A Deuil-l’Alouette, en banlieue parisienne, Elisabeth s’active pour organiser une « fête de printemps », une grande réception où elle a convié famille, amis, voisins. La soirée se passe bien, faite de mondanités et d’échanges divers. Chacun rentre chez soi. On croit la soirée terminée. Mais Jean-Lino, le voisin du dessus, qui a participé à la fête, revient sonner en pleine nuit : il a tué sa femme.
Dans un moment de folie, poussée par son amitié pour cet homme, Elisabeth décide de l’aider à organiser une mise en scène autour du décès de sa femme.
Le roman navigue entre des scènes très ordinaires de la vie de voisinage d’un immeuble, l’organisation d’une soirée (trouver assez de verres, aller chercher des chaises chez les voisins… le tout raconté avec une incroyable justesse dans les détails), et ce drame qu’est la mort de la voisine. Aussi horrible soit l’événement, les personnages réagissent avec une étonnante sérénité. Et pourtant, leurs vies viennent de basculer.
Bizarrement, il se dégage de ce livre une certaine quiétude, très en décalage avec le thème. Le personnage d’Elisabeth est particulièrement paradoxal, capable de faire des insomnies par crainte de ne pas avoir assez de verres pour ses invités, et réagissant avec sang-froid face à son voisin qui vient de tuer sa femme. Le récit est écrit au cordeau. J’aime ces écritures qui nous font voir les détails du quotidien sous un autre jour, et les rend soudain dignes de figurer dans un récit.
Folio, 224 pages, 7,25€, Prix Renaudot 2016