Michele habite au bout d’une ligne de chemin de fer. Son quotidien est rythmé par le passage du train, et quand la journée s’achève, il ramasse dans le train tous les objets oubliés par les voyageurs, qu’il stocke méthodiquement dans sa petite maison. Michele n’a pas d’amis, pas de famille non plus depuis que sa mère a quitté le domicile lorsqu’il était enfant, sans jamais donner signe de vie, et depuis que son père est mort. Michele n’a personne d’autre à aimer que ces objets oubliés.
Deux événements rompent la solitude de sa vie : le premier est l’arrivée dans sa vie d’une jeune femme, Elena, qui croque la vie à pleine dents et bouscule l’ordre établi dans le quotidien de Michele ; le second est la réapparition du journal intime de Michele, emporté par sa mère il y a des années, et revenu mystérieusement par le train, des années après…
Si le titre du roman pourrait faire penser que ce roman est un « feel good book », l’intérieur révèle un texte profond, mélange de nostalgie de l’enfance et de fêlures adultes. Les mots progressent comme le lent cheminent du train dans ces petites villes dont les noms rythment les chapitres. Dans la chaleur de l’Italie, à la suite de ce train qui transportent des vies anonymes et des destins, le lecteur devient un ami invisible de Michele, suivant ses espoirs et ses rêves. Saura-t-il un jour pourquoi sa mère est partie du jour au lendemain, sans jamais donner de ses nouvelles ? Réussira-t-il à aimer, lui qui a été rejeté enfant par sa propre mère ? Et enfin, découvrira-t-il qui a placé ce vieux journal intime dans le train qui s’arrête devant sa maison ?
« Ils étaient tapis dans la pénombre de la pièce. Ce dernier jour de novembre, le train interrégional de 19h44 en provenance de Piana Aquilana entra en gare de Miniera di Mare parfaitement à l’heure. »
Poétique et plein de charme, ce roman cache aussi une tristesse mélancolique, qui en fait un texte tout en finesse et en délicatesse. Une jolie découverte.
Folio, 400 pages, 7,90€