parmi les invités ; et Hamish les réunira tous à la fin du récit pour le démasquer.

Mais quelle lenteur dans le récit ! Dans le premier quart du livre ? Il ne se passe rien. A la moitié du roman ? Le meurtre est commis. Et tout le reste traîne en longueur, sans rebondissement. Seule la fin (et contrairement au premier tome) est mieux construite et permet de trouver un peu de rythme dans le dénouement.

Autant je dévore les « Agatha Raisin », autant je n’ai pas été plus enthousiasmée par ce deuxième tome que par le premier. Je pense arrêter là ma lecture de cette série, et ne pas chercher à poursuivre les aventures du policier écossais.

S 2-3Albin Michel, 280 pages, 14€

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«Hamish Macbeth tome1 : Qui prend la mouche» de M.C.Beaton

Hamish t1Fidèles lecteurs de mon blog, vous savez que je suis avec assiduité chaque nouvelle parution dans la série des « Agatha Raisin ». J’ai lu les quinze (!) premiers tomes, le seizième n’attend que d’être lu mais je fais durer un peu le plaisir.

Alors quand une autre série policière du même auteur est sortie, je me suis précipitée !

Hamish Macbeth est un anti-héros, comme Agatha. La comparaison s’arrête là. Pour le reste, on aurait difficilement pu imaginer deux personnages plus différents : Hamish est un homme tranquille, plutôt tranquille (tendance pépère), aussi sauvage qu’Agatha est citadine, aussi transparent qu’elle est envahissante, aussi lent qu’elle est vive.

L’histoire, d’ailleurs, est à l’image de la lenteur du personnage. Cette première enquête met en effet un temps interminable à démarrer. Un groupe de pêcheurs amateurs est réuni pour un stage. Très vite on comprend que les rancoeurs se crispent autour d’une participante, particulièrement désagréable avec les autres. Les ficelles, déjà, sont bien grosses, les pêcheurs en herbe affichant les uns après les autres leur envie de se débarrasser de la mégère.

L’intrigue peine à démarrer… et finalement le dénouement se fera en quelques pages.

Vous l’avez compris, la lecture de ce premier tome ne m’a pas convaincue, hélas ! J’aurais aimé retrouver le même plaisir de lecture qu’avec les « Agatha Raisin ».

Emportée par mon enthousiasme initial, j’avais acheté dès la sortie le deuxième tome de la série, je vais donc laisser à Hamish Macbeth une seconde chance.

À suivre…

S 1-3Albin Michel, 280 pages, 14€

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«Agatha Raisin enquête (tome15) : Bal fatal» de M.C.Beaton

Agatha t15 balCe quinzième tome des enquêtes d’Agatha Raisin marque un tournant dans la série. Finies les enquêtes dans les pas de la police : Agatha lance sa propre agence de détective. Finies aussi les amours avec les voisins successifs du cottage d’à côté : c’est Emma Comfrey, une fonctionnaire à la retraite, qui s’y est installée.

Agatha embauche Emma dans son agence, ainsi que Miss Simms (déjà croisée dans d’autres tomes, et dont on se demande pourquoi elle réapparaît ainsi). La voilà chef d’entreprise ! Elle est consultée pour des adultères et des disparitions de chats et de chiens, mais sa première enquête sérieuse porte sur une tentative de meurtre sur une jeune femme lors d’une fête.

Que les adeptes de la série se rassurent, on croise encore Charles le baronnet, Roy le londonien, ou encore Mrs Bloxby la femme du pasteur. Agatha est plus pro que jamais, capable de sauver dans un avion pour rejoindre Paris dans l’instant, et toujours plus habile dans ses analyses de personnalités.

Je suis restée en terrain connu dans ce tome, et pourtant j’ai l’impression qu’une page a été tournée, qui permet de relancer la série et de faire qu’au bout de quinze tomes (déjà!), le plaisir de lecture de cette série ne s’essouffle pas.

S 3-3Albin Michel, 14€

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«Agatha Raisin enquête (tome 14) : Gare aux fantômes» de M.C. Beaton

agatha t14 fantômesEncore un nouveau voisin pour Agatha Raisin ! Cette fois-ci, il s’appelle Paul et est consultant en informatique. Si Agatha voulait se tenir éloignée de lui, elle ne peut pas résister à l’envie de participer avec lui à une chasse aux fantômes chez une vieille dame qui se plaint d’événements étranges dans sa maison.

Des phénomènes surnaturels ? Il en faudrait plus pour faire peur à Agatha Raisin ! Mais quand la vieille dame est retrouvée morte dans des conditions qui ne paraissent pas naturelles, alors Agatha et Paul démarrent une « vraie » enquête, avec des recherches dignes du Club des cinq, maison hantée et souterrains cachés inclus.

Quel plaisir de retrouver dans ce quatorzième tome Agatha et ses paradoxes, elle qui décongèle des plats préparés sans savoir ce qu’elle mange, mais nourrit ses chats de poisson frais.

L’auteur a une capacité assez amusante à se débarrasser des personnages masculins : balayés, les anciens voisins ! Place à Paul – même si je finirai pas confondre tous ces Watson qui ne sont que des faire-valoir. L’intrigue se dévore avec plaisir et le livre s’achève sur un rebondissement qui donne envie de courir lire le prochain !

