En anglais·Roman

« The restaurant of lost recipes » de Hisashi Kashiwai

A Kyoto, Nagare et sa fille Koishi tiennent un restaurant d’un genre particulier ; à la demande de ses clients, le chef recrée des recettes oubliées, vecteurs de souvenirs. Nori Ben, ramen, ten don… au total, six recettes font l’objet de recherches dans ce roman (qui est en réalité le deuxième tome, mais nul besoin d’avoir… Lire la suite « The restaurant of lost recipes » de Hisashi Kashiwai

Policier·Roman

« Les assassins de l’aube » de Michel Bussi

Direction la Guadeloupe pour ce roman de Michel Bussi qui vient de sortir en format poche. La police locale est à cran : un meurtrier s’en prend à des touristes ; trois d’entre eux ont été tués avec un harpon dans le coeur et un message politique comme signature. Valéric, à la tête de l’enquête, est un… Lire la suite « Les assassins de l’aube » de Michel Bussi

Cosy mystery·Policier·Roman

« Son Espionne royale vole au secours de Belinda (tome 14) » de Rhys Bowen

Avec le temps, cette série est devenue une de mes lectures doudous, de celles que je mets de côté pour les moments où j’ai besoin d’une lecture pas trop sérieuse et de lire juste pour me détendre. Si parfois les séries ont tendance à se répéter, je trouve au contraire que celle-ci se bonifie au fil des tomes. Lady Georgiana est devenue une vraie jeune femme, courageuse, s’assumant de plus en plus, s’affirmant au fil des tomes. Les personnages agaçants (désolée Queenie!) sont complètement passés au second plan.

Dans ce quatorzième tome, Georgie est mariée depuis trois mois au séduisant Darcy. Celui-ci doit repartir en mission secrète, et Georgie ne goûte guère à la vie domestique est s’ennuie seule dans sa grande propriété. Elle cherche de la compagnie et se retrouve embarquée par Belinda, sa meilleure amie, au fin fond des Cornouailles, où Belinda vient d’hériter d’un cottage en piteux état. Sur place, Belinda retrouve des amis d’enfance, et le séjour va virer au cauchemar pour elle…

Comme toujours, l’enquête semble surtout un prétexte (le meurtre n’a lieu qu’au milieu du roman)… et cela ne me dérange pas ! On est dans le pur esprit du « cosy mystery ». J’aime avant tout lire les escapades de Georgie, ici dans une riche demeure des Cornouailles, ses promenades, les petites conspirations, la description de son quotidien de lady et les cérémonies du thé…

J’ai trouvé ce tome dépaysant, entre belles propriétés mystérieuses qui donneraient presque envie de devenir châtelaine, et cottages charmants quoique défraîchis.

Précision importante, il faut lire les tomes dans l’ordre pour comprendre la psychologie des personnages et leurs relations.

Deux coups de griffes pour finir : dans mon édition j’ai trouvé beaucoup de coquilles, à croire que le texte n’a pas bénéficié du regard d’un correcteur ; quant au nom de l’auteure, il ne figure même pas sur la couverture de mon livre, quelle maladresse !

Robert Laffont, coll. « La Bête noire », 378 pages, 14,90€

Roman

« Le Chardonneret » de Donna Tartt

Coup de cœur !

J’avais entendu beaucoup de bien sur ce livre il y a longtemps (grâce à une chronique de Caroline sur le blog qu’on partageait précédemment), mais il m’aura fallu attendre cet été pour le découvrir. Le bon moment n’arrive pas toujours quand on l’attend.

Theo Decker n’a que treize ans lorsqu’il est victime d’un attentat dans un musée. Sa mère, comme de nombreux visiteurs, décède dans l’attaque. Theo s’en sort, et se voit confier par un vieil homme mourant un tableau de valeur du musée : « Le Chardonneret ». Durant toutes les années qui vont suivre (et les 1100 pages de ce livre), Theo va être hanté par ce tableau.

Roman impressionnant par sa construction et sa densité, il entraîne le lecteur à la suite de Theo, de Manhattan à Las Vegas, d’un vieil atelier d’antiquaire jusqu’au riche appartement d’une famille d’accueil. Theo est un personnage attachant mais troublant, un enfant plein de potentiel qui se transforme au fil des chapitres en un adolescent puis un jeune homme dont la déchéance m’a souvent mise mal à l’aise.

