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«Soif» d’Amélie Nothomb

soifS’il y a bien une année où il est difficile de dire si j’ai aimé ou pas « le » roman annuel que sort Amélie Nothomb à l’automne, c’est bien cette année. Car derrière la couverture qui ressemble invariablement aux autres couvertures de ses romans des dernières années (une photo de l’auteure en gros plan), le livre est un OVNI parmi tout ce qu’elle a écrit jusqu’ici. Et pour cause : le narrateur n’est autre que Jésus en personne. L’originalité ne s’arrête pas là, puisque l’auteure a décidé de lui donner la parole précisément pendant la crucifixion. Avouez que cela sort des sentiers battus de l’auteure, qui nous a habitués à toutes sortes de récits, mais loin de ce genre.

Le roman est assez court (environ 2h d’écoute dans la version audio), ce qui est bien car plus long aurait rendu le récit interminable vu le contexte – on parle quand même de souffrance et de mort.

Ensuite, sur le fond, j’ai du mal à me prononcer car je fais difficilement la part de ce qui relève des Évangiles, et de ce qui sort de l’imagination d’Amélie Nothomb. Jésus amoureux de Marie-Madeleine ? Pourquoi pas, après tout « Da Vinci code » avait déjà popularisé cette idée, en se basant sur des Évangiles apocryphes. Mais Jésus qui dit à Dieu qu’il ne connaît pas vraiment l’amour ni la souffrance car il n’a pas de corps, est-ce un choix de l’auteure ? Et ceux pour qui il a fait des miracles, l’ont-ils tous renié ? (la partie où les mariés des noces de Cana lui reprochent d’avoir servi du bon vin après du mauvais est assez surréaliste). Il est difficile de juger un tel roman, que j’imagine être un mélange d’interprétation de textes religieux et d’imagination de l’auteure.

Mais le roman a le mérite d’interpeller le lecteur, de le faire se questionner, pourquoi pas d’ouvrir des dialogues. Pour un livre, quel qu’il soit, c’est déjà une réussite.

S 2-3Audiolib, 2h30 d’écoute. Lu par Grégory Baquet

Audio·Roman

« Les prénoms épicènes» d’Amélie Nothomb

épicènesLe titre, d’abord, vous interpelle sans doute. Et comme moi, vous vous demandez ce qu’il peut bien vouloir signifier. Alors commençons par une petite leçon linguistique, puisque de toute façon l’auteur elle-même le fait dès le début du livre. Un prénom « épicène » est un prénom qui ne permet pas de déterminer le genre de celui (ou celle!) qui le porte. Comme Claude, ou Dominique, les prénoms de ces deux personnages dont nous suivons ici la vie, depuis leur toute première rencontre.

Elle, Dominique, est une jeune femme transparente, timide et peu sûre d’elle, un peu complexée. Lui, Claude, est un entrepreneur plein de projets, qui la demande en mariage sans vraiment la connaître.

La suite, c’est un mariage peu heureux, la naissance d’une enfant qui va manquer d’amour de la part de son père. Et un rythme, toujours, celui d’Amélie Nothomb, qui va droit à l’essentiel, décrit le quotidien et les sentiments avec une plume acérée et vive. Ah, ne vous attendez pas à des tours et des détours sentimentaux : bien que toute l’histoire ne parle que d’amour, l’écriture est efficace, ne s’encombre pas de guimauve.

Je n’ai pas lu ce livre, je l’ai écouté ; et sa durée d’écoute (2h28) permet de s’immerger dans l’histoire dans une écoute continue – pour ma part, en une seule fois, comme pour rester dans cette dynamique presque cinématographique. Il faut du talent pour dessiner des personnages et leur donner chair, leur construire un quotidien, des sentiments, et les faire vivre, tout cela dans un texte resserré mais où rien n’est négligé.

S 3-3Audiolib, lu par Françoise Gillard, 2h28, 18,50€

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« Le voyage d’hiver » d’Amélie Nothomb

Je ne fais pas partie des lecteurs qui attendent chaque automne « la » sortie du nouveau roman d’Amélie Nothomb. J’ai lu quelques ouvrages de la romancière, parmi ses plus célèbres, et souvient bien après leur sortie. Quand je lis un livre de cette auteure, je suis toujours à contre-temps des autres lecteurs. Quant à trouver le… Lire la suite « Le voyage d’hiver » d’Amélie Nothomb