S 3-3Albin Michel, 14€

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«Meurtres en majuscules» de Sophie Hannah

meurtres majusculesCurieuse de découvrir sous quelle forme Sophie Hannah avait redonné vie au détective héros d’Agatha Christie, le célèbre Hercule Poirot, j’ai lu récemment « La mort a ses raisons ». Il s’agissait de la deuxième aventure d’Hercule Poirot dans sa « nouvelle vie ». Le roman m’avait vraiment séduite, j’ai donc décidé de reprendre la lecture dans l’ordre avec « Meurtres en majuscules » qui est en fait la première aventure d’Hercule Poirot écrite par Sophie Hannah.

Ma première impression est que j’ai bien fait de ne pas commencer par cet opus-là, car je n’aurais sans doute pas continué avec d’autres tomes.

Le roman, pourtant, n’est pas si mauvais, et les fans d’Hercule Poirot retrouveront avec plaisir les petits travers de leur détective belge favori. Rien ne manque dans le portrait : son style tiré à quatre épingles, sa critique à peine voilée du tempérament anglais, sa manie pour l’ordre, son narcissisme…

Le déroulé de l’histoire est aussi digne d’une suite aux épisodes écrits par Agatha Christie elle-même : trois meurtres ont été commis à l’hôtel Bloxham, trois meurtres mis en scène avec une précision diabolique. Mais personne ne s’explique comment le meurtrier a agi, ni comment il a pu s’échapper incognito de l’hôtel. Hercule Poirot, qui profitait pourtant d’un repos bien mérité et nécessaire pour recharger ses petites cellules grises, se trouve rapidement embarqué dans l’histoire. Tout d’abord parce que l’enquêteur chargé de résoudre ces crimes n’est autres que Catchpool, qui habite la même pension que lui ; et ensuite parce qu’il a été interpellé dans un café par une jeune femme qui se sent en danger de mort – et Poirot, faisant appel à sa célèbre intuition, perçoit déjà un lien entre son appel à l’aide et les meurtres qui viennent d’être commis à l’hôtel.

Ce qui m’a gênée, ce sont les longs passages d’explications sur ce qui s’est passé. Poirot, naturellement, explore de multiples pistes en faisant tourner en bourrique le pauvre Catchpool dont les cellules grises ne fonctionnent pas aussi vite que celles du détective. Mais cette partie d’explication, indispensable au dénouement dans un « Hercule Poirot », commence presque dès la moitié du livre, avec des apports d’éléments totalement inconnus du lecteur. A de multiples reprises, Poirot « devine » plus qu’il ne « déduit », et j’ai trouvé cela assez frustrant pour le lecteur, ayant la sensation de ne pas avoir toutes les cartes en main pour jouer avec le détective !

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de lire ces nouvelles aventures de Poirot, je vous conseille donc de commencer par « La mort a ses raisons », plus plaisant et moins poussif que celui-ci.

S 2-3Le Livre de poche, 408 pages, 7,90€

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«La mort a ses raisons» de Sophie Hannah

mort raisonsSophie Hannah a été choisie par les héritiers d’Agatha Christie pour écrire de nouvelles aventures du célèbre détective Hercule Poirot. Quand on s’attaque à un tel mythe, il faut être à la hauteur… Je suis une grande admiratrice de la « reine du crime », j’ai lu quasiment tous ses romans policiers (ce qui représente quand même plusieurs dizaines de livres). Alors quand j’ai commencé la lecture de « La mort a ses raisons », j’étais curieuse mais je pensais que j’allais sans cesse comparer ce roman aux originaux.

Finalement… pas du tout.

Le livre s’ouvre sur le dessin d’un plan de maison, façon Cluedo. Ce n’est que le premier d’une liste d’ingrédients incontournables : un huis-clos pour l’ambiance, un groupe réuni dans une grande demeure, mélangeant famille / amis ou conjoints / domestiques, et au milieu, Hercule Poirot et l’inspecteur Catchpool. Ces deux derniers se demandent bien, d’ailleurs, pourquoi Athelinda Playford, maîtresse des lieux et romancière à succès, les a invités à passer quelques jours chez elle.

Lors du dîner, Athelinda annonce qu’elle déshérite ses enfants, au profit d’un homme… qui est lui-même mourant. Bien sûr cette révélation bouscule l’assemblée présente. Et comme par hasard, un crime est commis quelques heures après…

La construction du roman est assez classique, totalement dans la lignée de ce qu’Agatha Christie aurait pu écrire. Le dénouement se déroule sans surprise dans une scène réunissant tous les personnages autour de Poirot. Celui-ci, finalement, est assez peu présent, et j’ai remercié intérieurement l’auteur de ne pas avoir abusé des clichés sur ses moustaches, son crâne d’œuf et ses petites cellules grises. Poirot est présent sans être omniprésent, et c’est très bien comme ça.

Je n’avais pas envie d’interrompre ma lecture de ce roman efficace, qui se suffit à lui-même indépendamment de la « lignée » dans laquelle il s’inscrit, qui mérite d’être lu pour ce qu’il est : un bon « cosy mystery ». Je lirai avec plaisir les autres romans de cette saga.

S 3-3Le Livre de poche, 408 pages, 7,90€