Le récit ne souffre d’aucun temps mort ; j’ai su dès les premières pages que j’enchaînerais sans difficulté la lecture des chapitres – ce qui ne s’est pas démenti. J’ai aimé lire cette fresque d’une jeunesse esseulée et paumée, mais aussi toute la beauté apportée par les œuvres d’art et les antiquités qui parsèment le roman. Tous les personnages autour de Theo apportent une touche particulière à l’histoire : tantôt la douceur ou la confiance (Hobie l’antiquaire, Pippa la jeune rescapée, la mère de Theo), tantôt l’instabilité et le déclin (Boris l’ami russe, le père de Theo et sa compagne,…)

Récompensé par le Prix Pulitzer en 2014, ce roman a été aussi été l’objet de censure à travers la loi « HB 1467 » adoptée par certains Etats américains – et si vous ne deviez retenir qu’un argument pour lire ce roman, ce serait peut-être celui-là : qu’elle dérange ou qu’elle mette mal à l’aise, la littérature trouve toujours sa place quand les lecteurs continuent de la faire vivre.

Pocket, 1120 pages, 12,90€

Cosy mystery·Policier·Roman

« Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 13) : Meurtres et gâteaux du diable » de Joanne Fluke

Si le titre n’a pas l’air appétissant, la recette du « gâteau du diable » a pourtant l’air savoureuse. Oui, je commence par parler cuisine, car évidemment cette série de cosy mysteries culinaires fait la part belle à toutes sortes de pâtisseries, et parmi les 13 tomes déjà traduits en France, celui-ci offre de belles idées de… Lire la suite « Les enquêtes d’Hannah Swensen (tome 13) : Meurtres et gâteaux du diable » de Joanne Fluke

Audio·Roman

« Tout le monde aime Clara » de David Foenkinos

C’est l’histoire de Clara, une adolescente solaire, dont la vie bascule un soir de concert. Mais c’est aussi l’histoire de ses parents : Alexis, un banquier un peu terne qui s’est inscrit à un atelier d’écriture, et Marie, qui travaille dans le cinéma en attendant « le » film qui décrochera la Palme d’or. C’est aussi l’histoire d’Eric Ruprez, un écrivain oublié et aigri, qui dirige l’atelier d’écriture auquel participe Alexis.

Si je vous cite tous ces personnages en introduction, c’est parce que le titre du roman, et les très courtes lignes de la quatrième de couverture (que je vous conseille au passage de ne pas lire pour garder un peu de suspense) m’avaient laissé penser que le personnage principal du roman serait cette jeune fille, Clara, et que ma première surprise a été que le livre commence longuement par l’histoire de ses parents.

Passé cet étonnement, j’ai changé d’avis plusieurs fois au cours du roman (j’aime ? Je n’aime pas ?). Généralement j’aime plutôt bien les romans de David Foenkinos, et je lui reconnais une fois de plus le talent de savoir raconter les histoires de vie, de réussir à se placer successivement dans la peau de personnages qui ont des points de vue différents (l’histoire de Alexis et Marie est bien retranscrite par exemple). En revanche j’ai regretté que l’auteur ouvre trop de voies à explorer dans un seul roman : la vie d’un couple, le destin hors du commun d’une jeune fille, le monde de l’édition et le parcours d’un écrivain, une autre histoire d’amour… C’était un peu trop pour un roman assez court.

Point positif à noter : j’ai découvert ce texte en version audio. Cela faisait un petit moment que j’étais revenue à des lectures 100 % papier, et j’ai apprécié ce retour au livre audio. J’avais (presque) oublié à quel point c’est agréable de se laisser raconter une histoire. Je suis convaincue d’y retourner ponctuellement.

Ecoutez Lire pour la version audio ; lu par François Hatt ; 5h20 d’écoute, 18,90€ pour la version CD

Roman

« Morts en débit (tome 3) : Crouzades » d’Eric Vernassière

71-6Eo1ZHKL._SY522_Avec ce dernier tome de la trilogie « Morts en débit », Eric Vernassière clôture une saga où les petites histoires personnelles forment et construisent le tourbillon de la grande Histoire.

Miremont est toujours un personnage détestable, Fradin est toujours pétri d’idéaux : de ce point de vue, les choses n’ont pas changé et j’ai pris plaisir à découvrir la suite de leur vie, alors que la fin de la Seconde Guerre mondiale approche.

Par des destins individuels, l’auteur fait entrer le lecteur dans l’Histoire du XXième siècle. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai toujours mieux retenu les grands événements historiques quand je pouvais les raccrocher à des anecdotes ou des histoires personnelles – merci à mes profs d’Histoire qui savaient faire cela. On reconnaît là toute la pédagogie naturelle de l’auteur, formateur auprès d’adultes et d’apprentis.

Et l’Histoire ne s’arrêtant jamais, Eric Vernassière prolonge le récit avec la guerre d’Algérie, celle d’Indochine, l’apartheid…. Il y aurait de quoi faire au moins un tome de plus.

Ce que j’aime aussi dans cette trilogie, c’est qu’il y a plein d’histoires dans l’histoire, et qu’à travers la galerie de personnages bien croqués, le lecteur s’ouvre à de multiples sujets, au-delà du récit principal. L’auteur est impressionnant d’érudition, et il a la capacité à la transformer en récits qui ouvrent l’esprit – j’ai par exemple été très intriguée par l’histoire de Glozel, qu’Eric présente très bien et que je vous laisse découvrir.

Pour moi qui ai la chance de connaître l’auteur, j’ai aussi noté des références personnelles, le clin d’œil à Rimbaud, quelques recettes pour les amateurs de bonne chère, et bien sûr Piombino, dont je n’ai pas oublié qu’elle est la ville où se déroule le roman de Silvia Avallone qui fut le début d’une belle amitié.

S 3-3Autoédition, 426 pages, 21,10€

En anglais·Roman·Young adult

« American Royals (tome 4) : Reign » de Katharine McGee

Capture d’écran 2025-07-25 144553Il y a un an, je ne me sentais pas capable de lire un roman en anglais. Et me voilà, au quatrième tome d’une histoire de monarchie américaine, fière d’avoir tenu bon sur la durée. J’avais choisi une saga young adult volontairement, que j’ai pris plaisir à lire jusqu’au bout.

L’histoire est toujours plaisante et le soufflé n’est pas retombé dans cet ultime opus. Beatrice, que nous avions quittée à la fin du tome 3 victime d’un accident de la route, est dans le coma. C’est son frère Jeff qui s’apprête à prendre temporairement la tête du royaume, tandis que leur sœur Sam est déchue de son titre de princesse.

L’alternance des points de vue chapitre après chapitre, comme dans les précédents tomes, donne toujours beaucoup de rythme au récit. Beatrice fend l’armure, Sam est plus indépendante que jamais, Daphne a retrouvé sa vitalité de vipère – j’adore.

Il ne faut pas vous attendre à autre chose qu’une happy end, même si cette série n’aura pas été que guimauve et naïveté : des amours compliquées et des complots politiques auront émaillé les quatre tomes de cette saga très réussie, aux accents british malgré une action située aux Etats-Unis. J’ai aimé le propos très actuel sur la place des femmes dans le gouvernement d’un pays, leurs révoltes parfois rock’n roll contre les traditions, et ce petit soupçon de méchanceté apporté par plusieurs personnages – tous ces ingrédients réunis feraient de ces livres une excellente série pour la télé.

S 3-3Ember, 432 pages, 9,99€

Roman

« La lucidité » de José Saramago

Capture d’écran 2025-07-09 072923Abandonner la lecture d’un roman sans l’avoir terminé a longtemps été impossible pour moi. Par une sorte de respect pour l’auteur, par optimisme aussi (en me disant que l’histoire finirait bien par s’améliorer), je me suis longtemps astreinte à lire jusqu’à la dernière ligne, même quand j’y passais des heures d’ennui. Ce n’est que l’immensité des œuvres merveilleuses qui m’attendent qui a fini par me faire renoncer au supplice de la lecture par obligation. Désormais, même si je continue à m’accrocher autant que possible, j’accepte de poser un livre qui ne me plaît pas.

Mais quant à abandonner la lecture d’un roman écrit par un Prix Nobel de littérature, c’était encore un autre niveau de renoncement… Pourtant c’est ce que j’ai fini par faire (vers la page 150) avec ce roman que j’avais pourtant choisi, dont le sujet me plaisait, et que j’avais hâte de découvrir.

Ce qui m’avait plu ? Un roman qui pourrait presque être qualifié de roman d’anticipation, sur un sujet politique. Imaginez : lors d’élections dans la capitale d’un pays (que l’auteur finit par citer, à savoir le Portugal, mais qui pourrait être transposé dans beaucoup d’autres pays), 80 % des électeurs ont voté blanc.

Le phénomène est inexpliqué : journalistes et experts peinent à comprendre la motivation des électeurs et à déterminer les ressorts communautaires qui auraient pu jouer – et qui semblent inexistants, comme si seul le hasard avait abouti à cette situation.

Si rien d’illégal n’a été commis par ces électeurs, le résultat de l’élection crée cependant un désordre sans précédent dans le pays, et bientôt l’état de siège est décrété.

Voilà où je me suis arrêtée.

Ce qui m’a gênée dans ma lecture ? D’abord le style assez perturbant, de longues phrases incluant des dialogues sans tirets ni guillemets. Au début, cela donne du rythme, étonne, se différencie de ce que je lis d’habitude ; mais j’ai fini par trouver cette syntaxe trop difficile à suivre sur la durée. Ensuite j’ai trouvé que l’histoire ne progressait pas assez, voire tournait en rond : personne ne comprend ce qui s’est passé, et les politiques se perdent en conjectures, plans, etc, qui se répètent au fil des pages.

J’aurais aimé connaître le dénouement, mais peut-être n’y en a-t-il pas…

Pour cette fois en tout cas, c’est sans regret que je referme le livre à mi-parcours.

S 1-3Points, 384 pages, 7,80€

En anglais·Roman·Young adult

« American Royals (tome 3) : Rivals » de Katharine McGee

Capture d’écran 2025-07-06 154643J’avais quitté la famille royale d’Amérique (oui vous avez bien lu) en août dernier. J’avais vaguement commencé la lecture de ce troisième tome, avant de le poser pendant de longs mois… et de le reprendre ces jours-ci.

Beatrice, la nouvelle reine des Etats-Unis, préside cette année la conférence mondiale qui réunit les princes et rois du monde entier. Attention avalanche de nouveaux personnages dans les premiers chapitres ! C’est d’ailleurs ce qui m’a éloignée de cette série que pourtant j’aime beaucoup. Je ne retrouvais pas dans le début du roman ce qui m’avait plu dans les précédents – même si c’est amusant de découvrir l’héritière du trône français, une Bourbon, ou l’héritier Romanov, dans une ambiance Tournoi des Trois Sorciers digne d’Harry Potter (en moins impressionnant, quand même).

Tandis que Beatrice tente de s’imposer en tant que jeune reine, les coulisses de la royauté continuent de s’agiter autour de sa sœur Sam, amoureuse d’un duc qui devra renoncer à son titre pour l’épouser ; et autour de son frère Jeff, dans un étonnant triangle amoureux aux multiples rebondissements. Le centre de gravité de la série se déplace d’ailleurs dans ce tome : Beatrice apparaît davantage au second plan, tandis que Sam prend toute son ampleur, et que les prétendantes de Jeff créent tout le romanesque de l’histoire. En effet, la peste Daphne et la naïve Nina, toutes deux amoureuses de Jeff, et ennemies jurées depuis deux tomes, décident de s’allier contre une troisième rivale – ce n’est pas du tout crédible et j’ai regretté la transformation de Daphne, que j’ai adoré détester dans les précédents tomes.

Si le début manque un peu de rythme, j’ai finalement bien aimé le reste de l’histoire (avec pas mal de rebondissements dans le dernier quart). Comme dans les précédents tomes, la place des femmes, le racisme, le poids des traditions, sont abordés avec intelligence, ce qui fait de ce roman young adult un livre qui parlera aussi à un public plus large.

S 3-3Penguin, 400 pages, $19.99